Ingénieur en informatique, le Gardois Rémi Szarzynski et son épouse Julie sont notamment les concepteurs d’une réussite : un coussin de voyage hyper-confortable. Dis-Leur, qui les a rencontrés… en voyage à Tahiti, vous rend compte de leur fibre entrepreneuriale.
À l’aéroport de Tahiti-Faa, mi-juin, le Gardois Rémi Szarzynski, 36 ans, même en vacances, se sent transporté quand il aperçoit sa création, un coussin de voyage, autour du cou de globe-trotters : “M’sieur-dame, bonjour ! Puis-je savoir ce que vous pensez de mon coussin de voyage ; c’est moi le concepteur !” Avide de retours et d’avis sur son produit, le jeune homme procure même une joie communicative. Sourire irréfragable.
Coussin de voyage : plusieurs dizaines vendus par jour
C’est en effet le créateur de la société Travel Earth qui vend un objet, baptisé Udream, qui a la particularité d’être, de l’avis général, l’un des plus confortables coussin de voyage sur le marché. “On en vend en temps hors covid actuellement plusieurs dizaines par jour et plusieurs dizaines de milliers d’unités ont été vendus depuis 2016, se classant parmi les meilleures ventes sur Amazon France avec plus de 1 000 commentaires positifs, c’est beaucoup sachant que traditionnellement peu de monde laisse un avis…”, dit Rémi qui l’a conçu avec sa femme Julie, 32 ans. Le couple se partage entre Valence, en Espagne, où est installée leur société, et la France. “La plus grosse année, en 2017, hors covid, on a réalisé 700 000 € de chiffre d’affaires.”
Notre coussin est certes fabriqué en Chine. Mais nous l’avons dessiné nous-mêmes en 2015. Il n’est pas révolutionnaire mais il cumule beaucoup de qualités que demandent les utilisateurs”
Comment ? “On a regardé tous les avis des internautes sur ce genre de produits et on a essayé d’y répondre.” De quoi éviter le traditionnel torticolis voire de vraiment récupérer. Cet accessoire fait la nique à de nombreux sites marchands installés depuis longtemps dans le paysage mais Rémi Szarzynski sait le rendre plus visible et, question audience, les avis positifs des acheteurs font le reste. “Notre coussin est certes fabriqué en Chine. Mais c’est nous qui l’avons dessiné et mis au point en 2015. Vendu exclusivement sur Amazon, il n’est pas révolutionnaire mais le nôtre cumule beaucoup de qualités que demandent les utilisateurs.”
Méthode empirique : “Nous avons pris tous les avis des utilisateurs. On a ainsi proposé ce coussin très doux avec une petite poche – pour un billet d’avion, par exemple – équipé d’une housse et d’un mousqueton pour l’accrocher à l’extérieur de son sac ; on le propose dans des tons colorés. Et surtout avec un grand confort : notre coussin est à mémoire de forme d’une bonne densité. La forme est très ergonomique.” Le produit définitif a été proposé fin 2015. Et depuis il a “plutôt bien cartonné même s’il faut ôter la parenthèse de la crise sanitaire avec un arrêt des voyages à plusieurs reprises”.
Doublement diplômé aux USA et à Montpellier
Flash back. Une enfance modeste dans un village gardois, Les Mages. Une mère au foyer et un père qui connaît un chômage dur après avoir été agent technique pour Alsthom, avant de devenir électricien à son compte. Un frère et une soeur plus âgés : le jeune Rémi Szarzynski est marqué par cette situation et veut réussir. Ce qu’il fait. Il réussit d’abord dans les études en devenant doublement diplômé en informatique, à San Francisco et à Montpellier. Au passage, son anglais est parfait. Ce qui n’est pas mauvais pour les affaires et le commerce international. Il crée dans la foulée une start-up de services en informatique à des particuliers et des professionnels Marrakech.
Visibilité des entreprises sur internet
Le tournant ? En 2011. Sa première start-up vivote. “Je me suis retrouvé à devoir faire du phoning, à appeler les gens pour vendre nos services…. C’était affreux surtout quand on n’a pas la formation commerciale pour ça.” Il connaît le RSA. Un sujet s’impose à lui comme une évidence : la visibilité des entreprises sur internet. Ce qui compte pour un entrepreneur, c’est que les internautes visitent son site. Foi entrepreneuriale chevillée au corps, Rémi Szarzynski a donc l’idée d’en faire son métier : “J’ai alors commencé à me spécialiser dans le référencement, ce que l’on appelle dans le jargon le SEO.” Un enjeu majeur pour l’e-marketing.
Google faisait déjà, à l’époque, la pluie et le beau temps… “En quelques années, j’ai acquis les connaissances pour améliorer la visibilité d’entreprises clientes. Mais on s’est aperçus que même quand le site était plus visible, ses produits n’étaient parfois pas bien vendus ; soit à cause d’un problème sur le taux de transformation ; soit le site n’était pas assez bien mis en valeur ; ou parce que le produit était trop cher, etc.” Pire, “certains ne voulaient injustement plus nous payer.”
Jusqu’à 30 sites, du sport, de la maison, du voyage…
Au bout d’une nouvelle désillusion, Rémi Szarzynski crée un nouveau business en se lançant dans une technique e-marketing, l’affiliation : un partenariat entre un apporteur de trafic (les sites-vitrines que Rémi Szarzynski allait créer) et un site commercial mondial, Amazon. Avec une commission à la clef versée par le géant américain. Les produits mis en vente sont choisis parmi ceux qui sont les plus vendus.
“J’ai commencé par proposer des articles de puériculture, poussettes et autres. Un carton ; j’ai ainsi fait jusqu’à 30 sites, du sport, de la maison, du voyage…” Une résilience payante. Sa boîte, UPME, était “un vrai petit empire !” Les accessoires de voyage étant les plus rémunérateurs (10 %), Rémi Szarzynski j’ai fait pas mal de sites liés aux voyages, des “comparatifs” de valises, d’accessoires.
Trousse avec des petits pieds, tissu imperméable…
Après le coussin de voyage, Rémi Szarzynski et son épouse ont su créer, sur le même principe, une trousse de voyage, lancée en 2020. Avec des détails qui tuent pour cette trousse fonctionnelle et hyper-pratique : pas trop de poches, mais suffisamment ; un tissu imperméable ; elle est dotée de petits pieds qui la surélèvent d’un centimètre – elle ne gorgera pas d’eau au bord de la vasque – ; ses fermetures éclair sont “de grande qualité” ; on peut y ajouter un cadenas sur la fermeture principale…
La trousse est aussi équipée ingénieusement d’un petit séparateur pour éviter le même partage aléatoire dans un lit, la fameuse “la zone de divorce” revendiquée par chacun des deux occupants… Le couple d’Alésiens vend aussi des étiquettes ou des masques de voyage. Une moustiquaire, aussi, ou “un pont de baignoire” pour lire, poser son portable ou boire un coup !
De notre envoyé spécial à Tahiti, Olivier SCHLAMA
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