Accessible depuis Montpellier, la destination connaît un vrai engouement. Ça tombe bien. Pour préparer ou prolonger vos prochaines vacances ou apprendre d’une autre culture, vous pouvez prendre des cours de cuisine, de danse, participer à des conférences, concours photo ou de nouvelles…
Volcanique Sicile. Sa mafia éternelle ; son cinéma et son vin puissants ; ses villes solaires : Palerme, Catane, Syracuse… Et là dessus, un tourisme accueillant, – avec un vol direct Montpellier-Palerme ! La Sicile, cinq millions d’habitants, ce sont aussi des milliers de réfugiés qui transitent par cette avancée en Méditerranée pour tenter de gagner l’Europe sous l’oeil de ses volcans séculaires.
Sicile-Occitanie : stupeur et tremblements
Parlons d’abord vulcanologie qui a un vrai cousinage avec l’Occitanie. Comme le rappelle le géologue, désormais à la retraite, Jean-Claude Bousquet, qui a donné une conférence sur le sujet récemment à l’invitation de l’association les Amis de la Sicile, “la Sicile est l’une des régions les plus touchées en Méditerranée par les séismes majeurs, comme en France il y eut celui de Lambesc, en 1909. La Sicile, est posée sur une grande faille de plusieurs dizaines de kilomètres ; Les forces en jeu sont considérables. Bien sûr, il y a les tremblements de terre historiques dans les Pyrénées”. Il est une petite association, Les Amis de la Sicile et de l’Italie, très dynamique, qui de siciliana en tarentelle, produit son petit séisme culturel à elle, depuis Montpellier, débordant de projets. Comme organiser ce genre de conférences.
Le Teil, Uzès, Saint-Quentin…
Un séisme de l’importance de celui du Teil, en Ardèche, en 2019, peut-il encore se produire dans notre région ? “Le 11 novembre 2019, par exemple, un tremblement de terre remarquable a secoué l’Ardèche et la Drôme, faisant des dégâts notables dans le village du Teil (Ardèche), suscitant beaucoup d’émotion”, souligne Jean-Claude Bousquet.C’est le dernier d’une longue liste de phénomènes qui passionnent les hommes depuis des millénaires et les savants comme Epicure (341-270 avant JC).“Le passé est instructif, dit-il (…) En métropole, la sismicité, qui y est faible dans sa plus grande partie, est considérée comme modérée à moyenne au voisinage de l’Espagne. D’après une étude pluridisciplinaire sur l’aqueduc du Gard, des dégâts subis sur son tracé ont été provoqués par deux séismes à la fin de l’époque romaine. Un autre tremblement de terre a touché Uzès et surtout Saint-Quentin-la-Poterie en 1185 où l’intensité aurait atteint le niveau VIII, en fonction des documents de l’époque (Lire ci-dessous).”
Beaucoup de descendants italiens en Occitanie
Autre tremblement de terre, autre voisinage, entre Sicile et Occitanie. Il y a beaucoup d’exilés ou fils d’exilés italiens en Occitanie, y compris de Sicile. Ils y retrouvent le même risque sismique que sur leur île ensoleillée qui bâtit des records de chaleur en août dernier. Présidée par Laurence Ingargiola, qui travaille à la direction régionale de Pôle Emploi, les Amis de la Sicile a dans son conseil d’administration Florian Mantione (spécialiste en ressources humaines) ; Jean-Claude Mirabella, le fondateur ; Jean et Sauveur Tortorici, deux frères, médecin et ex-commerçant, etc.
Pour accompagner le jumelage Montpellier-Palerme
“C’est une association à vocation culturelle qui a accompagné la décision de Philippe Saurel, le précédent maire de Montpellier, de jumeler Palerme et Montpellier.” Aujourd’hui, sa soixantaine d’adhérents devraient être rapidement rejoints par de nouveaux adeptes. “On est ouverts aux natifs et aux sympathisants de la Sicile et aussi de l’Italie, comme l’espérais la nouvelle majorité”, précise Laurence Ingargiola. La volonté est de développer actions et événements. À 10 € l’adhésion, il va y avoir foule !
Cours de cuisine, d’italien, concours de nouvelles…
Ainsi, l’association entend multiplier par deux ses cours d’italien. Et démultiplier ses conférences. Il y eut la conférence sur les risques sismiques le 20 novembre ; une autre sur le personnage montpelliérain Sabatier qui est dans les tuyaux : une troisième se prépare sur le soufre… “On voudrait développer d’autres activités, acte Laurence Ingargiola. Historiquement, l’association proposait des cours de tarentelle. On voudrait aussi mettre en place des cours de cuisine. Quand les gens passent à l’Antigone des associations, en début d’année scolaire, ils posent pas mal de questions et s’intéressent à la cuisine sicilienne. Et puis, elle est riche ! Que ce soient des pâtes, le riz, les sauces, desserts… Il y a, par exemple, des canolis, des pâtes particulières à la fois gaufrées et croquantes, avec de la ricotta parfumée aux fruits confits ou aux pépites de chocolat ou les deux…! L’idée c’est de découvrir du sucré et du salé ; de découvrir une recette et la réaliser. Et de déguster les plats ensemble, par exemple.”
