Grippe aviaire : Le Gers dans la tourmente, quand le danger vient du ciel

C'est la mort d'une oie cendrée qui a entra^né la mise sous contrôle de 46 communes dans le Gers... Photo Matthias Kost de Pixabay

Au 24 janvier 2023, le ministère de l’Agriculture et de la Souverainteté alimentaire recensait en France 287 foyers en élevage, confirmés, d’Influenza aviaire hautement pathogène. Dont douze dans le Gers. Les autres foyers en élevage d’Occitanie se situant dansles Hautes-Pyrénées (1) et le Tarn (1). Sept autres foyers, hors-élevage ((basse-cours, zoos, oiseaux appelants, oiseaux d’ornement…), sont signalés en Ariège, dans l’Aude, le Gard, l’Hérault, les Hautes-Pyrénées, le Lot et le Tarn.

Dernier exemple en date, la mise en place d’une zone de contrôle temporaire (ZCT) de 3 kilomètres auour du parc ornithologique du Domaine des oiseaux, à Mazères par la préfecture de l’Ariège, faisait état de “suspicion d’influenza aviaire”.

La ZCT étant par la suite étendue à 38 communes de la Haute-Garonne, dans un rayon de 20 km autour de la découverte du cadavre d’oiseau infecté, par un arrêté en date du 23 janvier signé par Étienne Guyot, préfet de la région Occitanie…

Influenza aviaire, la situation en France : https://agriculture.gouv.fr/influenza-aviaire-la-situation-en-france

5 élevages du Gers ont été “dépeuplés” en janvier

Des oies… (photo archives). DR

C’est cependant dans le département du Gers que la situation est la plus “explosive” ! Comme le soulignait récemment la préfecture gersoise : “Les 17 et 18 janvier, deux suspicions cliniques, dans des élevages de canards, ont été déclarées sur la commune de Manciet. Les premiers tests de dépistage sont positifs. Dans le cadre des investigations menées suite à ces cas, trois élevages en lien épidémiologique ont fait l’objet des premiers tests de dépistage qui se sont révélées également positifs. Les communes concernées sont Laujuzan, Eauze et Ramouzens. Les 5 élevages en question seront dépeuplés les 18 et 19 janvier.”

Au ministère de l’Agriculture, on précise qu’à la mi-octobre 2022 “environ 21,8 millions d’animaux (palmipèdes et volailles) avaient été abattus en France dans le cadre de la gestion de la crise…” L’abattage préventif systématique provoque naturellement la détresse des agriculteurs. C’es malheureusement une mesure indispensable.

L’abattage pour enrayer la propagation locale…

“En termes épidémiologiques et économiques, l’abattage systématique et la destruction contrôlée des cadavres ont pour but d’enrayer la propagation locale de l’épidémie. En effet, l’intérêt des éleveurs est que la France retrouve le plus rapidement son statut de pays indemne de grippe aviaire, afin de pouvoir exporter de nouveau” souligne-t-on au ministère de la Santé.

Photo DR

Il faut savoir que les virus de la grippe aviaire sont extrêmement contagieux. Au début d’une épidémie, ils se transmettent des oiseaux sauvages (dans le Gers sans doute une oie cendrée, retrouvée morte dans les Hautes-Pyrénées, ayant entraîné la mise sous contrôle de 46 communes gersoises) aux oiseaux domestiques par contact direct. Ensuite, il peut y avoir transmission entre les élevages “via les fientes et le fumier, mais aussi par transport involontaire de matières infectieuses par les personnes, le matériel d’élevage, les véhicules, etc.”

C’est pour éviter ces transmissions, qu’il est nécessaire d’éliminer tous les oiseaux d’un élevage, de désinfecter l’exploitation et de “définir un périmètre d’isolement autour de celle-ci.”

Il est naturellement nécessaire de rester vigilants à l’égard de cette nouvelle crise. Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire rappelle cependant que “la consommation de viande, foie gras et œufs – et plus généralement de tout produit alimentaire à base de volaille – ne présente aucun risque pour l’Homme.”

Philippe MOURET

On en a parlé ici :

Grippe aviaire : Le niveau de risque est passé au stade “élevé” en France

Agriculture : Et pendant ce temps là, la grippe aviaire…