Une autre victime de la dissolution, c’est la parité au sein de l’Assemblée nationale : 208 femmes et 369 hommes sont devenus députés, soit une proportion de 36 % de femmes pour 64 % d’hommes. En recul une deuxième fois par rapport à 2017. L’objectif du 50/50 s’éloigne. De quoi inquiéter l’Observatoire régional de la parité en Occitanie pour qui le combat reste plus que jamais d’actualité.
Alors que 2017 avait été une année record avec 223 femmes élues (soit 38,6% de députées), on assiste depuis à un recul : 215 femmes siégeant au Palais Bourbon en 2022 pour 362 hommes, soit 37 % et aujourd’hui, seulement 208 femmes pour 369 hommes soit une nouvelle baisse : la nouvelle Assemblée nationale comprend donc 36 % de femmes pour 64 % d’hommes.
L’effondrement de la majorité présidentielle a accéléré le processus
Pour Geneviève Tapié, Présidente de l’Observatoire régional de la parité, “cette baisse sensible du nombre de députés est liée à celle, significative, de la proportion de candidates au deuxième tour, avec un effondrement confirmé de la majorité présidentielle.”
Cette tendance à la baisse se confirme aussi en Occitanie : de 42,9% de femmes députées en 2022, on chute aujourd’hui à 39 % d’élue. Cependant, l’Occitanie résiste encore puisqu’elle élit un pourcentage de députées supérieur à celui de la France entière. Est-ce encore l’influence de sa particularité, le territoire régional comportant cinq femmes à la tête de 5 des 13 départements d’une Région, l’Occitanie, dirigée par une présidente ?
En période de crise “ce sont les femmes qui paient la note”
Geneviève Tapié regrette qu’en période de crise, “ce sont les femmes les premières qui payent la note ! Et cela est dû à une loi qui ne garantit pas la parité mais se borne à la favoriser. Elle appelle « les formations politiques, à désormais gouverner en responsabilité, avec un Nouvel Acte de la parité, débouchant sur une modification radicale de la loi sur l’égale représentation des femmes et des hommes dans les mandats et les fonctions !”
La parité correspond à une représentation strictement égale des femmes et des hommes au sein d’un corps social. L’objectif principal de la loi du 6 juin 2000 était d’intégrer cette question de l’égalité de genre en termes de représentation dans la société et plus particulièrement, au cœur de la vie politique, au sein même de l’Assemblée nationale.
Or, l’Association des anciennes députées a récemment (mai 2024) produit un rapport qui constatait que “en 55 ans de participation supposée à la vie politique, la réalité reste la suivante : les femmes peinent à s’incorporer dans les fonctions électorales que ce soit pour des mandats d’élues locales ou pour d’autres fonctions électives. Or, la sous-représentation des femmes dans la vie politique et dans l’élaboration des lois ne peut refléter une société juste et égalitaire. Au-delà d’une équité politique, c’est le reflet même d’une société qui peine à reconnaître la juste place des femmes aux côtés des hommes,”
Ce n’est certes pas le résultat de ces législatives “à la va-vite” qui fera avancer le sujet…
Philippe MOURET
On vous avait prévenus :
Législatives : La parité semble s’estomper à l’approche du pouvoir