Politique : Dialogue franco-allemand pour faire entendre la voix des femmes

Les femmes haussent le ton et font bouger les lignes... Photo DR

L’Observatoire régional de la parité d’Occitanie a récemment organisé un débat “Perspectives et enjeux d’actualité sur la parité en Allemagne et en France”. C’était le prélude du séminaire qui sera bientôt accueilli à Foix par le Conseil départemental de l’Ariège (reporté du 11 décembre 2021 au 26 mars 2022). Cet échange, en visioconférence, a suscité assure Geneviève Tapié “une floraison d’analyses et de propositions.”

Au mois de mars prochain, c’est donc à Foix que les représentantes de la France et de l’Allemagne se retrouveront afin de faire le point sur l’état d’avancement de la parité de part et d’autre du Rhin. Avec pour thème central : “Etre femme maire en France et en Allemagne – Freins et poussées pour faire avancer la parité.”

Seulement 9% de femmes maires en Allemagne

Le pourcentage de femmes élues est en progression, mais bien lente. Photo DR

Si comme le soulignait dans nos colonnes Geneviève Tapié à l’issue des municipales de 2020, en France “la situation s’est améliorée. Mais je regrette de constater que l’avancée vers la parité se fait à tout petits pas…” Les récents échanges ont permis, notamment, de constater qu’il n’en est pas de même chez nos voisins : “En Allemagne, il y a seulement 9 % de femmes maires. Vous comprenez que nous regardons avec intérêt le modèle français”, a souligné Cécile Weidhofer, directrice de l’Académie européenne des femmes en politique et dans l’économie de Berlin.

Pour rappel, à l’issue des élections municipales de 2020, l’Occitanie compte 18,6% de femmes maires. C’est un débau, mais peut mieux faire ! “En France tout comme en Allemagne, ce combat pour l’égale représentation des femmes dans la sphère politique doit être mené de concert” a insisté la présidente de l’Observatoire régional de la parité d’Occitanie.

Proposition de loi au Sénat pour les communes de moins de 1000 habitants

Gisèle Jourda, sénatrice de l’Aude, a présenté la proposition de loi, signée par 26 sénatrices et sénateurs, “pour tendre vers la parité réelle”, notamment dans les communes de moins de 1 000 habitants et à la tête des intercommunalités. Pour la parlementaire : “On sait bien que, pour avoir des résultats, il faut que la loi soit contraignante…”

Le maire de Foix et président de l’association des maires de l’Ariège, Norbert Méler, a quant à lui mis en avant un autre levier en faveur de la parité : “Il nous faut poursuivre la réflexion sur le non cumul des mandats et des fonctions dans les mandats locaux; c’est une piste intéressante car le non cumul libère des places pour des femmes ou… pour d’autres hommes”, a-t-il souligné.

“Au-delà de l’aspect légal, il faut revaloriser les mandats, améliorer l’exercice des responsabilités politiques” a tenu à souligner Christine Jung, conseillère municipale de Sarrebruck (Sarre), présidente du groupe SPD, après avoir  livré son témoignage d’élue locale en Allemagne.

Les départements, “laboratoires” de la parité

Christine Téqui, première femme présidente du département de l’Ariège. photo D.-R.

En France, l’échellon départemental semble un bon “laboratoire” de la marche vers la parité. “Ce scrutin est le meilleur qui soit. Il garantit la représentativité des territoires, tout en permettant une parité réelle. Il n’y a qu’à voir les chiffres : 50 % des conseillers départementaux sont des conseillères a constaté Christine Téqui, présidente du conseil Départemental de l’Ariège. Elle a proposé une réflexion afin “d’appliquer au Sénat ou à l’Assemblée Nationale des scrutins analogues à celui des départements…”

Chantal Jourdan, préfète honoraire, ancienne directrice de cabinet de Jean-Pierre Bel (ex-président du Sénat), a également mis en relief l’impact de la loi de 2013 sur les binômes femmes-hommes dans les élections départementales, tout en rappelant que “cela ne s’est pas fait sans douleur et sans heurts : il a fallu restructurer les cantons et 1 700 hommes ont dû laisser leur place…”

Autant de sujets concrets qui seront débattus, à Foix, le 26 mars, lors du nouveau rendez-vous franco-allemand organisé par l’Observatoire régional de la parité d’Occitanie.

Philippe MOURET

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