Loisirs “immersifs” : “Les parcs d’attractions sont devenus des destinations touristiques…”

Chasseur de tornade du Futuroscope. Photo : Olivier SCHLAMA

Au Futuroscope, à Poitiers, on amorce un virage qui pourrait faire florès dans d’autres parcs d’attraction : à travers l’Aquascope, c’est aventure immersive de tous les sens qui est mise en avant. Celle de l’alliance du numérique et de l’eau. Ailleurs, l’immersion prend d’autres chemins : c’est l’histoire revisitée au Château de Bonrepos-Riquet, près de Toulouse ; c’est la proximité avec les animaux de la savane, au Pal, dans l’Allier. Dans le plus français des parcs espagnols, PortAventura, on mise sur toujours plus de sensations fortes.

Immersion dans une illusion. Dans un village sans villageois. En toc. Même les ballons colorés aux fenêtres derrière lesquelles personne ne vit, sont en stuc rigide. Ses habitants d’un jour s’y ruent au mitan de la matinée et en ressortent avant la nuit tombée, après la “parade aquatique” quotidienne, de gros jets d’eau accompagnés de musique censés émerveiller… Passées 18 heures, les pépiements joyeux des oiseaux reprennent le dessus dans ce décorum surréaliste vidé nuitamment de ses visiteurs. 

PortAventura : 400 000 visiteurs venus d’Occitanie

Port-Aventura, Photo : Olivier SCHLAMA

Conquis d’avance, les visiteurs ont la satisfaction d’avoir les chevilles gonflées de s’être frayé un chemin parmi la foule impressionnante dans un circuit d’univers marqués : ici, la Polynésie, là la Chine, ailleurs, le Far-West ou les Caraïbes ; d’avoir subi des accélérations démoniaques de machines infernales après, parfois, des heures d’attente…

C’est un parc qui compte au niveau européen embarquant 5,2 millions de visiteurs en 2022 dont 400 000 d’Occitanie. “Près de 20 % d’entre eux sont des clients français, ce qui fait de la France notre premier marché international”, indique la communication de PortAventura qui ne communique pas sur le chiffre d’affaires. Avec quelles prévisions ? “Nous avons ouvert en février cette année, faisant de 2023 la saison la plus longue depuis l’ouverture du parc en 1995 avec près de 300 jours d’ouverture. C’est un investissement clair en faveur de la désaisonnalisation pour la région qui devrait avoir un impact positif sur la fréquentation totale de l’année, dépassant le nombre total de visiteurs de 2022.”

À 10 ans, il s’attend à “plus de sensations” à PortAventura

Bienvenue à PortAventura, qui fêtera ses 30 ans en 2025, posé en partie sur la commune de Salou, jadis petit port de pêche tranquille de la Costa Daurada, en Catalogne. La réputation de son spot de surf, de son sentier littoral et de sa douceur de vivre a été écrasée par l’arrivée de ce parc d’attraction géant – à l’origine en concurrence avec Marne-la-Vallée pour accueillir Disneyland Paris – dans lequel se retrouvent des milliers de familles d’Occitanie. En quête d’émerveillement. C’est le cas de cette maman avec son fils, Luis, 10 ans, qui “joue au foot” entre deux parcs.

Originaire de Lille, installée à Toulouse depuis un an, cette infirmière libérale a déjà visité les parcs Astérix et Walibi. Ici, son fils s’attend à “plus de sensations”. Il en aura, après être passé dans Splash, manège géant qui simule une double descente, très mouillée, façon chutes du Niagara, assis dans des gros rondins d’un faux arbre que l’on imagine copié d’un Séquoïa. On en ressort la mer et les poissons sur la tête…

F.-Xavier Demaison : “Moi, j’attends l’apéro de ce soir !”

François-Xavier Demaison. O.SC.

Au pied du Train de la Mine, qui serpente comme un tord-boyau dans une bête furieuse, l’humoriste François-Xavier Demaison, lui, n’est là que pour la “déconnexion” ; pour être en famille. Lui aussi est à demi-occitan : “Ma femme est originaire de Turin, dans les Pyrénées-Orientales…”, glisse-t-il. Pas de manège pour lui ; il n’achètera pas de photos non plus de lui ahuri et angoissé que les nombreuses caméras auraient prises de lui, mais il savoure déjà d’autres sensations à venir : “Moi, c’est l’apéro de ce soir que j’attends !”, confie-t-il. Il aime le “décorum, l’ambiance de Port Aventura…” Et reviendra.

