A69 : Feu vert confirmé pour l’autoroute entre Castres et Toulouse

Image d'illustration. Photo DR

“Je crois à l’esprit de dialogue et de responsabilité. Un dialogue approfondi a été mené. Le soutien des élus de la République a été réaffirmé. Il faut donc avancer. J’appelle chacun à la responsabilité et au respect des décisions démocratiques et juridiques. Force restera à la loi et à l’Etat de droit” a commenté ce lundi 16 octobre Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports), à propos du projet controversé de l’A69.

C’est à l’issue de la réunion qui s’est tenue vendredi dernier à Castres (Tarn), à laquelle étaient conviés “tous les élus du territoire, les associations environnementales et les représentants du monde économique”, que la décision a été prise.

Le ministre des Transports soulignant qu’“une très large majorité des élus locaux, représentants légitimes du territoire dans notre démocratie, a réaffirmé sans ambiguïté son soutien à l’autoroute.” 

L’A69 répond à une forte attente locale,

dans une logique

d’aménagement équilibré du territoire.”

ministère des Transports

“L’Etat est déterminé, précise un communiqué du ministère, à faire aboutir ce projet, qui a été décidé démocratiquement et confirmé systématiquement par le juge (Plusieurs recours en justice ont été engagés contre le chantier, pour le moment sans succès, certains sont toujours en cours, NDLR). Le chantier se poursuivra dès ce lundi.”

Pour les élus du territoire, c’est une nécessité

Le président PS du conseil départemental du Tarn, Christophe Ramond, plaide pour “la seule solution pour désenclaver le sud du Tarn coincé entre la Montagne Noire et les monts de Lacaune. Toutes les autres alternatives ont été étudiées. Le rail, c’est impossible. L’électrification et la modernisation de la voie ferrée coûteraient 1 milliard d’euros et le chantier durerait au moins dix ans !”

Comme une large majorité des élus concernés, il scande : “L ’A69, c’est plus de vitalité pour l’économie locale (…) L’A69, c’est lutter contre l’hyper métropolisation. La métropole toulousaine est saturée. Il faut des territoires d’équilibre pour un développement juste (…) L’A69, c’est aussi voir loin pour nos territoires ruraux ou de montagne (…) L’A69, c’est aussi cinq fois plus d’arbres plantés pour compenser l’impact environnemental…”

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Votation, mobilisation, les opposants restent mobilisés

Cependant, les opposants au projet ne désarment pas. Ainsi, le groupe écologiste OPCE (Occitanie-Pays Catalan-Ecologie) qui compte 7 élus au sein du Conseil régional d’Occitanie se dit “fermement opposé au projet d’autoroute A69 entre Castres et Toulouse”, dénonçant “un projet anachronique. Face au réchauffement climatique qui s’accélère…”

Ils font une proposition : “Nous avions déjà indiqué que la poursuite ou l’arrêt d’un tel projet nécessitait a minima un acte démocratique par la voie d’une véritable votation citoyenne sur l’ensemble du territoire impacté. Elle nous semble aujourd’hui plus que nécessaire.”

De leur côté, certaines associations (autour du Réseau Action Climat) demandent “un moratoire sur tous les projets routiers et autoroutiers et appelons à une mobilisation citoyenne massive contre le projet d’A69 les 21 et 22 octobre, et partout où des collectifs se mobilisent contre la centaine de routes encore en projet.”

Des travaux pour “améliorer les conditions tarifaires”

Dans son communiqué, le ministère rappelle que “le projet d’autoroute A69 a fait l’objet d’une procédure de concertation approfondie (…) il a été déclaré d’utilité publique par l’Etat en 2018. Plus de 500 réunions publiques et débats ont été tenus et ont permis de faire évoluer le projet, notamment sur le plan environnemental (…) une amélioration des mesures d’accompagnement environnementales a encore été effectuée cet été…”

“En lien avec la préfecture du Tarn et le conseil régional d’Occitanie, les travaux engagés pour améliorer les conditions tarifaires de l’A69 pour les usagers et mettre en place de nouveaux services de mobilités décarbonées, comme le projet d’autocars express annoncé par la Région ou le projet de voie cyclable souhaité par les associations et actuellement étudié par le Département, se poursuivront. Toutes les associations qui le souhaitent pourront y prendre part”, promet de son côté le ministre des Transports.

Philippe MOURET

Autoroute A69 : Les élus réagissent, les opposants campent sur leurs positions