Lot : À Saint-Céré, on remplace les voitures par les légumes !

Dominique Bizat, maire et conseillère départementale, devant le terrain promis à devenir un potager éducatif. DR.

La commune propose un projet vivifiant : un potager éducatif qui serait aussi un lieu de rencontre intergénérationnel. Un collectif s’est spontanément montré intéressé. Vous pouvez les aider en votant dans le cadre des budgets participatifs de la Région !

“Beaucoup plus intéressant qu’un parking ! J’imagine le plaisir et la joie des enfants qui croqueront dans le fruit de leur effort et de leur patience. Je serais heureuse à l’idée que ce projet aboutisse !” Ce témoignage est à l’image de ce projet : rafraichissant. A Saint-Céré (Lot), deux cents personnes ont déjà voté favorablement à l’idée de remplacer les voitures, par les légumes, un parking par un potager. Et ce, dans le cadre des budgets participatifs de la Région Occitanie et on peut continuer à le faire pendant encore quelques jours ! (1).

L’objectif : faire partie des lauréats

L’ambition est simple : si ce projet fait partie des lauréats, il pourra recevoir 15 000 € demandés de la Région Occitanie sur les 24 420 € du coût total. La différence sera “apportée par la commune et on l’espère par la communauté de communes Cauvaldor à travers son Pat, projet alimentaire de territoire”, confie Dominique Bizat, maire et conseillère départementale. Les budgets participatifs sont un vrai succès comme Dis-Leur vous l’expliquait. Une fois déposés, ils donnent lieu à un vote et à la désignation de lauréats, ceux qui ont obtenu le plus de suffrages. Celui-ci, baptisé Vos solutions pour une alimentation durable, ne devrait pas y échapper à cette popularité. Un budget participatif c’est une enveloppe financière réservée par la Région Occitanie pour des projets citoyens sur son territoire.

Eduquer les consommateurs de demain

“La commune est propriétaire, en centre ville, d’un terrain de 2 000 m2 que la municipalité précédente destinait à un parking, expose Dominique Bizat. Nous voulons en faire un potager municipal éducatif.” Le but : “Nous éduquerons les consommateurs de demain, élèves aujourd’hui des écoles maternelles et primaires, à la saisonnalité (pas de tomates à Noël), au goût, à la variation de forme des légumes”, explique la mairie de Saint-Céré dans sa candidature.

Projet intergénérationnel

Et encore… “Et aussi nous leur apprendrons la patience : il faut laisser aux légumes le temps de pousser. Avec l’aide d’ un jardinier-animateur et en partenariat avec les écoles, la MJC (centre social), l’Alsh mais aussi l’Ehpad qui jouxte le terrain, nous construirons un projet de maraîchage et un projet éducatif. La production sera transformée au restaurant d’enfants qui est en régie municipale, et à la MJC (centre social) dans des ateliers cuisine.”

Un collectif se propose de prendre en charge le potager

“À plusieurs habitants, nous allons constituer un collectif pour prendre en charge ce jardin pédagogique. Nous sommes très sensibles à l’autonomie alimentaire, aux réseaux locaux, etc., explique Océane Livi, une habitante. J’ai une formation agricole et je travaillais dans une alimentation bio, ajoute cette jeune maman qui élève son fils. Nous voulons aussi faire de ce lieu un lieu de rencontre intergénérationnel. De plus, il n’y a qu’un seul parc à Saint-Céré ; ce serait le second poumon de la commune qui n’a pas besoin de parking supplémentaire. Il y en a déjà bien assez…”

“Nous pouvons en faire un lieu d’échange formidable”

Dominique Bizat ne dit pas autre chose. “Nous avons déjà 800 places, alors 20 de plus ou de moins, ça ne changerait rien. Ce n’est pas pertinent. Ça participerait en plus à davantage artificialiser les sols. En revanche, ce projet éducatif a tout son sens. Le terrain se situe à proximité de l’hôpital, de la maison de retraite, du stade et son premier usage était déjà le maraîchage… Nous pouvons en faire un lieu d’échange formidable. Et un collectif se manifeste pour s’en occuper. C’est formidable. Comme disent les jeunes : ça matche !”

Saint-Céré renouerait aussi un peu plus avec une tradition historique de production de légumes. “Jadis, nos productions arrivaient un peu en avance de celles d’Aurillac et d’Auvergne.” Ce n’est pas tout. La commune envisage d’acheter un autre terrain jouxtant le futur potager éducatif. “Il s’agit de 1 000 m2 avec des arbres fruitiers, c’est très complémentaire…”

Olivier SCHLAMA

  • (1) Pour voter pour ce projet, Madame Piquemal de la maison de la Région, à Cahors, peut aider les gens. Tel. 0561396946

Terre, terroirs, c’est dans Dis-Leur !