L’Occitanie pionnière : A Nîmes, s’élabore le tourisme de demain

"L'Occitanie est à la pointe dans ce domaine en France, affirme le directeur de l'Open Tourisme Lab, Emmanuel Bobin. C'est le premier dispositif d'accélération (qui s'adresse aux jeunes pousses déjà existantes) ; l'autre est à Paris mais qui est justement sur l'incubation (à l'état de projet), c'est le Welcome City Lab". Les deux structures se veulent complémentaires. Photo : DR.

La région Occitanie est la première en France à se doter d’un outil basé à Nîmes : l’Open Tourisme Lab, accélérateur d’innovation en matière touristique, là où s’élabore le tourisme de demain ! Lauréates, dix start-ups intègrent cet Open Tourisme Lab. Les locaux, quelque 520 m2 près de la gare de Nîmes, seront livrés prochainement. Cet espace de travail est constitué d’open space, de bureaux privatifs, de salles de réunion équipées, d’espaces détente et d’une palette de services et d’accompagnement.

A l’initiative de la création de l’Open Tourisme Lab, Emmanuel Bobin dit : “Nous sommes dans le marché de l’accompagnement de start-ups spécialisé dans les innovations dans le tourisme. Et il y en a beaucoup en France de ces jeunes pousses. C’est un marché très dynamique. Un Airbnb, un Booking, un Blablacar, un Very Chic ont été start-up à moment donné. En 2016, on a évalué si un programme d’accélération était une bonne idée. S’il y a un marché. C’est le cas. La société MKG Tourisme a fait une étude et identifié des pure player dans l’innovation et beaucoup de start-ups dans l’innovation en général qui peuvent intéresser l’industrie du tourisme : au total, 30 000 start-ups potentiellement peuvent ainsi intéresser le tourisme en France.

La toute première promotion va intégrer l’Open Tourisme Lab, ce sont dix lauréats désignés à la suite de l’appel à projets. Dix entreprises innovantes, à fort potentiel de croissance qui doivent contribuer à imaginer le tourisme de demain. Au printemps 2018, ces startups intégreront le programme d’accélération (1). Une quarantaine de start-ups avaient candidaté pour intégrer l’accélérateur avant d’imaginer le tourisme de demain. Doté d’un budget de 580 000 euros, cet accélérateur est soutenu par des collectivités : la région Occitanie et Nîmes Métropole ; l’Europe et 11 partenaires privés, dont le site du Pont du Gard, le groupe viticole Gérard Bertrand ou le spécialiste de l’hôtellerie de plein air, Vacalians, basé à Sète. Cette mixité, c’est son originalité. La Région Occitanie apporte une aide financière de 90 000 € pour les locaux et grâce au Pass Innovation Touristique, elle aide chacune des 10 startups dans leur projet d’innovation à hauteur de 20 000 €.

“L’Occitanie est à la pointe dans ce domaine en France. C’est le premier dispositif d’accélération ; l’autre est à Paris mais qui est justement sur l’incubation (à l’état de projet), c’est le Welcome City Lab”

Emmanuel Bobin, directeur du Open Tourisme Lab
Emmanuel Bobin, directeur du Tourisme Open Lab de Nîmes. Photo : DR.

Dans quelques semaines, ces start-ups bénéficieront d’un programme intensif d’accélération et d’un accès privilégié au sein d’un lieu dédié, installé dans un nouveau quartier, à proximité de la gare de Nîmes centre. “L’Occitanie est à la pointe dans ce domaine en France. C’est le premier dispositif d’accélération (qui s’adresse aux jeunes pousses déjà existantes) ; l’autre est à Paris mais qui est justement sur l’incubation (à l’état de projet), c’est le Welcome City Lab”. Les deux structures se veulent complémentaires. Parmi les start-up venues des quatre coins de l’Hexagone, on trouve Biodiv Go (chasse au trésor numérique), Cool’n Camp (logiciels analysant la performance de la relation client), Géovina (l’oenotourisme sous forme d’applications smartphone), Twino (activités nautiques), etc. (1)

“Intégrer le Top 10 des destinations touristiques européennes en 2021”

Carole Delga, présidente de région

« Je me bats, a réagi Carole Delga, la présidente de Région, pour que la politique touristique d’Occitanie soit en phase avec les mutations actuelles et les innovations rapides qui impactent le secteur. Largement impliquée pour que nos entreprises régionales se développent et rayonnent en France et à l’international (…) La toute première promotion de startups qui joueront un rôle important dans le dynamisme de l’écosystème local. Mon objectif est clair : intégrer le Top 10 des destinations touristiques européennes à l’horizon 2021 ».

