L’Occitanie, avec ses presque six millions d’habitants (5 986 000 exactement au 1er janvier 2021), devient la 4e région la plus peuplée de l’Hexagone, devançant désormais les Hauts-de-France. Attention, cette situation flatteuse est bancale. En 2020, le déficit naturel s’est amplifié. Il est de 5 000 personnes, s’accentuant au fil des ans. Les décès sont toujours en hausse et les naissance en baisse. Explications de l’Insee Occitanie.
En 2020, 62 495 habitants sont, toutes causes confondues, sont décédés dans la région (1) sans que l’on connaisse pour l’instant la proportion de morts du covid, “un chiffre jamais atteint depuis au moins un demi-siècle”, souligne en tout cas Magali Flachère, l’auteure de la dernière étude de l’Insee Occitanie sur le sujet. Les naissances, au nombre de 57 331 , elles, “sont toujours insuffisantes pour rétablir l’équilibre naturel”.
Les générations du baby-boom arrivent au grand âge…
Quelles sont les raisons de cette équation démographique aux tendances persistantes depuis 2010 et encore plus nettes depuis 2018 ? D’une part, le nombre de décès augmente avec l’arrivée des générations du baby-boom aux âges dits “de forte mortalité” et avec le contexte exceptionnel de la pandémie de covid-19. “Pour l’instant, on ne peut pas distinguer les raisons de cette mortalité qui le seront dans quelques mois par l’Inserm. Une personne très âgée peut être ou non morte du covid. On ne saurait le dire actuellement”, par exemple, souligne Magali Flachère, l’auteure de l’étude. Qui pointe un fait structurel : un vieillissement de la population d’Occitanie qui ne se dément pas.
Déficit naturel de 5 000 personnes en 2020
La région a enregistré 2 788 de décès de plus qu’en 2019. Cette hausse de 4,7 % est bien inférieure à celle qui a touché la France métropolitaine (+ 8,9 %). “Moins touchée par la première vague de covid-19, la région subit néanmoins un excédent de décès de forte ampleur à compter de l’automne lors de la seconde vague”, explique l’étude (…) “Des gains d’espérance de vie continuent d’être obtenus grâce aux progrès dans la lutte contre les cancers et les maladies cardiovasculaires. Mais ponctuellement, des phénomènes exceptionnels peuvent influer sur le nombre de décès (grippe, canicule, Covid-1 9). Spécifiquement sur l’année 2020, au-delà de la pandémie qui a davantage touché les plus de 65 ans.”
Baisse du taux de fécondité des femmes
L’autre raison de ce déficit naturel de 5 000 personne tient à la baisse du nombre des naissances qui diminuent constamment, notamment sous l’effet d’une chute de la fécondité. “Après avoir été particulièrement nombreuses pendant dix ans, les naissances amorcent une inflexion à la baisse à compter de 2015. Elles passent sous la barre des 60 000 en 2016 et ne cessent de diminuer depuis. En 2020, 57 331 bébés ont vu le jour en Occitanie. C’est 335 de moins qu’en 201 9, soit une baisse de 0,6 %.”
“Les femmes ont moins d’enfants et quand elles en ont c’est souvent plus tardivement”
En 2020, la moyenne en France métropolitaine est donc de 1,80 enfant par femme, en dessous du seuil de renouvèlement des générations qui est de 2,05 (2). La moyenne en Occitanie se situe, elle, à 1, 70 enfant par femme. “Les femmes ont moins d’enfants et quand elles en ont c’est souvent plus tardivement”, précise Magali Flachère. “L’indicateur conjoncturel de fécondité est le plus élevé en Ile de France, Centre Val de Loire et Paca (autour de 1,9). Les Hauts-de-France sont au-dessus de la moyenne également. La Corse est la région où il est le plus faible (autour de 1.3). Dans les départements et région d’Outre-mer, le nombre d’enfant par femme est bien plus élevé, avec un max à Mayotte (4,5).”
De 30 000 à 35 000 personnes de plus chaque année
Depuis 2017, la région connaît un déficit naturel qui s’accentue au fil des ans. Les arrivées en provenance de l’extérieur de la région permettent cependant de conserver une croissance démographique soutenue. Au final en 2020, la population occitane augmente de 0,6 % Toujours démographiquement attractive, accueillant entre 30 000 et 35 000 personnes chaque année, contre plus de 50 000 néo-habitants il y a encore quelques années, l’Occitanie l’est un peu moins. Elle devient toutefois la 4e région française la plus peuplée, devançant désormais les Hauts-de-France.
Olivier SCHLAMA
(1) Pour la première fois ont été pris en compte les décès, non pas ceux enregistrés en Occitanie, mais ceux habitant en Occitanie.
(2) “Le seuil de renouvellement (ou de remplacement) des générations, c’est-à-dire le nombre moyen d’enfants par femme nécessaire pour que chaque génération en engendre une suivante de même effectif, est au minimum de 2,05 enfants par femme, soit 205 enfants pour 100 femmes, parce que pour 105 garçons il naît 100 filles.”
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