Selon un vaste programme de restaurations, l’abbaye de Saint-André, dans le Gard, poursuit les chantiers, afin d’accueillir dans les meilleures conditions ses nombreux visiteurs (25 000 en 2022). Une étape essentielle vient d’être franchie avec l’inauguration de la toiture et de la charpente entièrement rénovées, grâce à une campagne de mécénat conduite en partenariat avec la Fondation du Patrimoine, auprès des amis de l’abbaye, des institutions et des entreprises du territoire.

Depuis 1916 et la sauvegarde de l’abbaye par Gustave Fayet, artiste-mécène et ami de Gauguin, le site de Saint-André renoue avec son histoire qui remonte au VIe siècle et la grande Histoire. Partiellement détruite après la Révolution, l’abbaye a pu retrouver un nouveau souffle, grâce à cet homme et à ses descendants.

Une histoire de famille… et d’amour d’un lieu exceptionnel

Désormais, Gustave et Marie Viennet, arrière-petits-enfants de Gustave Fayet et dépositaires actuels de l’abbaye depuis 2013, ont repris le flambeau et lancé à leur tour de grands travaux de restauration, pour pérenniser ce site certes familial mais avant tout historique.

Classée Monument Historique, l’abbaye Saint-André est devenue un site incontournable du Grand-Avignon et du Gard. Un statut qui nécessitait de nouvelles restaurations, évaluées à 1,5 million d’euros sur 10 ans. En préambule à ce vaste programme, en 2015, à l’occasion de ses 40 ans, la Miroiterie Avignonnaise a souhaité mettre en place un mécénat en nature. Ses équipes ont remplacé l’intégralité du vitrage de la verrière de l’atelier d’artiste de Génia Lioubow.

Ensuite en 2016, les anciennes cuisines des moines ont été aménagées en galeries d’exposition. Puis le toit de l’aile d’accueil a été restauré en 2018 : l’occasion de faire revivre sa toiture en pierre de taille, notamment grâce à l’entreprise Emile-Garcin Propriétés et de très nombreux donateurs. Enfin en 2019, un financement participatif a permis la création d’un nouveau sentier botanique de plantes méditerranéennes (Lauréat du Prix de l’Art du jardin de la Fondation Signature – Institut de France en 2021)…

Une mobilisation de tous les partenaires

La plus récente étape de cette restauration exemplaire, concernait donc la charpente et la toiture du Palais Abbatial (*). Opération dont l’inauguration en ce mois de décembre 2022 a marqué l’achévement.

Cette opération a mobilisé de nombreux donateurs. Au premier rang desquels les partenaires institutionnels que sont la Drac Occitanie (248 000€), la Région Occitanie (48 000€) et la mairie de Villeneuve-les-Avignon. L’abbaye elle-même a engagé plus de 128 000€, le mécénat apportant un total de 71 000€.

Première entreprise mécène mobilisée, Emile Garcin Propriétés (22 000€). “Il s’agit d’un partenariat dans la durée, qui fait de cette entreprise un précieux ambassadeur pour l’abbaye Saint-André et tisse des liens de confiance avec une famille très engagée dans le patrimoine régional”, a tenu à souligner Marie Viennet, gestionnaire de l’abbaye.

“L’amour des vieilles pierres et du patrimoine sont nos motivations fortes pour nous impliquer dans le mécénat. Mais l’abbaye Saint-André a, de surcroit, présenté un atout majeur dans notre choix : l’histoire familiale des Fayet fait écho à l’histoire familiale des Garcin”, explique pour sa part Emmanuel Garcin.

Réouverture de l’abbaye en mars 2023

Cette restauration va permettre d’ouvrir un nouvel espace avec vue panoramique dédié à la transmission et au partage sur les thèmes du patrimoine et des jardins. Une “pierre” de plus dans le cadre des nombreux évènements culturels organisés sur le site autour de la musique, la poésie et les jardins : levers de soleil poétiques et musicaux, concerts, lectures, expositions, qui font écho au romantisme du lieu. Des ateliers et des visites thématiques autour de l’art des jardins sont aussi proposés.

Actuellement fermée, l’abbaye est ouverte au public de mars à octobre, sauf les lundis (Ouvert les jours fériés). plus d’infos : https://www.abbayesaintandre.fr/

Philippe MOURET

(*) Réalisé par Pierre Mignard, architecte du Roi, et Jean-Ange Brun, dans la lignée des Franque, cet ensemble est constitué d’une succession de galeries aux plafonds à voûtes plates à l’étonnante stéréotomie. Cependant au XIXe une congrégation de religieuses a dû reconstruire avec peu de moyens cette toiture qui montrait de nombreuses malfaçons préoccupantes. En effet, plusieurs poutres s’étaient brisées et avaient dû être étayées en urgence ; un décollement inquiétant de la façade Est avait aussi été observé, mettant ainsi en péril l’ensemble du bâtiment. Les travaux jugés “urgents” par la Fondation du Patrimoine sont arrivés à leur terme, donnant une nouvelle jeunesse à cet ouvrage.

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