En ce lundi 19 août, une Nuit avec Brassens, au théâtre de la Mer, à Sète, prélude à la Saint-Louis et à l’authentique festival 22 V’la Georges de l’association Cap Brassens, du 22 au 29 octobre prochains.
Brassens n’est pas mort. “On a été très surpris de l’engouement. Quand on a lancé le concours de dessins pour l’affiche du spectacle de ce lundi auprès d’élèves en arts plastiques de la fac de lettres de Montpellier, eh bien on a dû choisir parmi 150 esquisses et 500 illustrations ! Ces jeunes-là ont eux-mêmes été surpris de constater que Brassens était sur You tube.”
Présidente de l’association Cap Brassens, Isabelle François, qui prépare d’arrache-pied, la Nuit avec Brassens (1), ce lundi 19 août au Théâtre de la Mer, à Sète, sorte de “vitrine” préparant à une semaine autour du poète sétois, du 22 au 29 octobre prochains. Son association de deux cents adhérents perpétue l’esprit du grand Georges Brassens au point peut-être de lancer dans l’année un “concours de pipes ou de moustaches, j’hésite encore !”, rigole-t-elle.
Ce que représente Brassens, aujourd’hui ? Une parole libre. Il représente la chanson française. Ses paroles ont un si bel équilibre. Et ses thèmes sont toujours actuels”.
Isabelle François, présidente de Cap Brassens
En tout cas, lundi soir, quatre groupes vont se succéder. De quoi animer un vrai prélude au festival que l’association monte chaque année et remplir les caisses pour l’organiser. “La ville joue le jeu, précise Isabelle François ; pour le festival, trois cafés de la ville sont partenaires”, etc. Elle poursuit : “Ce que représente Brassens aujourd’hui ? Une parole libre. Il représente la chanson française. Ses paroles ont un si bel équilibre. Et ses thèmes sont toujours actuels”. Absolument vrai si l’on constate partout en France des inaugurations de places, de rues, de salles des fêtes, des hommages, des soirées (Lavaur, dans le Tarn, il y a huit jours…), des paris rigolos, comme ces ados de Nantes qui, joyeux drilles, se tapent un road trip de 1 600 km en 105 Peugeot pour aller se recueillir sur la tombe de Brassens…!
Isabelle François ajoute : “Brassens, ça représente aussi la légèreté, une légèreté que l’on a perdue. C’est à la fois désuet, quand on écoute Brave Margot, par exemple, qui dégrafait son corsage… Ça rappelle d’un coup énormément de choses. C’est une Madeleine de Proust. Mais c’est aussi très moderne dans d’autres chansons.” D’ailleurs, la question de la transmission est valide en interne. “Nous intervenons tout au long de l’année dans les médiathèques, avec les enfants des écoles et les maisons de retraite…”
Ses paroles et surtout son humanisme… C’est un grand auteur qui va traverser les générations davantage qu’un Léo Ferré.”
Daniel Villanova, humoriste.
Invité à cette soirée spéciale de ce lundi, l’humoriste Daniel Villanova ne dit pas autre chose. Pourquoi lui paraît-il si universel, Georges Brassens ? “C’est tellement évident pour moi… Ses univers… Ses thèmes… Ses paroles et surtout son humanisme. C’est un grand auteur qui va traverser les générations davantage qu’un Léo Ferré. C’est un grand auteur et de quelle façon ! D’une rigueur extrême. Chaque rime est totalement et tellement à sa place qu’il est impossible d’en changer. C’est un travail extrêmement pointilleux. Une maitrise de la langue qu’il a mise au service de ses thèmes de prédilection : l’amour, l’abandon, l’ironie, la satire sociale, l’irrévérence, le côté libertaire – l’individu face à la société – la dénonciation, sans avoir l’air d’y toucher, des manipulations du pouvoir, etc. Chacun peut se reconnaître dans son oeuvre.”
Je vais dépouiller ses textes de leur forme rimée ; de sa façon de chanter ; de toute musicalité. De sorte que seul son texte sera mis en avant. Ce sera comme des sketches.”
Pour autant, il émet un doute sur le fait de savoir si la transmission est assurée ? “Le me suis fait livrer un meuble chez moi. J’habite rue Georges-Brassens. Eh bien le livreur m’a fait épelé le nom de la rue…” Ce qui montre qu’il ne le connaissait pas… Avant de préciser : “Je pense que oui, Brassens, c’est un poète, un interprète qui va passer les générations. Maintenant, à nous de prendre cette responsabilité de passer son message. Tellement de choses vont rendre Brassens universel et présent.”
Dans cette Nuit avec Brassens, il lui rendra d’ailleurs un hommage original. “J’avais déjà repris de ses textes sur scène pour les 25 ans de sa mort, à Paris. C’était avec Bedos, Victoria Abril, Jean-Pierre Marielle, etc. On était vingt. Cette fois, c’est autre chose : je vais faire rencontrer nos deux univers dans huit de ses textes que mes personnages joueront entre chaque groupe de musiciens. Brassens a été chanté de mille façons et styles différents mais plus rarement joué sur scène. Là, je vais dépouiller ses textes de leur forme rimée ; de sa façon de chanter ; de toute musicalité. De sorte que seul son texte sera mis en avant. Ce sera comme des sketches.”
Olivier SCHLAMA
(1) Pour la soirée de lundi, il y aura quatre groupes de musique de Sète, Montpellier et Pézenas : Amandoné, Au Bois de mon coeur, Brassens l’Irlandais, le Bon maître nous pardonne et donc Daniel Villanova. 500 places ont déjà été vendues. Mais il en reste le double ! Prix : 16,5 euros.
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