Les nouveautés ne se bousculent pas dans ce parc, pourtant plébiscité pour ses best-sellers, le Shambhala, le Red Force (des grands-huit phénoménaux) ou encore son impossible Furius Baco. La direction du parc mise justement sur un renouvèlement à venir pour capitaliser sur le vécu renouvelé des visiteurs.

“Le plein de nouveautés” et même une centrale solaire

Justement : “2023 est une année pleine de nouveautés, dit-elle. Nous avons ouvert en février et célébré le carnaval pour la première fois de notre histoire, dit encore la direction. Sur le plan de la durabilité nous avons annoncé notre certification BCORP (une certification d’une société commerciale qui a des effets bénéfiques dans le monde tout en étant rentable, Ndlr). PortAventura est ainsi le premier resort au monde à rejoindre ce mouvement qui reconnaît nos efforts en matière de RSE et notre impact au-delà du profit financier. Nous ouvrirons également PortAventura Solar en juin, la plus grande centrale photovoltaïque d’un complexe hôtelier en Espagne et l’une des plus grandes d’Europe, qui fournira jusqu’à un tiers des besoins énergétiques du complexe.”

“La localisation du parc est un atout majeur pour son attractivité auprès du public français”

Loopings démesurés à Port Aventura. Photo : Olivier SCHLAMA

Comment PortAventura parvient-il à s’adapter et à rester toujours aussi populaire ? Il existe des dizaines de parcs à thème de toutes tailles et de tous niveaux, et de plus en plus d’attractions immersives… “La localisation du parc est un atout majeur pour son attractivité auprès du public français”, souligne la direction (…) “Nous avons considérablement élargi notre activité et nos compétences. La nouvelle attraction Uncharted en est un exemple. Il s’agira d’une attraction de haute technologie, conçue avec Sony Pictures.” 

Cette famille de Narbonne, dans l’Aude, croisée dans le parc, sera sans doute ravie de toutes ces annonces, y compris de celle de l’une des attractions sur laquelle mise le parc : Uncharted, un hyper-grand huit, avec 1 G d’accélération qui promet d’être… “immersive” qui se basera sur le film de Sony Pictures et qui doit être inaugurée d’ici la fin de l’année. De quoi faire gonfler le chiffre d’affaires.

“Nous investissons massivement dans la numérisation”

La parade de fin de journée à PortAventura. Ph. Olivier SCHLAMA

PortAventura ajoute : “Nous nous sommes également engagés à prendre en compte les préoccupations croissantes des voyageurs qui visitent notre parc et nous continuons à renforcer notre fort engagement environnemental et social.” À quoi ressemblera PortAventura en 2040 ?

“Nous investissons massivement dans la numérisation (pour notamment fluidifier les files d’attente – avec, entre autres,  des QR code, pour réserver sa place, un gros enjeu pour tous les parcs, nous expliquera ensuite le parc, Ndlr), qui fait partie de la manière dont nous envisageons l’expérience client à l’avenir. Nous avons créé un département dédié à l’innovation et à l’amélioration de l’expérience client en explorant les files d’attente virtuelles, les expériences VR {réalité virtuelle}, l’engagement dans les applications et bien plus encore !”

C’est vrai que ça ne change pas trop niveau manège. Je suis venu quand j’avais 10 ans, puis, à 20 ans, et aujourd’hui je trouve que ça n’a pas beaucoup changé…”

PortAventura. Ph. O.SC.

Certains, c’est vrai, adhèrent volontiers au concept d’abord parce que l’on est en Espagne, en terre de fiesta, de bonne humeur et de soit-disant joie de vivre. “On vient ici parce que l’on aime l’Espagne ; je suis d’origine espagnole, dit la maman, Fiona, 33 ans. Ici, c’est la meilleure façon de vivre !” Elle est, pour monter dans un manège peu rapide, accompagnée de son fils Cassi, 9 ans. En sortant, elle appelle son mari : “Alors t’as eu envie de vomir ? Et le petit a aimé ??!” Avant de conclure : “C’est vrai que ça ne change pas trop niveau manège. Je suis venu quand j’avais 10 ans, puis, à 20 ans, et aujourd’hui je trouve que ça n’a pas beaucoup changé…”

“Les technologies, dites du futur, suivent par définition des cycles de plus en plus courts…”

À un millier de kilomètres de là, à Poitiers, trois familles de l’Hérault profitent que leurs enfants disputent le premier championnat de France benjamins et minimes de sauvetage sportif pour visiter le fameux Futuroscope, dont la légende est : “toujours plus”. Olivier Héral ne dit pas autre chose.“Les technologies dites du futur suivent par définition des cycles de plus en plus courts…”, exprime le directeur de la création au parc d’attraction du Futuroscope, chargé de renouveler ce parc en permanence, qui est déjà plongé dans l’après.

