Toulouse : L’Académie des Jeux Floraux fête 700 ans au service de la poésie

Les 700 ans des Jeux Floraux, à Toulouse... Photo DR

Plus qu’une institution, c’est un morceau de l’histoire de la Ville Rose qui a fait l’objet de commémorations. En ce mois de mai, l’Académie des Jeux floraux célèbre 700 ans de poésie à Toulouse, berceau et capitale de la poésie en langues française et occitane. Un événement international qui a réuni des poètes de tous horizons et les Académies de France autour des Académiciens-mainteneurs (*) des Jeux floraux et de ses maîtres ès Jeux.

Un peu d’Histoire : La Compagnie des Jeux Floraux voit le jour en 1323 sous l’impulsion de 7 amateurs de poésie. Ses fondateurs, qui prônent le “gai savoir” (**), envoient une lettre circulaire dans toutes les villes du royaume où l’on parle la langue d’oc, et invitent les auteurs compositeurs et poètes à venir présenter leurs créations (le vainqueur recevant en récompense une Violette d’or). En 1694, cette société savante devient Académie et s’affirme progressivement comme l’institution la plus ouverte aux femmes.

Sous les bons auspices de Clémence Isaure

Gaston Fébus, Voltaire, Chateaubriand et Victor Hugo (couronné en 1819, à l’âge de 17 ans) figurent parmi les lauréats de l’Académie des jeux floraux. Parmi ses égéries, Clémence Isaure, qui aurait par ses dons encouragé les 7 troubadours du “gai savoir” à restaurer la poésie en langue d’Oc. “Sa légende serait attachée à une certaine dame Clémence, issue de la famille noble des Ysalguier. Plus tard, on lui attribuera le patronyme de Isaure. Aucun document ne vient étayer cette légende” mais la statue de Clémence préside aux cérémonies des Jeux Floraux, à l’Hôtel d’Assézat.

Image d’illustration – Photo Moshe Harosh de Pixabay

Aujourd’hui, de grands noms de la poésie internationale célèbrent le 700e
anniversaire autour de nombreux événements de soutien et de célébration de la poésie ; citons la poésie slamée, la rencontre poétique “La voix des poètes “, un concert symphonique avec l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, la déambulation poétique, “la passejada”, dans les rues de Toulouse, une exposition à la bibliothèque du Périgord et à l’Hôtel d’Assézat, ainsi que la traditionnelle Fête des Fleurs à la salle des Illustres au Capitole.

Un “Jardin de l’Académie des jeux floraux” inauguré à Toulouse

Avec une vue imprenable sur la Garonne : le Jardin de l’Académie des Jeux Floraux offrira désormais en partage “le patrimoine naturel de la Garonne, glorifiant ainsi Toulouse, à l’instar de la célèbre institution dont il porte le nom”. Ce jardin se voit enrichi d’un massif de 25m² où se côtoient les fleurs symbolisant les prix remis par l’Académie : violettes, narcisses, lauriers, roses… des plantes issues de la production des serres municipales.

Ainsi, 700 ans après, l’Académie des Jeux floraux -reconnue d’utilité publique en 1923, inscrite à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel depuis 2022- œuvre avec toujours autant de passion pour un rayonnement de la poésie en langue française dans le monde entier et insuffle l’art de la poésie auprès des enfants écoles, en partenariat avec le rectorat de Toulouse. Terpsichore et Calliope peuvent compter sur l’Académie !

Philippe MOURET

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“Académie des Jeux floraux 700 ans de poésie à Toulouse” c’est aussi un livre publié aux éditions Cairn (19€). Présentation de l’éditeur : “Ce beau livre richement illustré retrace l’épopée des Jeux floraux de Toulouse depuis leur création en 1323 à nos jours. Cette institution culturelle toulousaine, bien que connu de tous, n’avait étonnement jamais encore fait l’objet d’une publication. C’est maintenant chose faite à l’occasion de ses 700 ans d’existence. Découvrez ses origines, son histoire, son fonctionnement et ses évolutions ainsi que tous les talents qu’elle a pu mettre en lumière au fil des siècles.” Voir et commander : https://www.editions-cairn.fr/fr/nouveautes/2409-academie-des-jeux-floraux-700-ans-de-poesie-a-toulouse-9791070063392.html

(*) et (**) Les personnes perpétuant le “gai savoir” sont appelées des “mainteneurs”. Au XIVe siècle, ils étaient tous grammairiens et ils avaient pour objectif de redonner sa dignité au langage des troubadours, la langue d’Oc, menacée par l’arrivée de la langue d’Oïl parlée par les représentants du pouvoir royal.

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