Un foyer de dermatose nodulaire contagieuse (*) a été détecté pour la première fois dans le département de l’Ariège. À Bordes-sur-Arize, où se trouve la ferme concernée, des agriculteurs ont fait barrage, hier, pour s’opposer à l’abattage du troupeau, avec le soutien de la Coordination Rurale. Pour le syndicat, ce nouveau foyer “fragilise considérablement la position de l’État et met en évidence l’incapacité du ministère à contenir la maladie en période hivernale.” Abattage total ou vaccination, là est la question !
La DNC a été détectée en France, pour la première fois, le 29 juin 2025 en Savoie. Cette maladie virale fortement préjudiciable à la santé des bovins (allant potentiellement jusqu’au décès) conduit à des pertes de production importantes du cheptel infecté. La DNC n’est pas transmissible à l’Homme, ni par contact avec des bovins infectés, ni par la consommation de produits issus de bovins contaminés, ni par piqûres d’insectes vecteurs.
En date du 8 décembre 2025, 108 foyers avaient été détectés en France, répartis dans sept départements : Savoie (32) , Haute-Savoie (44), Ain (3), Rhône (1), Jura (7), Pyrénées-Orientales (20) et Doubs (1). Ces foyers concernent 73 élevages. Et donc, le dernier en date venu s’ajouter à cette liste, en Ariège…
“Zone réglementée” instaurée dans les Pyrénées-Orientales et ses voisins
Des “zones réglementées” sont instaurées par arrêté préfectoral autour de chaque foyer de DNC détecté. Une zone réglementée (ZR3), la troisième, a été instaurée suite aux foyers détectés en Espagne début octobre. La zone réglementée espagnole s’étendait alors jusqu’au sud du département des Pyrénées-Orientales. Avec l’émergence de foyers dans les Pyrénées-Orientales cette zone a évolué, couvrant, depuis le 15 octobre, la totalité de ce département, plus une partie de l’Aude et de l’Ariège.
Concernant les foyers détectés dans les Pyrénées-Orientales (et dans le Doubs), le Ministère “estime qu’ils seraient principalement liés à des déplacements illégaux de bovins réalisés par des éleveurs en zones réglementées.” La Coordination Rurale souligne que “ces situations peuvent pourtant découler d’un état de détresse ou d’une inquiétude légitime face à des mesures sanitaires particulièrement strictes. Nous déplorons cette stigmatisation des éleveurs et attendons des preuves concrètes pour étayer de telles accusations.”
Pour la CR : “Non à l’abattage total !”
Suivant les instructions du ministère, la préfecture de l’Ariège a donc pris un arrêté de déclaration d’infection (APDI), impliquant le “dépeuplement” (l’abattage en termes clairs) du troupeau ariégeois. En quelques mois depuis le début de la crise, ce sont près de 3000 têtes de bétail qui ont ainsi été euthanasiées. Etr la colère gronde.
Pour Elois Nespoulous (pdt de la CR Occitanie) sur X : “Un nouveau cas frappe aujourd’hui l’Ariège, un pays d’élevage. Et avec lui, une décision administrative qui risque encore d’anéantir des années de travail, d’engagement et de passion. Des femmes et des hommes voient leur vie basculer du jour au lendemain. Pour eux, rien n’est “théorique” : ce sont des animaux qu’ils ont élevés, un métier qu’ils défendent, un patrimoine qu’on menace. Non à l’abattage total ! Face à cette situation, la colère est immense… et la mobilisation aussi…”
Une affaire à suivre !
Trois scénarios sont envisagés pour l’année 2026 concernant la politique vaccinale : Scénario 1 : arrêt de la vaccination dans les zones vaccinales une fois atteint l’objectif de 75 % de bovins vaccinés dans 95 % des établissements d’une zone. Scénario 2 : extension de la vaccination à l’ensemble du territoire métropolitain, sans modification de la politique d’abattage total dans les foyers détectés. Scénario 3 : maintien du dispositif actuel dans les zones vaccinales (statu quo).
Philippe MOURET
(*) La dermatose nodulaire contagieuse des bovins (DNC) est une maladie virale fortement préjudiciable à la santé des bovins qui conduit à des pertes de production importantes, jusqu’à la mort d’une partie des animaux du cheptel infecté. La DNC se transmet par les piqûres de taons ou de stomoxes (mouches). Elle n’est pas dangereuse pour l’Homme, mais provoque de graves lésions cutanées et une baisse de la production de lait chez les bovins.
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