Il s’agit de se pencher à  la fois sur l’état de santé de ces territoires et sur la conservation des chauves-souris vis-à-vis du réchauffement climatique pour mieux ensuite restaurer ces zones humides si importantes pour la biodiversité. C’est tout le sens d’un programme inédit, Rest-Chir’Eau, mené par les chercheurs de la Tour du Valat, à Arles. De quoi servir de modèle pour tous les marais de la planète. Et mieux résister au changement climatique.

Son image joliment rosée est indissociable du delta de la Camargue au même titre que les endémiques cheval blanc et le taureau noir. La Tour du Valat, institut de recherche, renouvèle son opération. Depuis 2020, il y a eu 3 500 “parrains”, de quoi financer la recherche sur ce mystérieux et emblématique oiseau. “Ces parrainages ne sont pas que des actes de militantisme ou juste pour la bonne cause. Cela crée une émotion…”, souligne le naturaliste Jean Jalbert, directeur général de la Tour du Valat.

Leurs effectifs grossissent à vue d’oeil, de 300 en 2007 à 26 000 individus en 2023. C’est une bonne chose pour la biodiversité et l’éco-tourisme mais point trop n’en faut : cet oiseau peut aussi certes nettoyer les champs après culture et causer des dégâts aux cultures… La Tour du Valat s’est penchée sur les moeurs de ces grands oiseaux et des solutions avec la profession agricole.

Emblématique de la Camargue, le flamant rose se reproduit en masse dans une zone en bonne partie domestiquée par l’homme. Ce qui pose naturellement la question : ne faut-il pas, alors que l’espèce est sauvée, moins optimiser ses conditions de reproduction par la main de l’homme ? C’est ce que prônent les scientifiques de la Tour du Valat pour trouver un “équilibre”. Et pourrait servir “d’écologie du sauvage”. Mais il y a tellement d’enjeux économiques…