Occitanie : “L’économie bleue”, source de milliers de postes à pourvoir

Port du Cap d'Agde. Ph. Renaud Dupuy de la Grandrive.

Coup de projecteur sur la 6e Semaine de l’emploi maritime, du 21 au 25 mars, avec un gisement de milliers d’emplois, de la construction navale à l’hôtellerie-restauration en passant par les services portuaires : 900 métiers à mieux connaître avec des formations à suivre à Pôle emploi, co-organisatrice de l’événement.

La 6e Semaine de l’emploi maritime et fluvial (1) souque ferme ! Vous êtes demandeur d’emploi ? Vous voulez changer d’orientation ? Des milliers de postes sont à pouvoir dans ce que l’on appelle “l’économie bleue” : tous ces emplois méconnus qui touchent au monde la mer mais pas seulement ; aux ports, maritimes et fluviaux, aux métiers de la conception voire de l’ingénierie, etc. Une vraie licorne économique. Jusqu’au 25 mars, vous pouvez vous rendre sur l’une des manifestations, comme des job dating, organisées en Occitanie pour vous renseigner. Ou les suivre en visioconférences.

Sète, Agde, Béziers, Narbonne, Montpellier…

Port Camargue. Ph. Renaud Dupuy de la Grandrive

Dans la région, Sète, Agde, Béziers, Narbonne, Perpignan, Tarbes, Montpellier, Tarbes, Clermont-l’Hérault… Au total, une quarantaine d’événements sont programmés. Cette semaine de l’emploi maritime et fluvial est organisée un peu partout en France au travers quelque trois cents événements. Et c’est le directeur régional de Pôle Emploi Occitanie, Thierry Lemerle, qui coordonne ce rendez-vous annuel en tant que chef de file de cette filière au plan national. “La France est le deuxième espace maritime mondial, après les USA, rappelle-t-il. Et il y a un vrai gisement d’emplois à pourvoir”, notamment parce que nous sommes champions à l’exportation des bateaux de loisir, les catamarans, entre autres. Sept bateaux sur dix partent à l’étranger.

Neuf cents métiers à découvrir !

Les métiers sont très variés. Cela va de moniteur de voile ou responsable d’activités nautiques à ingénieur. Du ponçage à la conception d’un bateau. De la Défense nationale à la thalasso thérapie, à l’hôtellerie-restauration, etc. “Dans la pêche, la construction navale… Ce sont 900 métiers pour lesquels les employeurs recherchent souvent des savoir-être davantage que des savoir-faire”, souligne Thierry Lemerle.  “Bien sûr, les entreprises de l’économie bleue ont besoin d’expertise mais aussi donc d’aptitudes.” A titre d’illustration, la société de Xavier Desmarets, Grand Large, a souvent embauché d’anciens pizzaïolos pour leur dextérité !, comme Dis-Leur vous l’avait expliqué ICI.

Pôle emploi a financé 70 000 formations en 2021

Thierry Lemerle, directeur régional Pôle Emploi. DR

“Pôle emploi a financé au niveau national quelque 70 000 formations en un an. C’est un secteur qui représente aujourd’hui 450 000 salariés pour 52 000 entreprises.” Quelque 300 000 offres d’emploi sont à pourvoir dans ce secteur, en nette progression, dont 10 % dans la Région, soit 30 000 postes, au sens large, de la restauration aux services portuaires en passant par le lamanage, la pêche, la logistique dans les ports, les câbliers…

Et même à Clermont-Ferrand !

Les activités économiques en lien avec le secteur maritime et fluvial sont donc en plein essor et les besoins en emploi et compétences progressent fortement.  “L’économie maritime mondiale pourrait représenter 3 000 milliards de dollars et 40 millions d’emplois d’ici 2030, selon un rapport de l’OCDE”, indique Pôle emploi. “Et l’économie bleue, ce n’est pas qu’en bord de mer : à Clermont-Ferrand, par exemple, en plein Massif Central, Michelin commence à fabriquer des voiles de bateaux”, souligne Thierry Lemerle.

“Il est essentiel de mieux faire connaître ces métiers et il est primordial d’accompagner l’apprentissage des compétences nécessaires pour satisfaire les besoins”

Photo : Port de Sète. DR.

La dynamique de création d’emplois du secteur doit se confirmer dans les prochaines années en raison des évolutions technologiques et des innovations concernant les produits et services maritimes, leviers de croissance significatifs et opportunités majeures pour les entreprises de la filière. Ainsi, parmi les 900 métiers que compte le secteur maritime et fluvial, les métiers traditionnels sur mer et sur terre côtoient de nouveaux emplois liés au numérique et au développement d’entreprises innovantes. “Il est essentiel de mieux faire connaître ces métiers, tout comme il est primordial d’accompagner l’apprentissage des compétences nécessaires pour satisfaire les besoins”, insiste Thierry Lemerle.

La crise du covid a accéléré une évolution des mentalités ; les gens veulent profiter et prendre du bon temps autant que possible…”

Eric Mabo, secrétaire général de la Fin
REGATE DE VOILIER A PALAVAS. LA SAILS BUSINESS. BATEAU A VOILE.

Secrétaire général de la Fin (Fédération des industries nautiques) Eric Mabo livrait son analyse de l’engouement pour le nautisme, récemment pour Dis-Leur ! : “Cette situation est due à une conjonction de raisons : la crise du covid a accéléré une évolution des mentalités ; les gens veulent profiter et prendre du bon temps autant que possible” ; les gens ont “un autre regard sur leur façon de vivre ; ils prennent autant que faire se peut davantage de vacances. Le bateau permet de s’évader sans aller forcément très loin” et de ne pas avoir à trop se frotter aux exigences sanitaires ; acheter un bateau c’est aussi la possibilité de matérialiser un projet de vie, parfois. “Certains se disent : la vie est trop courte, profitons…”, précise-t-il. Face à ce constat, la filière du nautisme est confrontée à deux écueils : les difficultés de s’approvisionner en matières premières, comme pour toutes les industries, qui va peu à peu se résorber. Et l’écueil du recrutement, donc.

Olivier SCHLAMA

(1) Du 21 au 25 mars 2022, se tient la sixième édition de la Semaine de l’emploi maritime, avec le soutien du ministère de la Mer, du secrétariat général de la Mer et l’ensemble des entreprises regroupées au sein du Cluster maritime français.

Vous aussi, prenez la vague Dis-Leur !