Surtout qu’il n’y a rien de plus fugace qu’une technologie, expérimentale aujourd’hui, obsolète dans quelques années. Simulateurs, hier ; 3D et aventure immersive de plus en plus. Les Héraultais, venus enn plein hiver, s’amusent mais ne sont pas “renversés” par ces simulateurs qui, un temps, furent pionniers. Mais c’est une belle journée passée “tous ensemble”.

“Offrir une expérience unique au visiteur”

Olivier Héral dit : “Nous voulons davantage offrir une expérience au visiteur ; nous voulons lui raconter des histoires et pas seulement à travers de la technologie pure. Bien sûr que nous pensons à un projet lié à de l’intelligence artificielle ; on sent bien une vague de fond sur ce thème qui m’interpelle. On n’a pas encore trouvé le moyen d’en “parler” et de faire comprendre quels en sont les bénéfices…”, confie Olivier Héral dont le parc recevra l’Assemblée générale du Snélac, le syndicat professionnel du secteur, en juin.

Futuroscope : objectif, 2,3 millions d’entrées en 2025

Et ça marche : des gens qui font sept heures de route pour venir à Poitiers (Vienne) il y en a beaucoup qui les avalent même si l’important socle de clientèle provient d’abord des régions Nouvelle-Aquitaine et Ile-de-France. Et une “belle fréquentation des habitants d’Occitanie” : quelque 7 % des deux millions de visiteurs annuels (+ 10 % en 2022 par rapport à 2020) du Futuroscope (130 M€ de chiffre d’affaires) viennent d’Occitanie. “L’objectif c’est 2,3 millions de visites en 2025”, précise Olivier Héral qui rappelle que le parc a aussi construit deux hôtels.

L’immersif, “ça fait avancer notre secteur et c’est bien”

Chasseur de Tornade, Ph. Olivier SCHLAMA

Les attractions basées sur des simulateurs, précurseurs il y a une bonne décennie, n’étonnent plus grand-monde. Sans cesse se renouveler pour un parcs tourné vers le futur : c’est le credo. Comment ? En faisant vivre “une expérience unique au visiteur”. Ce sera Aquascope.

“En septembre dernier, les organisateurs du salon professionnel de l’industrie de l’attraction en Europe, IAAPA, à Vienne (Autriche), nous ont dit de venir présenter notre dernier projet d’attraction, immersive, à la profession parce qu’il apporte quelque chose de frais, de nouveau… Là bas, devant tous les patrons des parcs, on a ressenti que l’on passait un palier. “Ça fait avancer notre secteur, c’est bien”, nous ont même dit certains dirigeants. On avait besoin de ça et cela va être inspirant pour d’autres. On est très contents d’être les premiers à proposer Aquascope…”

Aquascope – pour un investissement de 50 M€ à 55 M€ – sera un parc aquatique avec des plages d’eau. On y entrera en maillot, forcément, comme dans une piscine classique. Il y aura des rivières avec des jeux de lumières pour “une ambiance à la Avatar”. Cette première mondiale, en cours de construction, sera livrée en juillet 2024.

Il dit : “C’est l’idée que l’on peut associer de l’aquatique et le numérique. Ce qui ne s’est jamais fait. Jusque-là, dans les parcs avec piscines, on restait sur des expériences avec de l’eau, des vagues… Ce que l’on explore et les premiers tests nous ont convaincus, c’est d’y associer un univers immersif par l’image pour nous transporter dans un autre monde. Et l’effet de l’eau, par nature, ludique, on l’amplifie par toute une série de projections, d’effets spéciaux qui transforment les piscines dans ce que l’on appelle un parc “aquanumérique”.

