Ce baromètre, initié par le Centre national de la musique, pointe les défis à relever pour les organisateurs y compris en Occitanie qui compte 900 événements culturels.
Alors que les affiches des festivals d’été commencent à se noircir de noms d’artistes. Comment se portent justement ces festivals de Rio Loco à Toulouse à Montpellier Danse en passant par Fiesta Sète…? Le Centre national de la musique vient de dresser le bilan 2024 ICI en tirant les enseignements fournis par les festivals de musiques actuelles, musiques classiques et humour ont été contactés tout au long de la saison. L’Hexagone compte 7 300 festivals, dont 900 en Occitanie où l’on constate une profusion d’offres : on considère qu’il s’y déroule 30 % de plus de festivals que la moyenne nationale.
Le festival va de la simple fête de village améliorée au sacro-saint rendez-vous du “Off” d’Avignon où se pressent 1 500 compagnies chaque année, comme Dis-Leur vous l’avait expliqué ICI. On y apprend entre autres que “plus de quatre festivals sur dix sont des festivals de musique et que près de la moitié ont été créés au cours de la dernière décennie et près de quatre sur dix se déroulent au cours de la saison estivale. L’histoire, les esthétiques de prédilection et l’héliotropisme expliquent les variations de leur présence selon les régions”.
Une seule annulation à cause des JO et 79 festivals qui ont été “perturbés”
Parmi les 877 festivals qui ont été interrogés dans ce bilan anticipé de la saison 2024, 95 % se sont déroulés comme prévu en 2024, 3 % n’avaient pas d’édition prévue et 2 % ont été annulés, dont une seule annulation a été directement liée aux JOP.
Toutefois, parmi les 834 festivals ayant déclaré se dérouler comme prévu, 10 %, soit 79 événements, ont signalé des perturbations ou des difficultés causées indirectement par les JOP. Celles-ci ont entraîné “des modifications de dates, de lieux, des annulations partielles, des problèmes de sécurité ou encore des difficultés liées à l’indisponibilité de certains prestataires et équipements”. Et les auteurs de l’étude de nuancer : “Si l’impact direct des JOP s’avère donc limité, certains effets indirects, comme l’augmentation des coûts techniques et de sécurité, restent quant à eux difficiles à quantifier.”
Des festivals de plus en plus exposés aux risques climatiques
Ce baromètre confirme l’impact croissant des aléas climatiques sur les festivals. Pluies, orages, fortes températures, etc., ont causé l’annulation de 2 des 14 festivals recensés, et affecté un tiers des 834 festivals qui ont eu lieu en 2024. Ils sont désormais la deuxième cause de difficultés derrière les difficultés financières, provoquant des changements de lieux, de dates ou des annulations totales ou partielles. Face à ce constat, accentué par une saison estivale particulièrement pluvieuse, les organisateurs expriment clairement le caractère risqué de la tenue de leur festival.
Des fréquentations encourageantes…
Il y a quand même des côtés positifs : un quart des festivals ayant répondu à l’enquête ont quand même augmenté leur capacité d’accueil en 2024. La fréquentation moyenne est en hausse avec 8 181 spectateurs, et la médiane de 2 177. Plus d’un quart des festivals (26 %) ont un taux de remplissage supérieur à 90 %. Ce taux est en hausse pour 44 % des festivals, stable pour 26%, et en baisse pour 30 % par rapport à l’année dernière. “Cependant, malgré ces chiffres encourageants, les recettes de billetterie ne couvrent plus toujours les augmentations des coûts techniques, artistiques et de sécurité auxquels les festivals font face depuis plusieurs années.”
… mais une situation économique de plus en plus complexe
“Plusieurs indicateurs convergent pour mettre en évidence une situation économique de plus en plus tendue des festivals de musique et d’humour. Les difficultés financières constituent la première cause d’annulation des festivals (8 sur 14 cas recensés). 48 % des festivals de musique et d’humour parmi ceux qui ont renseigné les données budgétaires, ont déclaré un exercice déficitaire. Plus notable encore, 44% des festivals affichant des taux de remplissage supérieurs à 90% font état d’une édition déficitaire en 2024.”
Ce premier bilan anticipé de la situation des festivals de musique et de variétés a désormais vocation à être publié chaque année, afin d’observer avec précision les évolutions et défis auxquels les festivals sont confrontés.
La France et l’Occitanie sont largement parcourues de festivals. Une dynamique qui entre dans le marketing territorial des collectivités – avec le cas emblématique de Sète – tout heureuses de mettre en avant une image positive de leur territoire à moindre coût : ces manifestations n’existent que par la participation de milliers de bénévoles. Mais l’aide financière des collectivités peut être remise en cause régulièrement, ce qui en fait un point de fragilité. C’est ce que révèle une étude inédite du ministère de la Culture coécrite par un universitaire Montpelliérain dont Dis-Leur vous a parlé ICI.
Olivier SCHLAMA
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Sur les 2082 festivals de musique et humour répertoriés en France contactés dans le cadre de cette enquête et s’étant déroulés en 2024, 877 (42%) se déroulant habituellement entre janvier et août ont apporté des réponses exploitables.
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