Loisirs : Le phénomène Pop-Corn Labyrinthe, un concept qui s’éclate

Pas besoin d’écran, de technologie ou de sensations fortes pour s’amuser ! C’est le leitmotiv d’une franchise nationale créée par une famille du Morbilhan il y a 15 ans. Toulouse, Auch, Prades, en Aveyron, et Tarbes : ce sont les quatre parcs saisonniers nés récemment en Occitanie qui devrait en accueillir d’autres. Parcours d’une réussite.

Se faire peur pour ne plus avoir peur ; passer des jupons de sa mère aux joies du cache-cache dans d’immenses épis de maïs… Se perdre pour mieux se retrouver… Mais, aussi, au-delà, précise Marlène Abadie, “parce que c’est simplement ludique : c’est en plein air, dans la nature ; ça change des autres parcs et activités de loisirs !” Le Pop-Corn Labyrinthe, son concept de “parc nature” est simple comme choux : des énigmes à résoudre dans un parcours labyrinthique donné, des jeux de pistes et aussi des jeux en bois.

Responsable d’un Labyrinte Pop Corn, à Tarbes, franchise nationale qu’elle a ouverte le 8 juillet, Marlène Abadie se confie sur sa petite entreprise qui plaît : “Nous recevons en moyenne 150 personnes par jour dans notre parc sur une parcelle familiale. Nous exploitons, notamment avec mon frère et des cousines, cette activité – ouverte tous les jours jusqu’au 1er septembre et ensuite tous les week end de septembre – est complémentaire de nos métiers. Moi, je suis infirmière…”

“Chaque parcelle-labyrinthe fait entre trois et quatre hectares soit entre quatre et cinq kilomètres de chemins”

Des labyrinthes comme celui de Tarbes sont éphémères, par définition. Ils sont faits d’épis de maïs qui montent généralement à plusieurs mètres de hauteur (tout dépend de la variété) : “Entre 2 mètres et 4,5 mètres et nous ne choisissons qu’un agriculteur qui fait déjà du maïs, pas qui en plante pour nous”, explique Marie Guilbert, la créatrice de ce nouveau concept. Chaque parcelle-labyrinthe fait entre trois et quatre hectares soit entre quatre et cinq kilomètres de chemins. “Chacun est différent. Ils sont conçus par mon mari, Frédéric.”

Loin des parcs à la surenchère de sensations

En Occitanie, on en compte déjà quatre de ces labyrinthes nature : Toulouse (Haute-Garonne), Auch, Prades, en Aveyron, et donc Tarbes (Hautes-Pyrénées). D’autres vont fleurir. C’est sûr que l’on est loin des parcs d’attractions poussant à la surenchère d’effets spéciaux et de sensations, comme Dis-Leur vous l’a expliqué ICI. C’est même l’exact contre-pied ! Patronne de la franchise Pop Corn Labyrinthe, Marie Guilbert est tout sourire. “Notre concept est apprécié. C’est en pleine nature. C’est aussi une façon de sensibiliser au monde agricole et au travail des agriculteurs qui nourrissent le monde. C’est aussi une activité à portée de toutes les bourses, entre 7€ et 9€. Il faut compter 1h30 d’activité en journée et, en nocturne, les tarifs sont entre 10€, 12€, et 20 € pour des activités complémentaires que nous avons créées au fil du temps. On a eu des demandes à Albi… On reçoit presqu’une demande par jour en saison estivale…”

10 000 à 30 000 visiteurs dans chacun des labyrinthes

Pour être franchisé, il faut candidater et créer sa société. “Chaque franchisé est complètement indépendant, noteMarie Guilbert. Il signe un contrat de franchise avec nous. Le billet d’entrée et l’investissement compris, c’est de l’ordre de 60 000 €. On les forme (il y a une formation continue tout au long de l’année) ; on les accompagne.” Par ailleurs, “le champ est mis à disposition par l’agriculteur de la société que l’on dédommage sur la partie qui sert à réaliser ce labyrinthe” qui fait florès. “Cette année, nous en sommes à trente-trois labyrinthes ouverts partout en France. On compte entre 10 000 et 30 000 visiteurs par an en fonction des sites. Actuellement, on ouvre entre cinq et dix parcs par an. L’activité plaît parce que cela permet à nos clients de se retrouver et de se reconnecter entre eux, en famille. C’est en effet une activité qui demande une cohésion d’équipe.”

