Dans le cadre du cycle de consultations initié par le Président de la République, Carole Delga, Présidente (PS) de Régions de France et de la Région Occitanie, et Renaud Muselier, Président (Renaissance) délégué et Président de la Région Sud, ont rencontré, à sa demande, le Président de la République, ce jeudi 29 août… Lors de cet échange, plusieurs noms ont notamment été évoqués pour le poste de Premier ministre.
Après avoir partagé leurs constats sur la situation du pays et les attentes des Français, ils ont plaidé pour un changement radical de méthode qui allie une meilleure délégation de compétences de l’Etat aux Régions et, plus largement, aux collectivités locales, une plus forte association des élus dans les décisions attendues par les citoyens, enfin une nouvelle étape de décentralisation pour renforcer la capacité à agir de l’ensemble des acteurs locaux.
Apporter une contribution à la sortie de la crise politique
Au cours de ce long entretien avec le Président de la République, Carole Delga et Renaud Muselier ont livré “une analyse convergente de la situation sociale, de la crise politique et des réponses urgentes à apporter.” Régions de France est ainsi la première association d’élus à apporter une contribution à la sortie de la crise politique et institutionnelle. Ils ont souligné que le front républicain était le véritable vainqueur des élections législatives : “les Français ont exprimé un vote clair contre l’extrême droite et ils attendent désormais des partis politiques républicains qu’ils s’engagent à proposer des solutions concrètes, dans un cadre de dialogue apaisé et respectueux” ont ils plaidé.
Les Présidents de Région “partagent un attachement indéfectible à la République. Ils font la démonstration de leur capacité de travail en commun, au-delà des clivages politiques, dans l’intérêt de la France et dans tous ses territoires. Les Régions sont un modèle inspirant de dialogue, d’action publique et de résultats concrets, partenaires efficaces pour les politiques nationales, sous réserve qu’elles disposent des moyens pour agir.” Carole Delga et Renaud Muselier ont particulièrement souligné l’extrême urgence à agir en faveur des territoires d’Outre-mer et pour la Corse.
“Il est temps d’initier une nouvelle étape de décentralisation”
Pour répondre aux attentes des Français, ils ont rappelé la capacité des Régions à “investir pour un avenir durable, à obtenir des résultats dans la conduite de politiques publiques partenariales ambitieuses et à expérimenter dans les domaines des transports, de l’industrie, de l’éducation ou encore de l’emploi. Ils ont plaidé pour que soit engagé, dans le cadre de cette législature, un nouvel acte de décentralisation, pour rapprocher la décision du citoyen.”
“La France a besoin aujourd’hui de changer de méthode de gouvernance, en associant tous les acteurs qui partagent les valeurs républicaines, a précisé Carole Delga. Pour répondre aux attentes exprimées par les Français, nous devons instaurer un meilleur équilibre des rapports entre l’Etat et les collectivités. Il est également temps d’initier une nouvelle étape de décentralisation, permettant un meilleur partage des pouvoirs, davantage de résultats et plus de participation citoyenne.”
Carole Delga pour “une personnalité de gauche à Matignon”
Si elle affirme “je ne suis candidate à rien”, Carole Delga a cependant quelques idées à mettre en avant. Se félicitant d’avoir reçu “une écoute attentive et constructive”, elle a naturellement plaidé pour une personnalité de gauche à Matignon. Sans entrer dans le détail, elle a cependant laissé échapper les noms du maire PS de Saint-Ouen (Karim Bouamrane, dont le nom revient régulièrement ces derniers jours) et de Laurent Berger (secrétaire général de la CFDT jusqu’en 2023). Elle avait, quelques heures plus tôt sur TF1 cité celui de Bernard Cazeneuve : “C’est un homme d’État, c’est un homme de gauche. C’est, par ailleurs, un ami. J’ai une grande estime pour lui.”
“Les noms d’un certain nombre de personnalités ont été évoqués” soulignait de son côté Renaud Muselier, précisant “beaucoup” et souhaitant plutôt quant à lui une personnalité plutôt de l’autre côté de l’échiquier politique (Jean-Louis Borloo par exemple…).
Mais les deux élus ont fortement insisté sur la volonté commune des “dix-huit présidents de régions” a insisté Carole Delga pour une meilleure prise en compte des compétences régionales et pour que Paris apprenne (enfin !) à “gouverner avec les territoires.”
Philippe MOURET
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