Les ministres de la pêche des Etats de l’UE sont parvenus à un accord politique sur les possibilités de pêche dans l’Atlantique, la mer du Nord, la Méditerranée et la mer Noire pour 2025. L’accord, conclu ce 11 décembre 2024 par consensus, après deux jours de négociations, fixe les limites de capture de poissons et les limites de l’effort de pêche pour les stocks de poissons commerciaux les plus importants. Le CNPMEM est “particulièrement soulagé” par les négociations sur le Plan WestMed en Méditerranée qui “assure aux pêcheurs français de ne pas mettre la clé sous la porte.”
Pour Fabrice Loher, maire de Lorient et éphémère ministre de la mer et de la Pêche, il s’agit d’un “accord historique” portant sur les limites de capture de poissons, également appelées “totaux admissibles de captures” (TAC), et les limites de l’effort de pêche pour les stocks de poissons commerciaux les plus importants.
Des débats compliqués avant de trouver un compromis
Dans le Plan WestMed (pour la Méditerranée), la Commission européenne prévoyait initialement d’allouer moins de 100 jours d’activité par an aux navires chalutiers. Cettee annonce avait plongé les pêcheurs du golfe du Lion dans un profond désespoir car elle entrainait inévitablement la fin de la flotte.
Les mesures compensatoires obtenues ont finalement soulagé la flotille de chalutiers de Méditerranée (*). Mais le CNPMEM souligne toutefois, que “le plan WestMed continuera de peser sur la profession et sa révision doit être considérée par la Commission comme une priorité dès le mois de janvier. L’état des stocks d’une seule espèce ne doit pas effacer les améliorations obtenues sur les autres concernées par le plan WestMed.” Et le comité “tient à rappeler que la structuration des ports, des criées et du secteur aval en Méditerranée dépendent des apports de la flotte de chalutiers.”
“Cette année, l’exercice de fixation des possibilités de pêche a été particulièrement difficile, mais nous avons réussi à obtenir un accord équilibré. Il nous permettra de maintenir les stocks de poissons à des niveaux durables et de protéger l’environnement marin, tout en prenant en compte la viabilité du secteur. La fixation des limites de l’effort de pêche en Méditerranée occidentale a été particulièrement exigeante, mais nous avons réussi à trouver un compromis constructif” commentait à l’issue des débats le ministre hongrois de l’Agriculture, István Nagy, dont le pays préside actuellement l’Union européenne.
Maintenant il faut “sécuriser et pérenniser notre filière”
Malgré les annonces positives, le CNPMEM rappelle que “les quotas ne peuvent plus se décider dans ce format. Leur attribution, pour la pérennité de la filière, doit viser une perspective pluriannuelle pour permettre aux pêcheurs de se projeter sur le long terme et d’éviter de venir à Bruxelles chaque année avec l’idée de tout perdre du jour au lendemain.”
Pour le président du CNPMEM, Olivier Le Nézet, “c’est un soulagement de voir qu’un travail collectif entre les structures, le ministre et son administration et le CNPMEM a porté ses fruits et a permis de trouver des issues acceptables pour la campagne de pêche 2025. Il n’y a qu’ensemble que nos proposi0ons permettront de sécuriser et pérenniser notre filière.”
Philippe MOURET
(*) En ce qui concerne la Méditerranée occidentale, les ministres ont convenu de réduire l’effort de pêche des chalutiers de 66% dans les eaux espagnoles et françaises et de 38% dans les eaux françaises et italiennes, afin de protéger les stocks démersaux, tout en considérant l’impact socio-économique sur les flottes. La Commission précise que “cette réduction est conforme aux objectifs du Plan pluriannuel de la Méditerranée occidentale (PMA) pour les stocks démersaux, qui entrera dans sa phase permanente le 1er janvier 2025, après une période transitoire de cinq ans. Pendant la phase permanente du PMA de la Méditerranée occidentale, des fourchettes de rendement maximal durable (RMD) s’appliqueront. C’est à dire “capturer la proportion maximale d’un stock de poissons qui peut être prélevée en toute sécurité du stock, tout en maintenant sa capacité à produire des rendements maximaux durables à long terme.”
En outre, les ministres ont convenu de poursuivre l’utilisation du mécanisme de compensation établi pour la première fois en 2022, en attribuant des jours supplémentaires aux chalutiers qui optent pour des engins plus sélectifs ou qui sont couverts par une mesure nationale de conservation, comme incitation à accroître la protection du stock.
Partez à la pêche… aux infos
Méditerranée : La surpêche baisse mais plus de la moitié des stocks ne sont pas suivis…
Actus de la mer : Environnement, économie, avenir, Mare nostrum au premier plan