Le sujet est dans l’air du temps. Mieux, il répond selon le ministère de l’Economie “à tous les enjeux contemporains des entreprises et des territoires.’ Justement, Vincent Garel, président du Comité régional du tourisme et des loisirs d’Occitanie (CRTL) mise sur le développement du tourisme économique et a entamé un tour de région des savoir-faire, pour faire émerger et soutenir les innovations en vue d’une saison touristique 2023 axée sur “les bons choix.”
C’est une conjonction favorable. Tandis que Vincent Garel sillonne l’Occitanie à la rencontre de ces entreprises (visites commencées le 25 janvier aux ateliers Tuffery à Florac en Lozère), de toutes tailles, qui mettent en avant l’excellence de la production locale, l’Elysée a lancé son appel à candidatures pour participer à la Grande Exposition du Fabriqué en France, qui se tiendra en juillet 2023.
Un tourisme qui répond à tous les enjeux contemporains
Les entreprises ont jusqu’au 13 mars pour candidater. Puis, un comité de sélection réuni par Bruno Le Maire, Olivia Grégoire et Roland Lescure aura pour mission d’établir la liste des produits qui seront présentés aux Français lors de cette exposition (qui avait déjà fait la part belle à l’Occitanie en 2020 : voir notre article).
Soumettre sa candidature : https://www.demarches-simplifiees.fr/commencer/fabrique-en-france-2023
Le “tourisme de savoir-faire”, c’est l’autre nom de la visite d’entreprise. Un tourisme de sens et de valeurs qui répond à tous les enjeux contemporains des entreprises et des territoires : engager une communication directe avec les publics, gagner la confiance des consommateurs, valoriser le made in France et la production locale, valoriser les hommes et les femmes au travail ainsi que les métiers porteurs, développer une nouvelle offre de tourisme culturel partout sur le territoire.
L’Occitanie dispose d’une exceptionnelle “variété de secteurs”
Il y a là de quoi “surfer sur une lame tendancielle durable” et, à ce titre, souligne Vincent Garel, “l’Occitanie peut s’appuyer sur l’excellence, la diversité voire l’unicité de ses artisans ou de ses produits manufacturés…”
Il cite : “Des caves de Roquefort aux ateliers de confection de gants en cuir à Millau (Aveyron), des chapeaux de Caussade (Tarn-et-Garonne) aux poteries d’Anduze (Gard) en passant par les toiles de la Montagne Noire (Tarn), le pastel du Lauragais, l’aéronautique (Haute-Garonne) ou le grenat du Roussillon (Pyrénées-Orientales), la variété des secteurs représentés constitue un élément permettant de se différencier des autres territoires et de découvrir autrement notre destination, à travers le prisme de ces savoir-faire d’exception”
Liste de tous les ateliers et manufactures ouverts à la visite en Occitanie
Pour le président du CRTL d’Occitanie, pas de doute, cette thématique doit être son nouveau cheval de bataille au profit de l’économie régionale. A cet effet, le CRTL a créé et anime depuis 2022 un nouveau club d’entreprises dédié au “tourisme de savoir-faire et de découverte”, secteur qui s’appuie sur un réseau de 192 entreprises ouvertes à la visite et qui représente annuellement 1,5 millions de visiteurs (chiffres 2019) en Occitanie.
Belle marge de progression pour les sites de la région
La marge de progression est cependant importante, puisque dans le TOP 10 des entreprises les pus visitées en France (chiffres de 2019, liste établie par Entreprise et Découverte, citée par le ministère de l’Economie) seul figure (10e) le Salin d’Aigues-Mortes (Gard), avec 120 000 visiteurs. C’est la Verrerie de Biot (Alpes-Maritimes) qui occupe la première place avec 580 000 visiteurs en 2019.
Les autres sites figurant dans les classements “par genre” sont L’Oulibo (Bize-Minervois, dans l’Aude) et la Coopérative fromagère Jeune Montagne (Laguiole, Aveyron) dans l’alimentaire, ainsi que les coutelleries Honoré-Durand et Forge de Laguiole (toutes deux à Laguiole, en Aveyron) pour les métiers d’art et artisanat.
Enfin, parmi les dix entreprises les plus visitées du secteur Industrie, Énergie
et Environnement, le classement est dominé par Airbus Toulouse (Blagnac, Haute-Garonne) suivi du site EDF centrale hydraulique du Bazacle (Toulouse).
Le tourisme de savoir-faire
est une exception culturelle française”
Ainsi, à la sortie des ateliers Tuffery, Vincent Garel insitait sur le fait que “les questions d’accessibilité géographiques, tarifaires et de préservation de nos bassins de vie sont au cœur des préoccupations de l’action de la Région et sont particulièrement importantes dans le développement du tourisme.” Et il soulignait alors que “la Lozère en est l’exemple probant : peu de transports en commun, une saison touristique qui pourrait être prolongée toute l’année via le “tourisme de savoir-faire et de découvertes” et un formidable potentiel en activités de pleine nature”
On rejoint là les perspectives du ministère de l’Economie (des Finances, et de la Souveraineté industrielle et numérique) qui souligne que “le tourisme de savoir-faire est une exception culturelle française.” Précisant que “dans un contexte concurrentiel imposant une diversification de l’offre touristique nationale et une lutte efficace contre la fragilisation des territoires touristiquement moins attractifs, l’enjeu est de donner une nouvelle impulsion au tourisme de savoir-faire, en doublant, d’ici cinq ans, le nombre d’entreprises françaises ouvertes à la visite.”
Philippe MOURET
En Occitanie, 34 étapes jalonnent la route des Entreprises du Patrimoine Vivant (label national EPV qui distingue les entreprises françaises aux savoir-faire rares, au techniques traditionnelles, ou de haute technicité… Les métiers exercés par les EPV expriment toute l’identité culturelle d’une région qui a toujours su valoriser ses traditions. Les ateliers labellisés sont mentionnés en suivant.
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