“Au dela des chiffres, précise Emmanuel Bobin, on a voulu qualifier les attentes des clients. En 2016, deux études de marchés sur l’opportunité et la faisabilité du projet ont été lancées. Il y a des start-ups dans l’innovation technologique qui intègrent cette première promotion ; elles sont dans le big data et l’intelligence artificielle mais aussi dans des innovations d’usage comme le fait Airbnb. On a par exemple Emmene ton chien qui est, certes, sur un marché de niche, sans faire de jeu de mot – ; après, on a des start-ups dans l’innovation de service : une ou deux comme Tryno qui invente de nouvelles activités dans le domaine du nautisme ; ils développent un petit catamaran qui sert de module de base avec possibilité d’y associer des modes de propulsion et des modes différents (petite voile latine, moteur électrique, etc. pédalo, balade bato voile, ça reste du loisir mais aussi voile de kite pour plus de frisson. C’est ce qui est attendu aujourd’hui.” Ou les séjours thématiques de Kookooning

Adapter les services au mieux face à de nouvelles habituelle et surtout personnaliser l’expérience client.

Les 520 mètres carrés, près de la gare de Nîmes, sont encore en travaux. Dix start-up vont l’intégrer. Photo : DR.

Pourquoi est-ce si important d’avoir un accélérateur d’innovation ? Il y a plusieurs raisons. “Oui c’est important vis-à-vis de l’économie présentielle, pour se mettre à niveau, pour être toujours compétitifs et avoir des clientèles de plus en plus internationales et pour répondre aux exigences de qualité, en phase par rapport à la demande. C’est aussi optimiser, gérer la captation de clientèle, comprendre les comportement, adapter les services au mieux face à de nouvelles habituelle et surtout personnaliser l’expérience client. C’est ce qui est au centre.”

“C’est indissociable d’avoir un équilibre entre prestataires privés et services publics. Je m’étais imposé ça dans mon cahier de charges.”

Il ajoute : “C’est aussi une façon de prendre la  transition numérique par le bon bout. Et puis c’est une façon de répondre à la question : sur ce le pourtour méditerranéen où le tourisme est un actif fort, comment faire de l’activité productive ? Il y a quelque chose est à inventer. On a une richesse que d’autres régions n’ont pas avec toute une série de terrains de jeux : de la balnéo, à l’oenotourisme en passant par le canyoning, etc.” Pour Emmanuel Bobin, cet accélérateur d’innovation est censé être un aiguillon dans le secteur pour “Guider les profs par rapport à l’expérience clients. C’est une bonne chose de faire une agrégation de datas pour décrypter les attentes mais aussi pour adresser la meilleure offre notamment dans des niches plus qualifiées…”

Enfin, Emmanuel Bobin explique que la constitution de cet outil qui marie les ressources du public et du privé était indispensable. “C’est indissociable d’avoir un équilibre entre prestataires privés et services publics. Je m’étais imposé ça dans mon cahier de charges.” C’est peut être la plus importante des innovations en la matière. Qui ne se souvient de la diatribe de la chambre régionale des comptes il y a quelques jours, exhortant le conseil régional à davantage de cohérence et de mises en réseau efficace pour mieux développer ce secteur.

Olivier SCHLAMA

L’économie touristique représente en Occitanie 108 000 emplois et 14 milliards d’euros de consommation touristique par an, soit 10% du PIB régional. Elle est aussi la 1ere région pour la fréquentation touristique des Français, avec 30 millions de touristes, avec pour objectif d’intégrer le Top 10 des destinations touristiques européennes à l’horizon 2021.

Liste des 10 premiers lauréats constituant la première promotion de l’Open Tourisme Lab

  • Biodiv Go. De Jean-Charles Simonin – Charles Moszkowick : Jeux sur mobile pour valoriser le patrimoine. Gestionnaires de territoire, offices de tourisme, prescripteurs d’activités. La « chasse au trésor » numérique.
  • Cognidis. d’Estelle Braillon. Solutions de profiling de consommateurs permettant d’améliorer la connaissance client, mettre en place des indicateurs business basés sur la clientèle & fidéliser les visiteurs Gestionnaires de territoire, offices de tourisme, prescripteurs d’activités.
  • Cool’n Camp. De Julien Cadiou – Patrice Kermarrec – Frédéric Calmettes. Édition de logiciels mobiles spécialisés en performance de la relation client, permettant aux acteurs du tourisme de se doter d’une solution simple et efficace pour augmenter leur attractivité, déliser et développer la satisfaction client comme leurs revenus.
  • Doyoogo. De Florian Colas et Éric Gérardin. Premier comparateur de prestations en activités touristiques & loisirs. Permet de trouver les meilleures choses à faire dans chaque destination, Doyoogo cible les mêmes voyageurs qui réservent leurs séjours sur des comparateurs de vols et d’hôtels.
  • Emmene ton chien.com. De Sophie Morche. Plateforme collaborative 100 % gratuite qui référence les hébergements, les activités et les restaurants dog-friendly.
  • French wine tour. De Ronan Proto et Rémi Trouville. Agence de voyages oenotouristiques en ligne.
  • Géovina. De Marie Daigneaux et Jérôme Colas. Edition d’applications mobiles dédiées à l’oenotourisme.
  • Kookooning. De Sébastien Guardiola. Séjours à thème combinant hébergement et activités de loisirs, visites, dégustations et savoir-faire locaux.
  • Twino. D’Olivier Jeanjean. Proposer des services d’activités nautiques innovants, partagés, sécurisés et écoresponsables, de la conception à l’industrialisation et la mise en marché.
  • Urbik. De Frédéric Bonin. Mobilier urbain d’accueil et d’information connectée.