Aquascope : “On ne saura plus ce qui est réel ou non…”

Un parc d’une surface de 7 000 m2, doté de sept plages extérieures, neuf toboggans, un iconique à sensations avec des bouées intérieures…“On y interagira avec des projections à travers l’eau. Et on ne saura plus trop ce qui est réel ou non… On aura un bassin où tout le fond est un immense écran en Led et où l’on fait croire que l’on est dans des abysses. On peut ainsi s’amuser à créer des illusions amplifiées…”

“On a voulu transférer tout notre savoir-faire dans un parc aquatique. On l’a imaginé avec trois grands espaces différents. Dans un univers fantastique avec la production de médias, de la projection d’images sur toutes les surfaces et, aussi, sur les fonds de bassins.” Pour cela, le Futuroscope travaille avec des sociétés spécialisées. Pour le vidéo mapping interactif, nous avons fait appel à Moment Factory, basée au Canada, leader mondial de ces interactions.” Il y aura, aussi, dans cet Aquascope qui nécessitera d’embaucher 90 personnes dont 50 maîtres-nageurs, une zone plutôt dédiée aux enfants où là ce sont de boîtes de thématisation hyper-spécialisées mises à contribution.

Au Futuroscope, tout le pilotage, géré par un ordinateur central, permet cette multiplication d’effets et cette multiplication de couches qui vont solliciter les sens, y compris, maintenant, l’odorat, le son, la vue, tous les sens”

Être au plus proche du réel, c’est un virage qu’a amorcé le Futuroscope il y a déjà plusieurs années. Chasseurs de Tornade est en la plus récente brillante illustration. Assis, harnaché ; un sol qui se dérobe savamment sous le siège ; de l’eau projetée, de la fumée ; du vent… Bermudes sortira, elle, en 2025. Là aussi : c’est une aventure à sensation, un ride aquatique, où l’on grimpe dans un bateau, dont l’histoire se déroule dans le triangle des Bermudes.

Beaucoup d’effets spéciaux annoncés avec une descente en eaux vives et une chute de 15 mètres suivie d’un splash… “C’est un virage sans trop l’être. On a toujours eu cette quête et dès la fondation du parc, l’idée d’avoir des écrans géants, hors formats, des dômes, et des dispositifs de projections surdimensionnés (on a eu des 360 degrés) finalement déjà immersives, sauf que, depuis, les technologies du numérique ont évolué et la possibilité d’associer dans une même expérience plusieurs effets, de fumée, d’eau, vent”, définit Olivier Héral. “Aujourd’hui, tout le pilotage qui est géré par un ordinateur central permet cette multiplication d’effets et cette multiplication de couches qui vont solliciter les sens, y compris, maintenant, l’odorat, le son, la vue, tous les sens.”

“Nous ciblons le court séjour et, pour cela, il faut proposer des activités qui prennent du temps. Aquascope, c’est une demi-journée”

“Notre idée, davantage que d’augmenter le nombre de visiteurs, c’est de les faire rester les gens plus longtemps grâce à notre hôtellerie. Nous ciblons le court séjour et pour cela il faut proposer des activités qui prennent du temps. Aquascope, c’est une demi-journée.” Reste que l’attente est parfois monumentale. À Poitiers comme ailleurs.

“Elle est conséquente sur des périodes de vacances scolaires, les grands ponts. C’est l’une de nos priorités. C’est pour cela que nous développons davantage d’attractions : pour réduire mécaniquement le temps d’attente. Nous avons actuellement une vingtaine d’attractions. Nous arriverons à vingt-six en 2026. Et les nouvelles embarqueront au moins mille personnes à l’heure. On est conscient que ce temps d’attente est le point noir de tous les parcs.”

“Une vraie déconnexion du quotidien”

Pourquoi un tel succès des parcs à thèmes ? “Le premier motif de visite est explicite. Quand on questionne nos clients ils nous disent : c’est une vraie déconnexion du quotidien. Une parenthèse qui fait rupture. Ils s’attendent à du magique, du fantastique. De l’effet waouh. Ensuite, c’est l’envie de partager une expérience en famille, avec des proches. C’est un lieu de partage dans un lieu sécurisé. On le voit de plus en plus : les loisirs s’individualisent beaucoup à la maison. Chacun regarde sa série ; écoute sa musique. Sans partager. Du coup, chez nous, on oublie le portable, la connexion. On partage des choses réelles. Les parents se disent : on va s’offrir une journée ensemble.”