Montpellier en photos
Ce n’est pas tout. “Nous avons aussi lancé un concours photo qui dure jusqu’au 9 janvier. L’idée c’est que les citoyens, pas besoin d’être adhérents, prennent des photos de Montpellier avec leur smartphone, les font éditer chez Arcanes photo où elles seront, ensuite, tirées sur alu. Il y aura des lauréats – le premier prix : un vol pour deux pour Palerme. Le jury sélectionnera aussi une cinquantaine de photos qui seront exposées au centre commercial le Polygone et dans le hall de l’aéroport. Cette expo sera ensuite emmenée à Palerme. Et on aimerait, en échange, que les habitants de Palerme fassent la même chose.”
Projet sur l’immigration, les réfugiés de Méditerranée
La Sicile a été et reste une terre de passage. Beaucoup de descendants siciliens sont passés par l’Afrique du Nord. “Mon grand-père, par exemple, est né à la Goulette, en Tunisie et il est venu ensuite en France, confie Laurence Ingargiola, et beaucoup de personnes dans l’association ont des ancêtres qui sont passés par la Tunisie”, où ils sont allés pour fuir la misère. “Nous avons aussi un projet sur l’immigration, les réfugiés de Méditerranée. Historiquement, la Sicile est une terre de passage ; envahie, re-envahie, etc. Aujourd’hui, c’est une terre de passage des migrants en Méditerranée, notamment via Lampédusa. Et une terre d’accueil. Côté Montpellier, ils aimeraient aussi que l’on ait cette attention particulière.”
“La Sicile, c’est loin mais c’est près…
La Sicile reste une destination que “les gens aiment bien. C’est loin mais c’est près : on a des vols directs. C’est une destination qui n’est pas exubérante en terme de budget. C’est une terre accessible en distance, temps, budget. C’est une terre qui est multiple. On y retrouve du littoral, de la campagne et de la montagne. On a un centre de documentation ; des bouquins que l’on peut compulser…” Elle ajoute : “Nous avons eu fait un concours de nouvelles avec un lien sur Montpellier et la Sicile. Le second concours, nous avons la matière, les nouvelles, mais nous n’avons pas pu remettre les prix aux lauréats à cause de la crise sanitaire. On le fera à la prochaine Comédie du Livre. Les gens sont très créatifs…”
Olivier SCHLAMA
Séismes : Pyrénées, Camprodon, Prats-de-Mollo, Arles-sur-Tech, Millas…
“Depuis le XIVe siècle, explique le géologue Jean-Louis Bousquet, la chaîne des Pyrénées et son piémont ont subi en France et en Espagne les effets de tremblements de terre destructeurs en 1373, 1428, 1660. Atteignant une intensité IX, celui de Camprodon de 1428 a fait plus de 600 victimes et affecté fortement, de l’autre côté de la frontière, Prats-de-Mollo et Arles-sur-Tech. Par la suite, des séismes touchent modérément la Cerdagne et le Roussillon en 1755, 1772, 1876, tous avec une intensité épicentrale de VI.
Millas, Quillan, Saint-Paul-de-Fenouillet…
Et le géologue d’ajouter : “De nos jours, dans cette partie orientale des Pyrénées, des séismes de magnitude comprise entre 4 et 5 surviennent de temps en temps, comme à Millas, où elle est de 4,6 en 1922, et de 4,5 à Quillan en 1981. Cette magnitude est dépassée en 1996 à proximité de Saint-Paul-de-Fenouillet. Comme au Teil, elle varie suivant les réseaux sismologiques de 5,1 à 5,6. La profondeur est estimée entre 6 km à 11 km d’où des dégâts moins importants (intensité VI) qu’en Ardèche.”
Hérault et Lozère ressentent surtout les ondes
Plus au nord, dans l’Aude, la sismicité est faible et peu fréquente : après le séisme de Fabrezan en 1950, la presse se fit l’écho en 2006, faute de mieux dans l’actualité, de celui Axat (Aude) de magnitude 3,6 ! De même, les départements de l’Hérault et de la Lozère ressentent surtout le passage des ondes déclenchées par les évènements extérieurs les plus importants : lors du tremblement de terre de Lambesc de 1909, les secousses sont ressenties avec l’intensité V à Montpellier. Quant au Gard, c’est dans sa partie orientale que la sismicité est la plus forte, à l’exception en 1946 d’un tremblement de terre d’intensité VI-VII, une vingtaine de kilomètres au nord-est de Nîmes.”
O.SC.