Région : Avec Se Canto, les Jumeaux aveyronnais réinventent l’hymne de l’Occitanie !

La Région n’en avait pas encore. Le séculaire Se Canto, version remixée en français et en occitan, sera sur toutes les plate-formes à partir du 5 mai. Le clip des chanteurs qui ont déjà une belle carrière sera tourné à Condom (Gers) le 13 mai.

Du Val d’Aran au Piémont italien, il s’impose depuis des siècles à la fin d’un rassemblement festif, celui d’un match au stade ; d’un mariage, que sais-je encore : Se Canto est déjà un hymne en soi. Avec une dimension panoccitane. Pas seulement pour les occitanistes ou ceux du mouvement félibrige (c’est plutôt, pour eux, en Provence, Coupo Santo). De Toulouse à Nîmes, Se Canto est, ainsi, naturellement, considéré comme l’hymne officiel de l’Occitanie. C’est comme cela. Le chant a traversé les siècles. On en hérite par le bouche-à-oreille. Lors de manifestations festives. Si bien que l’on ne connaît pas son histoire avec certitude.

Gaston Fébus aurait composé Se Canto pour que sa femme lui revienne

Le chant aurait été composé par le prince Gaston Fébus. Ce chant parfois brandi comme un chant de rébellion a traversé les âges. Que de chemin parcouru depuis le Moyen-Âge ! Gaston Fébus aurait écrit Se Canto pour que sa femme lui pardonne ses infidélités et revienne à ses côtés. Pour cela, son chant demande aux Pyrénées de s’affaisser ; aux plaines de grandir pour mieux voir où se trouve son amour…

Cette chanson a été reprise partout en Occitanie, avec plusieurs variantes, au niveau des dialectes ou des paroles. Elle a plusieurs interprétations, comme l’espoir que les amants se retrouvent, ou l’espoir d’un ralliement occitan. “C’est aussi un chant de paix”, précise la Sétoise Miquelà Stenta, professeure d’occitan. “C’est un chant fédérateur”. A retrouver ICI. 

Nous avons voulu y ajouter nos propres paroles. C’est un chant déjà très populaire qui a un rythme lent et qui convient bien à la fête”

Gilles Noël
Les Jumeaux. DR.

C’est bien de cela qu’il s’agit. Comme pour le chant d’origine, Les Jumeaux, Gilles et Jérôme Noël, nés Aveyronais (de Aubin), sera tout aussi populaire, espèrent ces chanteurs qui ont eu leur heure de gloire à la TV dans les années 1990 (Sacrée Soirée, les émission de Delarue ou l’Olympia…) Francis Cabrel est leur “parrain de coeur”.  “Nous avons voulu y ajouter nos propres paroles. C’est un chant déjà très populaire qui a un rythme lent et qui convient bien à la fête”, confie Gilles Noël. Se canto est remixé avec un air de feria. Se Canto version remixée sera sur toutes les plate-formes à partir du 5 mai. Un clip sera tourné le 13 mai au festival des Bandas, à Condom.

Un besoin d’identification

“Oui, il y a un besoin d’identification des gens dans cette région : il y a eu des livres, par exemple, mais rien d’autre.” Gilles Noël précise que cette chanson sera aussi relayée par Jean Lassalle, celui-là même, ancien berger, dit-on, qui, avant de se présenter à l’élection présidentielle, avait chanté, en 2003, il y a juste 20 ans à l’Assemblée nationale une chanson en patois béarnais, pour demander des gendarmes et défendre le tunnel du Somport. “Chanter, c’est aussi montrer sa détermination”, avait-il argumenté devant un Sarkozy… sans voix.

Macron la chantera-t-il…?

Le conseil régional confirme qu’il va relayer cette chanson et, qui sait, peut-être que Macron l’entonnera, dans sa version française ou occitane, comme il l’a fait avec un autre chant, pyrénéen celui-là, celui dit du Refuge d’Edmond Duplan. Le même président de la République qui avait émis l’idée de rescinder l’Occitanie en deux parties, comme avant la fusion des régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées…

Olivier SCHLAMA

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