Toulouse : Une chasse au trésor version collaborative

Jouer en redécouvrant la ville. Redécouvrir la ville en jouant. Mêler la science fiction au réel. Voilà la belle idée lancée par In Game We Trust. La coopérative toulousaine lance tout au long du mois de mai, à Toulouse, un live escape game public baptisé Partez à la chasse aux fantômes ! Une approche aussi intelligente permettant de faire connaître le savoir-faire d’une jeune coopérative en matière de jeux. Et de les vendre.

escape game partenariat Région Occitanie

Jusqu’au 31 mai 2019, les Toulousains peuvent participer au Mois des Fantômes, un événement social gratuit qu’une bande de trentenaires a créé et qui se déroule sur l’ensemble de la métropole. Intégrer la fiction au réel, telle est la motivation de la société coopérative In Game We Trust, à l’origine du projet conçu à la manière de SOS Fantômes !

Quelques “dizaines d’amateurs se sont déjà inscrits à notre escape game”, confie Batiste Carpinetty, associé de la coopérative, avec Éléonore Rabie, Baptiste Aurélien et Ugo Bagnarosa, dont trois sur quatre ont fait les Beaux-Arts. “L’idée, c’est qu’à l’aide de photos tronquées que nous publions sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, les personnes inscrites en devinent les lieux mais, contrairement aux habituels escape game, les participants ne sont pas concurrents entre eux. Ils peuvent échanger leurs informations pour le bien commun.” Une philosophie fidèle aux valeurs d’une scop.

L’escape game est en plein essor en France ; c’est à la mode mais il y a encore de la place…”

Batiste Carpinetty, associé de la coopérative.

L’escape game, ou jeu d’évasion grandeur nature, est une pratique simple : entre trois et dix personnes explorent un univers de jeu. Au coeur de l’exploration, un mystère est à élucider, une énigme à découvrir, etc. Il faut chercher, trouver trouver l’issue d’une histoire dans un temps donné. “L’escape game est à la mode et en plein essor en France”, note Batiste Carpinety.

Opération de communication intelligente

Une philosophie qui se double d’une approche commerciale intelligente, comme le précise en substance Batiste Carpinetty. Cet événement gratuit dans les rues de Toulouse n’est pas isolé. Il fait partie d’une stratégie commerciale élaborée lancée par In the game we trust. C’est une façon de faire connaître le savoir-faire de cette jeune coopérative et de répondre aux attentes des mordus d’escape game en leur proposant des jeux encore plus évolués, ou des prestations plus complètes, qu’il faudra à ce moment-là acheter. C’est ainsi que In Game we trust est en négociations avec des partenaires pour élaborer des jeux “à la carte”.

L’idée, c’est de généraliser ce genre de jeux aux classes de tous les collèges de Haute-Garonne…”

“Nous pouvons créer des jeux à la demande et nous avons aussi un catalogue de prestations. C’est ainsi que nous avons par exemple créé un Cluedo grandeur nature pour être utilisé dans un collège. Nous sommes en négociation avec la mairie et le Département. L’idée, c’est de généraliser ce genre de jeux à une bonne partie des collèges de Haute-Garonne. Un escape game a plein de vertus. Cela peut avoir une dimension inter-classes et permettre de fédérer les élèves de la 6e à la 3e.”

Alors, quel est le synopsis de ce Mois des fantômes ? Suivez-nous dans ce pur scénario fictif : “C’est le printemps, des entités pyrénéennes, attirées par les lumières et l’agitation toulousaines, descendent des montagnes et viennent créer des nuisances dans la métropole. La section régionale de l’entreprise Ecoplasma, leader mondial de la gestion des phénomènes hyperphysiques, lance une opération publique afin de les empêcher de nuire. Face à l’ampleur de la tâche, elle met gratuitement à disposition de la population toulousaine ses ressources afin de localiser et capturer les entités. L’énergie ainsi récupérée servira à terme à générer de l’électricité gratuite pour les structures locales partenaires de l’opération.”

Le concept : “Durant tout le mois de mai, des signaux seront disséminés dans Toulouse et des photographies de ces signaux seront publiées. Les participants devront retrouver ces lieux, prendre les signaux en photographie et les renvoyer afin de remplir une jauge. Cette jauge, mise à jour quotidiennement, permettra d’atteindre différents paliers, chaque palier donnant la possibilité à Ecoplasma de fournir une cellule énergétique à base d’énergie PSI à une structure locale partenaire de l’opération.” D’autres options de jeu, pour l’instant encore secrètes, seront annoncées au cours du mois de mai.

Un premier lieu de à Toulouse, L’Échappatoire

escape game Intervention PlanctonMais, effectivement, Ecoplasma n’existe pas ! Cette entreprise fictive prend néanmoins place dans un univers contemporain, à la manière de la société d’investigations paranormales S.O.S. Fantômes, de la multinationale Umbrella Corporation dans la série Resident Evil, de l’entreprise de neuro-augmentations Sarif Industries (Deus Ex : Human Revolution) ou encore de la Fondation Alvinson (Alt-Minds).

Depuis la création de leur Société Coopérative en 2017, l’équipe d’In Game We Trust conçoit et organise des jeux… coopératifs. En 2018, elle inaugure L’Échappatoire son premier lieu de live escape game, installé à Toulouse, qui compte aujourd’hui près de 200 visiteurs par mois. À l’affiche en ce moment, Intervention Plancton, jeu d’évasion grandeur nature qui s’inscrit également dans l’univers fantastique des fantômes.

“Nous souhaitons que les habitants de la métropole toulousaine participent à une activité culturelle grandeur nature, se rencontrent et collaborent tout en s’amusant. C’est d’ailleurs l’ADN de notre coopérative, développer les démarches collectives et travailler au plus près d’un maximum de partenaires” affirme Batiste Carpinetty.

Olivier SCHLAMA

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