Hérault : Le démantèlement de sept éoliennes ordonné par la justice

Photo d'illustration par Jose Antonio Alba de Pixabay

“Une première en France… ces éoliennes d’une filiale du groupe Valeco (racheté entre-temps par EnW groupe allemand) trônaient sur une crête, véritable couloir migratoire, massacrant aigles royaux, et autre faune volante, avec un permis de construire annulé trois fois en Conseil d’Etat (…) et voilà que la justice vient de trancher” se réjouissent ceux qui, depuis plus de dix ans, se battent contre ce parc éolien en plein Parc naturel du Haut-Languedoc…

La société Énergie Renouvelable du Languedoc (filiale du groupe Valeco, racheté entretemps par EnW groupe allemand) a désormais un délai de 15 mois pour démolir ses éoliennes, sous astreinte -passé ce délai- de 3000€ par jour pendant six mois.

Les juges de la cour d’Appel constatent notamment “la réalité des conséquences néfastes de l’installation du parc éolien sur les qualités environnementales du site et sur la faune y évoluant, notamment sur les espèces aviaires protégées.”

Des éoliennes responsables de la mort de nombreux oiseaux

Et de citer : “La modification du domaine vital des aigles royaux depuis la construction des éoliennes et relève le décès d’un sujet à la date du 3 août 2017 au pied d’une éolienne du parc, malgré la mise en place de mesures de réduction (…) Le 14 janvier 2020, une aile de vautour moine a été retrouvée sur le site par le bureau d’études Altifaune (…) Enfin, le cadavre d’un aigle royal a été retrouvé le 16 janvier 2023 sous l’éolienne numéro 2.”

La justice estime donc que “l’ensemble de ces éléments établit que les carences de l’étude d’impact ont conduit non seulement à un défaut d’information des associations mais également à la prise de la décision préfectorale dans des conditions non suffisamment éclairées, notamment sur les espèces aviaires protégées, d’où résulte directement l’impact du parc éolien dûment constaté sur le site quant aux conditions de vie et de développement de la faune…”

Une affaire “nationale et symbolique”

Valeco a d’ores et déjà annoncé se pourvoir en cassation.

Pour le collectif “Toutes nos énergies-Occitanie”, “cette affaire nationale et symbolique devrait servir d’exemple pour d’autres promoteurs d’EnR industrielles, à savoir : ne pas s’empresser d’implanter leurs machines sans attendre l’issue du recours des associations, et tant qu’ils n’ont pas obtenu définitivement permis ou autorisation ; rien ne devrait se construire tant que les instructions de justice ne sont pas terminées.”

Philippe MOURET

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