Narbonne : Narbo Via et le Parc Naturel Régional unis pour valoriser le patrimoine antique

Image d'illustration - Plongeurs dans des vestiges antiques sous-marins. Image de Freepik

En mutualisant leurs ressources, Narbo Via et le Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée souhaitent “conduire ensemble des actions de connaissance, de sensibilisation, de restitution et de mise en valeur du patrimoine culturel et historique de la romanité du territoire de la Narbonnaise.” (*)

Ainsi, dans le cadre de l’exposition “Escale en Méditerranée romaine – Les ports antiques de Narbonne”, qui se tient au musée Narbo Via (jusqu’au 5 janvier 2025) les deux organismes ont notamment réédité ensemble le Carnet du Parc sur les ports antiques de Narbonne et la petite monographie du Parc consacrée à la Nautique romaine. Ils collaborent également à l’élaboration d’une visite autour des ports antiques sur le site du Grand Castélou, dans le cadre de l’ouverture de la Maison de la Narbonnaise.

Narbo Martius, port majeur au coeur de la Mare Nostrum

Au centre de cette démarche à long terme, la nouvelle exposition du musée Narbo Via, qui invite son public à explorer l’un des ports antiques les plus importants et influents de la Méditerranée occidentale. Depuis plus de 15 ans, une équipe de recherche coordonnée par le CNRS (Laboratoire Archéologie des Sociétés Méditerranéennes) et le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines (Drassm – ministère de la Culture) cherche à retrouver l’implantation du port de cette colonie romaine, fondée en 118 avant notre ère, puissante capitale de la province de Narbonnaise qui s’étendait des Pyrénées aux Alpes.

Cette exposition-événement révèle le rôle central de ce port majeur situé au cœur de Mare Nostrum. Pivot de la prospérité et du rayonnement de la province de Narbonnaise pendant près de six siècles, l’ensemble portuaire de Narbo Martius assurait la fonction stratégique de port de redistribution entre l’Italie et l’Espagne, mais également en direction de l’Atlantique, du nord de la Gaule et des îles Britanniques, tout en devenant un grand port exportateur de vins, de minerais (Montagne Noire) ou encore de céramiques (sigillées).

Faciliter au maximum l’immersion des visiteurs

© Archives photographiques des Musées Capitolins. Le moulage exposé provient du Museo della Civiltà Romana, Rome

À travers plus de 150 pièces uniques, dont des céramiques, mosaïques, amphores, monnaies et objets du quotidien, l’exposition présente le résultat des recherches archéologiques (sur les sites des étangs de Bages-Sigean et de Gruissan) et les relie aux connaissances relatives à d’autres ports de commerce romains de la Méditerranée occidentale. Cartes animées, dispositifs audiovisuels et tactiles permettent de plonger dans l’environnement sonore et olfactif du port antique, de comprendre les techniques de navigation, de localiser les épaves explorées et d’appréhender les métiers de l’archéologie.

Afin d’immerger les visiteurs dans le grand port romain de Narbo Martius, le parcours de l’exposition est rythmé par plusieurs dispositifs de médiation, en complément des objets archéologiques : projection sur maquette en relief pour découvrir le milieu naturel dans lequel le port a été construit, maquettes de navires et d’installations portuaires, objets à manipuler pour comprendre les techniques de construction navale et de navigation, dispositifs olfactifs, sonores et tactiles pour découvrir le port et les marchandises qui y transitaient (**).

Le ministère de la Culture a attribué le label “Exposition d’intérêt national 2024” à cette exposition temporaire. L’importance des découvertes réalisées dans le cadre du projet collectif de recherche consacré au port romain. L’EPCC Narbo Via s’est vu accorder les prêts de musées méditerranéens tels le musée de la civilisation romaine à Rome, le musée d’histoire de Marseille, le musée Saint-Raymond à Toulouse, le musée de l’Ephèbe à Agde, le musée de l’Arles antique, le dépôt archéologique de Port-Vendres (Drassm), la Drac Nouvelle-Aquitaine (Bordeaux) et d’autres structures plus locales tels le Palais-Musée des Archevêques de Narbonne, le musée archéologique de Sigean et le le musée archéologique d’Olonzac.

Philippe MOURET

(*) En lien avec l’observatoire photographique des paysages impulsé par le Parlement de la Mer d’Occitanie, une instance qui permet le dialogue entre toute la communauté maritime d’Occitanie, les deux institutions collaborent également pour l’organisation d’une collecte de photographies sur la mémoire de la lagune et des terres qui la bordent, ancien territoire des ports antiques.
(**) L’exposition est accompagnée d’un catalogue dirigé par Corinne Sanchez. Les contributions d’archéologues et de chercheurs, présents dans leur majorité au sein du comité scientifique de l’exposition, ainsi que les illustrations représentant la majorité des artefacts exposés, permettent ainsi de tracer le bilan des dix années de recherche du PCR sur le port antique de Narbonne. Cette publication a été réalisée par Errance, branche archéologique des éditions Actes Sud, sous la direction éditoriale d’Aude Gros de Beler. En vente à la librairie-boutique de Narbo Via au prix de 29 €

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Le musée Narbo Via

Un fleuron de l’architecture contemporaine, pour faire revivre Narbo Martius, prestigieuse cité romaine disparue.

Le musée Narbo Via. A. Späni © Narbo Via

Ouvert en mai 2021, le musée Narbo Via, lieu de compréhension incontournable de l’Antiquité romaine et des enjeux de la recherche archéologique, rend hommage à la capitale de la province de Narbonnaise, Narbo Martius, première colonie romaine créée en Gaule, dont le patrimoine antique fait figure de référence à l’échelle internationale.

Le parcours de visite présente, sur plus de 2 600 m2, une collection remarquable de plus de 1 300 œuvres dont 760 fragments de monuments funéraires exposés dans un immense mur modulable, unique au monde. Véritable lieu de vie, le musée Narbo Via est doté d’un auditorium privatisable de 192 places, d’une boutique, du restaurant “Cadence au Musée”, d’ateliers pédagogiques, d’espaces de recherche et de jardins pouvant accueillir des spectacles de plein air.

Cet établissement culturel et touristique a déjà accueilli plus de 380 000 visiteurs, et sa notoriété, basée sur de nombreux partenariats territoriaux et une riche programmation, croît au fil des années. Le musée Narbo Via a fêté ses trois ans d’ouverture en mai 2024.

Depuis le 1er février 2020, Narbo Via est géré par une gouvernance partenariale regroupant, au sein d’un Établissement public de coopération culturelle (EPCC), l’État, la Région Occitanie / Pyrénées – Méditerranée, la Communauté d’agglomération du Grand Narbonne et la Ville de Narbonne. Carole Delga, présidente de la Région, est présidente du conseil d’administration de l’EPCC Narbo Via. L’EPCC gère le musée Narbo Via et les sites archéologiques d’Amphoralis à Sallèles-d’Aude et de l’Horreum à Narbonne.