De l’Eau et des Rêves au château de Bonrepos

Château de Bonrepos. DR.

La version “immersive” gagne nos contrées dépourvues de grand parc d’attraction ou à thème, même si la Région Occitanie avait imaginé en impulser un, comme dis-Leur vous l’a expliqué ICI. Un spectacle immersif, donc, sera visible – moyennant 5 € pour les adultes et gratuit pour les moins de 12 ans – Baptisé De l’Eau et des Rêves, c’est une première qui se tiendra les 15, 16 et 17 juin prochains, au Château de Bonrepos-Riquet, près de Toulouse. “Véritable voyage temporel” autour du Canal du Midi, ce spectacle se veut une “expérience immersive” autour de ces deux monuments.

Spectacles vivants, mapping vidéo de la façade du château, contes et histoires : les plus de soixante acteurs bénévoles transporteront le public lors de trois soirées de représentation. L’ensemble des recettes des soirées ouvertes au public sera reversé à la mairie de Bonrepos-Riquet pour contribuer à la restauration du château.

C’est cela que les gens désirent aujourd’hui : vivre une expérience. Une immersion totale”

Nathalie Rossignol, présidente du Groupement du Canal
De L’Eau et des Rêves. au Chateau DR.

“Le mapping – projections lumineuses – directement sur la façade du château, c’est une technique impressionnante ; extrêmement ludique et qui contribue à faire vivre une vraie expérience au visiteur. Car c’est cela que les gens désirent aujourd’hui : vivre une expérience. Une immersion totale”, formule Nathalie Rossignol, présidente du Groupement du Canal : “C’est une association dont j’ai eu l’idée pendant la crise du covid et que j’ai créée pour faire ce genre de spectacle pour mettre l’histoire du Canal du Midi en valeur, notamment. J’ai évoqué l’idée aves des amis et des prestataires habituels – je suis dans la com’ – ils m’on dit : “banco !” Mieux : le spectacle est aussi animé par une partie des deux cents bénévoles qui oeuvrent autour de la réhabilitation de ces vieilles pierres !

C’est de la déconnection, du dépaysement, de l’expérience à vivre ; les parcs répondent parfaitement aux besoins. Ils ont touché le coeur des familles qui sacrifient des dépenses, mais pas leurs loisirs”

Arnaud Bennet, président du Snélac

Pour le président du Snélac, syndicat professionnel qui représente les parcs d’attraction de l’Hexagone (3 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 60 millions de visiteurs) Arnaud Bennet, on “n’assiste pas à une mutation des parcs vers davantage d’immersion numérique comme au Futuroscope qui a un besoin absolu de se renouveler pour être en cohérence avec son ADN. Il n’y a pas de tendance générale.” Ne serait-ce que parce que cela demande des investissement capitalistiques colossaux.

Les parcs ont touché le coeur des familles qui sacrifient des dépenses, mais pas leurs loisirs”

Arnaud Bennet, président du Snélac
Arnaud Bennet, président du Snelac, le syndicat des parcs de loisirs et d’attraction en France. DR

“En revanche, dit-il, la durée des visites s’est peu à peu allongée en phase avec le besoin toujours plus fort de sensations fortes. C’est un secteur qui se porte bien. Hors période covid, il est en croissance de 10 % à 15 % par an. Le parc à thème, aujourd’hui, est devenu une destination touristique. C’est un loisir populaire, avec un bon rapport qualité-prix pour les familles. C’est de la déconnection, du dépaysement, de l’expérience à vivre. Ils répondent parfaitement aux besoins. Ils ont touché le coeur des familles qui sacrifient des dépenses, mais pas leurs loisirs. Et le maillage est bon dans l’Hexagone : on a un peu partout sur le territoire suffisamment de parcs de loisirs, à sensations, de zoos, de parcs pédagogiques, des châteaux…” Arnaud Bennet ajoute que ces parcs à thème sont des acteurs économiques qui font travailler tout un écosystème. Qui font “travailler des entreprises locales ; créent du tourisme…”

Lui-même est un acteur, incontournable dans son département de l’Allier, où il gère un parc animalier, le Pal, “le seul de ce type en Europe”, vante-t-il. Où l’on vit une “expérience immersive” où les gens peuvent dormir dans ses hôtels et ses lodges… Où le mot immersion est une priorité là aussi. Qui fut mon premier mot et qui sera mon dernier.

Olivier SCHLAMA

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