Social : Le statut des intermittents du spectacle sur le devant de la scène

La manifesttion des intermittent, vendredi dernier, à >Toulouse. Photo SAMMIP

Les organisations patronales (Fesac) et syndicales du spectacle vivant, du cinéma et de l’audiovisuel sont parvenues à un accord concernant l’avenir des annexes 8 et 10 (1). Mais, souligne la CGT Spectacle, “cette étape intermédiaire, importante, qui marque une amélioration de l’accord de 2016, ne protège pas à ce stade les artistes et technicien·nes intermittent·es du spectacle, du risque de baisse de 15 %…” Rappelons que l’Occitanie est la deuxième région de France (2) en nombre de salariés intermittents du spectacle.

La question du statut des intermittents du spectacle revient régulièrement sur le devant de la scène…  Alors que la convention de l’assurance chômage arrive à son terme le 31 décembre, les négociations sur le volet spécifique de l’intermittence doivent être bouclées au plus tard le 10 novembre

Débat autour de “15% d’économies”

Une fois l’accord adopté, il sera transmis à la négociation interprofessionnelle, et le patronat et les confédérations syndicales devront statuer le 9 novembre sur son intégration dans la future convention générale. On peut supposer qu’à ce stade, plusieurs organisations patronales (Medef, CPME, U2P…) maintiendront leur exigence de 15% d’économies. ce qui correspond à ce qui est demandé au niveau général. Pour le Medef, il s’agit en effet de “contribuer solidairement à l’amélioration de l’équilibre financier et au désendettement du régime d’assurance-chômage…”

Puis, quelle que soit la décision de l’interprofessionnel, le gouvernement aura le dernier mot. “A ce jour, souligne la CGT Spectacle, aucun signe de la part des ministères du Travail et de la Culture ne laisse penser qu’il serait appliqué sans réserve.”

Comme le précise la CGT Spectacle dans un communiqué : “Nos mots d’ordres de refus des baisses d’indemnisations des intermittents du spectacle sont tout autant d’actualité. Ainsi nous appelons à une semaine d’actions, du 6 au 10 novembre, avec des points forts, actions, grèves et débrayages le 7 (pour le secteur spectacle, NDLR) et le 9 novembre (pour tous, NDLR).”

300 manifestants à Toulouse et des actions à venir

Ils étaient 300 devant le siège du Medef 31… Photo SAMMIP

Le 27 octobre dernier, environ 300 manifestants se sont rendus devant le siège du Medef 31, à Toulouse. Michel Vié (délégué général du Syndicat des Artistes Musiciens de Midi-Pyrénées) raconte : “Les forces de l’ordre bloquaient l’entrée et il nous a été signifié que nous devions rester hors de limites de la propriété privée du l’immeuble. Nous avons donc occupé le boulevard sans que les forces de l’ordre n’interviennent. Dans un second temps, le délégué général du MEDEF 31, Julien Pinna, nous a proposé d’échanger dans le hall de l’immeuble. Notre délégation était composé de représentants de la CGT Spectacle, du Synavi, de SUD Culture et de la Coordination de Intermittent.es et Précaires.”

Résultat de cet échange : “Nous lui avons fait le point de la situation et noté des points d’accords sur divers sujets, dont le hold-up opéré par l’Etat sur l’excédent de l’Unedic, les contraintes liées aux Jeux Olympiques, les problèmes de transport liées à la mise en place de ZFE et l’attachement du Medef au paritarisme. Monsieur Pinna n’ayant aucun pouvoir décisionnaire, nous n’attendions pas d’engagement de sa part. Il a cependant admis ne connaître nos métiers que par le regard que lui rapportent les rares entreprise du secteur adhérentes en Haute-Garonne. Nous verrons si cette ouverture produit à l’avenir des échanges plus avancés.”

Selon des chiffres du Comité régional des professions du spectacle (Coreps) pour la période 2016-2021, “La région Occitanie compte près de 40 0000 salariés dans le spectacle pour 3 300 établissements employeurs professionnels selon Audiens -soit près de 10% des établissements sur France entière- (…) L’emploi du spectacle est particulièrement dynamique dans la région, surtout dans le spectacle vivant. Le secteur audiovisuel, qui comprend les activités de cinéma, est plus limité en Occitanie, mais les statistiques ne tiennent pas compte des emplois sur les tournages par des employeurs hors région (quasi exclusivement parisiens), et qui embauchent des techniciens et des comédiens locaux.”

En savoir plus : https://www.artcena.fr/fil-vie-pro/hausse-de-65-du-nombre-dintermittents-en-2022

Philippe MOURET

(1) Qui définissent le régime spécial des intermittents.
(2) Selon Pôle Emploi “En 2021, l’emploi des intermittents du spectacle concerne en France 286 000 salariés et génère 2,4 milliards d’euros de masse salariale pour un total de 102 millions d’heures travaillées. 81 000 employeurs relèvent du champ d’application des annexes 8 et 10 de l’Assurance chômage. Les salariés intermittents du spectacle, majoritairement des hommes (61,4%), résident principalement en Île-de-France (41,1%). Suit l’Occitanie avec 8,9%.

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