Nature : Aleurode épineux du citronnier, attention à ce parasite glouton !

Et un parasite au gros appétit, un ! C’est la première détection officielle en France métropolitaine, en juin dernier, de l’aleurode épineux du citronnier (aleurocanthus spiniferus) dans le Gard et l’Hérault. Cet insecte polyphage est originaire du Sud-Est de l’Asie. Cet insecte peut faire de gros dégâts. Et il s’attaque à un grand nombre d’espèces végétales…

L’aleurode épineux du citronnier s’alimente sur les feuilles des végétaux et affaiblit la plante. Il excrète de plus, un miellat abondant et collant qui conduit au développement d’une couche noirâtre (la fumagine), empêchant la photosynthèse et la respiration de la plante. De fortes infestations peuvent entraîner la chute des feuilles et même conduire à la mort de jeunes arbres ou plantes trop affaiblies.

Les larves sont regroupées en colonies immobiles sur la face inférieure des feuilles : de petite taille (entre 0,3 et 0,8 mm), noires avec une marge blanche constituée de courts filaments de cire. Les adultes possèdent des ailes gris-bleu avec des points blancs et ne mesurent pas plus de 1,7 mm.

Du fait de sa dangerosité notamment pour la production d’agrumes, cet aleurode est considéré comme organisme de quarantaine au titre de la réglementation phytosanitaire de l’Union européenne. Son introduction et sa dissémination sont interdites sur l’ensemble du territoire.

“Sans danger pour l’homme”

“Il est sans danger pour l’homme et les animaux, précise la Draaf, il n’a provoqué à ce stade aucun dégât sur les sites infestés, mais les autorités en charge de la protection des végétaux appellent à la vigilance et la mobilisation de tous.” Cet insecte a été introduit sur le continent européen à partir de 2008 en Italie, puis en Grèce, en Croatie, au Monténégro et en Albanie, ainsi que dans d’autres régions du monde dont l’île de La Réunion en 2013.

En Occitanie, la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt, suite à une suspicion de présence, a identifié l’insecte sur des végétaux de plusieurs familles et genres botaniques : agrumes (Citrus), lierre (Hedera), grenadier (Punica granatum), fruitiers à pépins ou d’ornement tels que pommiers, poiriers, néfliers, buisson-ardent (Malus, Mespilus germanica, Pyrus, Pyracantha), rosier (Rosa), vigne (Vitis vinifera), dans les communes de Aubord, Bernis, Uchaud, Vestric-et-Candiac (Gard) et Lunel (Hérault). Cet organisme nuisible aux végétaux est très polyphage : il s’attaque à une grande diversité d’espèces.

Restrictions à la circulation de végétaux

“Dans les cinq communes désormais considérées comme une zone infectée, la circulation de végétaux destinés à la plantation des genres et espèces spécifiés produites sur ces communes est soumise à des exigences particulières : constatation officielle (par le service en charge de la protection des végétaux ou son délégataire) que le lieu de production est exempt de l’organisme nuisible ; ou réalisation par l’opérateur professionnel de traitements appropriés, sous le contrôle du SRAL ou son délégataire, pour garantir l’absence de l’organisme nuisible et vérification de l’absence dudit organisme avant mise en circulation.”

Toute observation d’insectes par un opérateur professionnel ou un particulier, qu’il s’agisse de larves ou d’adultes, doit être signalée sans délai à la DRAAF-SRAL Occitanie : sral.draaf-occitanie@agriculture.gouv.fr.

La situation reste évolutive, et les nouvelles détections officielles (nouvelles communes concernées ou nouvelles espèces végétales trouvées infestées) seront communiquées sur le site de la DRAAF Occitanie : https://draaf.occitanie.agriculture.gouv.fr/notes-nationales-d-alerte-sur-des-organismes-nuisibles-emergeant-en-europe-ou-r558.html.

Comment agir ?

En cas de détection, le détenteur de la plante doit détruire au plus vite les parties de végétaux infestées (ou les végétaux entiers en cas de forte infestation) : soit par incinération, soit en les enfermant dans des sacs hermétiques pendant au moins deux semaines.

Des traitements insecticides à base d’huile de paraffine ou d’huiles essentielles d’orange, à action physique (contact/asphyxie) sur les larves, peuvent être conseillés dans le respect des usages autorisés pour ces produits, sur les plantes assainies, dès lors qu’une infestation peu importante sans développement de fumagine est observée. D’autres traitements insecticides efficaces existent, réservés à un usage professionnel et à la possession d’un Certiphyto.

O.SC.