Pas de mammouth à l’horizon ! Mais l’occasion est belle cependant de se mesurer aux meilleurs experts de la chasse préhistorique. C’est à Aurignac, en Haute-Garonne (à 22 km de Saint-Gaudens), les 20 et 21 août. Pour vivre l’espace d’une journée comme dans un remake de La Guerre du Feu.
Retour aux âges farouches… Inutile de ressortir les peaux de bête (il fait trop chaud pour ça !) mais préparez-vous à vous concentrer pour viser. Les 20 et 21 août, le musée de l’Aurignacien vous accueille en collaboration avec l’association Terre-Mère, pour une manche européenne de tir aux armes préhistoriques.
Le site qui dit tout sur le Championnat européen de tir aux armes préhistoriques : https://www.prehistoweb.fr/
La préhistoire est bien présente sur de nombreux sites en Occitanie
Les chasseurs sont déjà passés cette année par l’Ariège (où la Grotte de Niaux est un des joyaux de la préhistoire en Occitanie), à la Grotte du Mas d’Azil. Comme leurs lointains ancêtres, plutpot nomades, ils se déplacent donc vers un autre site, en Haute-Garonne, un autre haut lieu de la préhistoire en Occitanie.
Les femmes préhistoriques chassaient et faisaient la guerre
Et précisons que contrairement à une image encore trop répandue, les femmes de la préhistoire n’étaient pas cantonnées à la cueillette et aux tâches domestiques. Une étude américaine démontre même que de 30 % à 50 % d’entre elles chassaient le gros gibier et faisaient la guerre. Mesdames, vous êtes donc invitées à venir vous mesurer aux prétendants masculins.
Les traces d’occupation humaine ne manquent pas en Occitanie, avec des vestiges qui remontent au Paléolithique (première période de la Préhistoire). Le Musée de Préhistoire de l’homme de Tautavel, dans les Pyrénées-Orientales, offre la possibilité de suivre les traces du plus vieil homme retrouvé sur le sol français (-450 000 ans).
Autres sites majeurs pour percer les mystères de l’Homme de Néandertal, la grotte de Pech Merle dévoile les plus belles pièces de l’occupation humaine dans le Quercy (Lot), et le Musée de l’Aurignacien présente plus de 300 objets découverts à Aurignac.
Les Aurigniaciens, bien installés en Occitanie
Ce n’est donc pas un hasard si les chasseurs ont prévu de se retrouver ici, au coeur de la Haute-Garonne. C’est en 1852 que Jean-Baptiste Bonnemaison retire des ossements d’un terrier de lapin… En 1860, le célèbre paléontologue Édouard Lartet y découvre, dispersés dans les cendres d’un foyer, des outils en silex taillés et en bois de renne ; les reliefs des repas d’un groupe installé autour du feu et des fragments d’ours des cavernes, mammouth, hyène des cavernes, rhinocéros laineux…
La notoriété du site va aller grandissant. En 1913, le site d’Aurignac devient le site éponyme de l’Aurignacien. Les objets qui y sont découverts caractérisent la première culture matérielle de l’Homme moderne dans la chronologie du Paléolithique Supérieur, entre 38 000 et 28 000 ans avant J.-C. Le site est classé Monument Historique en 1921
Les Aurignaciens ont généralisé un nouveau mode de taille de la pierre, se distinguant ainsi des populations néandertaliennes qui les ot précédés en Europe. Ils signent une autre innovation : l’utilisation des matières dures animales pour confectionner des armes de chasse, et notamment des pointes de sagaies à base fendue. L’ivoire et le bois de renne ont aussi été utilisés pour la confection des premiers bâtons percés et d’un outillage plus classique.
Le musée d’Aurignac, une source de connaissances
Ouvert en 1969, le musée de l’Aurigniacien bénéficie depuis 2014 d’un bâtiment neuf, lumineux et accessible à tous les publics. Il présente l’impressionnante faune glaciaire, les moyens de survie de ces peuples préhistoriques, grâce aux objets issus d’Aurignac, mais aussi d’autres sites aurignaciens réputés. Des cartes, frises chronologiques, fac-similés de pièces lointaines, dessins et vidéos éclairent ce passé mystérieux.
Puis, un sentier forestier qui borde un tranquille ruisseau conduit depuis le musée jusqu’au site préhistorique. La promenade (1,2 km) ponctuée de haltes informatives, invite à une remontée symbolique vers les origines de l’humanité.
Site du Musée de l’Aurignacien : http://www.musee-aurignacien.com/fr
Il n’est donc pas absolument nécessaire d’avoir une âme de chasseur préhistorique pour se rendre les 20 et 21 août à Aurignac, mais simplement être curieux de mieux connaître le passé de nos ancêtres les aurignaciens…
Philippe MOURET
Exposition temporaire : Le 9 août 1922, Suzanne et René de Saint-Périer font une découverte majeure dans la grotte des Rideaux, située au cœur des Gorges de la Save, sur la commune de Lespugue. Ils mettent au jour une petite statuette féminine : la fameuse Vénus de Lespugue. Sculptée en ronde-bosse, dans de l’ivoire de mammouth, elle date du Gravettien (entre -34 500 et -25 000 ans). Cette représentation va alors bouleverser le monde de la recherche et de l’art en portant un regard nouveau sur les populations préhistoriques. L’année 2022 marque le centenaire de cette découverte. À cette occasion, le Musée de l’Aurignacien présente (jusqu’au 11 décembre) une exposition temporaire invitant le public à entrevoir la diversité des représentations féminines du Paléolithique et soulève de nombreuses questions…
Quelques sites pour plus d’infos :
Chasse à la préhistoire : https://www.hominides.com/dossiers/chasse-prehistoire/
Campement préhistorique de Bruniquel en Tarn-et-Garonne (association Terre Mère) : https://campementprehisto.wixsite.com/terremere
Museum de Toulouse, parlons sciences. Nos ancêtres les Aurignaciens : https://www.museum.toulouse.fr/-/nos-ancetres-les-aurignaciens
A propos de Zdeněk Burian : https://www.burianzdenek.cz/
La Préhistoire, Dis-Leur !
L’expo de l’année : Sur la piste des grands singes au Musée de Tautavel
Sciences : Le voyage du “paresseux géant”, de la Guyane à un labo de Montpellier
