“Six Français sur dix souhaitent donner plus de pouvoirs aux régions selon un sondage paru dans Le Point du 7 décembre” constate Maxime Maury (économiste, ancien directeur régional de la Banque de France), qui sera l’un des intervenants ce 27 janvier à Narbonne, lors du colloque intitulé “Occitanie, vers plus d’autonomie.”

Dans une France qui peine toujours autant à se débarrasser de sa vieille tradition jacobine, les propos d’Emmanuel Macron le 28 septembre dernier sur la Corse (“Ayons l’audace de bâtir une autonomie à la Corse dans la République”) ont peut-être ouvert une porte (d’aucuns diront une boîte de Pandore !).

Dans les Régions, on parle de plus en plus d’autonomie

Ainsi, lors du Congrès des Régions de France à Saint-Malo, le président de la Région Bretagne, Loig Chesnais-Girard, commentait lors d’un point presse : “J’entends que le président de la République parle de plus de liberté, d’autonomie pour la Corse, pour agir dans des domaines importants comme le logement, les langues ou d’autres sujets, eh bien nous demandons la même chose !”

Egalement à Saint-Malo, Carole Delga (présidente de la Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée) citée par Le Monde, constatait que “cette ouverture pour la Corse sera bénéfique aussi pour les territoires d’outre-mer, la Bretagne ou d’autres régions…” A Narbonne, le 27 janvier, c’est Benjamin Assié (conseiller régional Culture, Patrimoine et Langues régionales) qui représentera la Région.

Comme le souligne Jean-Pierre Laval, “c’est quand même symbolique de voir que la région Ile-de-France de Valérie Pécresse a elle même voté une motion pour réclamer le transferts d’une quarantaine de compétences à la Région !”

Le mouvement Païs Nostre à la pointe de la réflexion

“Chiche !” semble dire aujourd’hui le mouvement Occitanie Païs Nostre au président de la République, avec ce colloque composé de deux parties, une série de conférences le matin (à partir de 9h30) et des débats l’après-midi (14h) autour de quatre intervenants : Jean-Louis Blenet (président de la Confédération des Calandretas), Maxime Maury (économiste), Jean-Charles Valadier (ingénieur, spécialiste de l’écologie) et Jean-Luc Davezac (Fédération des Pays Unis) qui évoquera “la politique régionale de l’Europe.”

“Ce que nous voulons, c’est bâtir quelque chose de durable. Pour cela, il faut d’abord apprendre à s’écouter, à se respecter. A Païs Nostre, nous sommes fiers de parler à toutes les sensibilités” souligne Jean-Pierre Laval. Une volonté qui figure d’ailleurs dans la philosophie du mouvement qu’il a contribué à créer et dont “l’objectif initial est de porter et représenter nos idées et nos valeurs dans la vie quotidienne de tous les Occitans (…) l’Occitanie doit devenir un modèle de développement raisonné, avec les infrastructures adéquates, mais toujours dans le respect de l’environnement (…) beaucoup de réformes sont souhaitables : en premier lieu, selon le principe de subsidiarité, il faut que nos régions aient leurs compétences élargies…”

Une démarche qui, naturellement, n’oublie pas la part Catalane de cette grande région créée par la réforme territoriale de 2014, qui compte pas moins de treize départements et dont le nom Occitanie Pyrénées-Méditerranée est officiel depuis le 28 septembre 2016.

Pour en savoir plus, c’est à Narbonne qu’il faudra être le samedi 27 janvier, pour une journée consacrée à l’Occitanie et à son avenir…

Philippe MOURET

Colloque “Occitanie, vers plus d’autonomie”, à Narbonne le samedi 27 janvier, au Palais du Travail (entrée côté Bourse) à partir de 9h30. Entrée libre.

Langues régionales : Candidat.e.s, ils vous ont fait une lettre, que vous lirez peut-être…

Cultura Viva : Comment la région impulse une reconquête de l’occitan et du catalan

Livres : Pour Philippe Martel, “une Occitanie peut en cacher une autre”