Méninges et émotions en famille

Avec un leitmotiv : pas besoin de numérique, d’écrans, de sensations fortes à coup d’énergie et de technologie pour s’amuser ! “On est au milieu d’un champ, autonome en eau, en électricité fournie par des panneaux solaires.” Et on fait marcher ses méninges et ses émotions en famille. “On nous dit souvent : C’est simple, c’est pas grand-chose, votre concept mais ça marche ! Quand on prend aussi un parcours de jeu en bois, ce ne sont que des plateaux de jeux en bois qu’un papa bricoleur pourrait reproduire aisément chez lui. Mais on s’amuse en famille avec des jeux simples. À jouer. À partager un bon moment ensemble”, affirme Marie Guilbert, dont le grand-père était agriculteur. Et qui, avec son mari, Frédéric, exploite neuf sites en propre sur le quart nord-ouest de l’Hexagone. Une tête de réseau qui emploie huit personnes à l’année. Le groupe a réalisé 3 M€ de chiffre d’affaires cette année.

Agriculteurs, business-men et femmes sans activité professionnelle plus volontiers candidats

Qui demande à dupliquer cette franchise pour son compte ? “Nous avons plusieurs profils de candidats, confie encore Marie Guilbert. Des agriculteurs, bien sûr, ce qui leur permet de se diversifier. Ensuite, des business-men qui sont parce qu’il y a de l’argent à se faire parce que c’est un bon modèle, clairement. Et enfin des femmes qui dans un couple n’ont pas forcément d’activité professionnelle. Et ça leur permet de mettre du beurre dans les épinards ; d’avoir du temps l’hiver pour les enfants.” 

Le concept devrait s’exporter en Belgique et au Canada

“On souhaite avoir un bon maillage sur le territoire français. La franchise a été sollicitée à l’étranger, Dom-Tom, Canada… Et on a deux demandes sérieuses pour la Belgique et le Canada où mon mari a fait une partie de ses études.” Lui, 48 ans, est titulaire d’un master en management du sport et Marie Guilbert, 33 ans, a un diplôme gestion des entreprises et des administrations (GEA).

Escape game terrifiants !

Le concept évolue sans cesse jusqu’à une sorte d’escape game version “maléfique” ! Marie Guilbert détaille : “Nous proposons, en plus, des nocturnes “classiques” mais aussi des “soirées de l’horreur avec différents niveaux de frisson, avec un Cluedo géant pour retrouver le meurtrier… Il existe la même chose où les participants ne vont plus lire des panneaux mais seront de vrais enquêteurs en interrogeant des comédiens dans le labyrinthe. La plus terrifiante ? “La nuit de l’horreur… Le parc est alors envahi de zombies, de monstres et créatures maléfiques. Les clients doivent survivre et échapper aux montres dans un temps imparti. Avec des ceintures à lanières à scratch symbolisant leur vie. Et le but c’est de sortir en moins de 60 minutes.”

“Nous cherchons plus un savoir-être qu’un savoir-faire…”

Marie Abadie, en famille. DR.

Cette PME, insiste-t-elle, a un “caractère très familial. Mes frères et soeurs sont franchisés ; l’une de mes soeurs s’occupe de la partie ressources humaines ; ma maman est notre directrice administrative et financière… Cela nous rapproche de nos franchisés : nous cherchons davantage un savoir-être qu’un savoir-faire dans les candidatures que l’on nous adresse. Et les valeurs de famille et de partage sont très importants.”

Reste que le maïs n’a pas bonne presse… Notamment à cause de la quantité d’eau qu’il consomme. “C’est moins que pour une tonne de viande”, défend-elle. Quant à ceux qui ont peur de respirer des pesticides, elle assure qu’aucune activité ne se déroule dans le labyrinthe-champ 48 heures après épandages.” Une autre façon de faire de l’agriloving.

Olivier SCHLAMA