Exposition : Cédez aux “PsychéDélices” pour les 20 ans du MIAM

Une visite s'impose au MIAM de Sète (Hérault). Photo Ph.-M.

Deux expos d’un coup ! Il fallait bien cela pour fêter dignement les 20 ans d’un lieu que sa directrice Françoise Adamsbaum, n’a pas hésité à qualifier d’“unique au monde”, soulignant “l’aventure exceptionnelle” du MIAM de Sète. Une aventure qui s’est déclinée à travers la programmation d’une quarantaine d’expositions et qui s’ouvre à nouveau au public, ce 4 juin 2021, avec deux événements à découvrir. De quoi vous faire, comme le dit sa directrice “oublier le covid en dix minutes.” Enfin !

Le Surmiam de Hervé Di Rosa, une entrée en matière qui vous happe ! Photo Ph.-M.

Tout frais, tout neuf, comme on peut l’être à 20 ans ! Le Musée international des Arts Modestes (MIAM) de Sète rouvre ses portes au public et c’est un vrai bonheur ! Si comme le chantait Brassens “le cœur à vingt ans se pose où l’œil se pose”, alors laissez votre coeur vous guider jusqu’au n°23 du quai Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, à Sète…

Le Surmiam en quatre lettres, par Hervé Di Rosa

Et poussez la porte du MIAM pour en prendre, justement, plein les yeux ! Et dès vos premiers pas dans le hall d’entrée, vous laisser happer par le Surmiam créé pour l’occasion par Hervé Di Rosa, à partir des quatre lettres M.I.A.M., avec la double fnction de vitrine et de meuble d’assise pour les visiteurs.

C’est le premier pas de Forever Miam, la première exposition du moment. Un résumé ludique et coloré des vingt années passées, évoquées par une sélection d’oeuvres et d’objets de la collection, ainsi que des cartes inédites des Territoires de l’Art et l’évocation des temps forts de l’histoire du lieu…

Bernard Belluc (à g.) et Hervé Di Rosa (à d.), dix ans de préparation et vngt ans de complicité… Photo Ph.-M.

Hervé Di Rosa était bien au rendez-vous avec son complice Bernard Belluc pour l’inauguration de ce vingtième anniversaire. “Les vingt ans du Miam, ça fait un moment que ça nous trottait dans la tête. Et après cette année d’enfermement, on avait envie de voyages, envie d’aller ailleurs”, a-t-il souligné (*).

Et cet ailleurs, pas besoin d’aller le chercher trop loin… Toujours précurseur, le MIAM a depuis longtemps ouvert ses portes à l’art du monde, du Mexique à l’Afrique, des punks aux Shadoks… Car l’Art modeste n’a d’autres frontières que celles qu’il s’invente, pour mieux les franchir et les dépasser.

PsychéDélices : Attention les yeux !

Suivez donc le guide vers les PsychéDélices ! Les deux commissaires de l’exposition, Barnabé Mons et Pascal Saumade ont ouvert les portes de ces “expériences visionnaires en France” : “De la genèse à nos jours, de nombreuses oeuvres inédites issues de collections privées et d’institutions sont exposées dans un kaléïdoscope jubilatoire à l’image de cette parenthèse enchantée…”

Et là, attention les yeux ! PsychéDélices rassemble pour la première fois les oeuvres de peintres et de plasticiens “influencés par leurs visions clandestines” et définit les contours d’un mouvement artistique majeur. mais naturellement, pour saisir les contours d’un univers psychédéique, ben, il faut s’accrocher !

PsychéDélices… à voir absolument ! Photo Ph.-M.

Mais le voyage vaut le détour, même sans forcément céder aux sirènes des produits psychotropes. D’autres l’ont fait pur nous et ils ont su en tirer des oeuvres ici réunies dans un véritable parcours initiatique qui va de la peinture à la vidéo, en passat par les volumes, la bande dessinée, les pochettes de disques, la lumière…

“Héritier du surréalisme, des mandals, cousin de la Beat Génération, de l’Op et du Pop, l’art psychédélique est porteur de visions irréelles flamboyantes, idéales ou cauchemardesques”, soulignent les commissaires de l’expo. Vaste programme !

Il ne reste qu’à partir à la rencontre d’Henri Michaux (1899-1984), Jacques Pyon, Joseph Sima (1891-1971) ou Philippe Caza. Mais aussi d’artistes sétois, tels que Cosentino, Périmon, Cervera, Combas… des régionaux, Elke Daemmrich qui vit et travaille entre Dresde (Allemagne), Pèzenas et le Gers, Arnaud Loumeau qui vit et ravaille à Toulouse, ou François Lagarde (1949-2017), né à Nîmes (Gard), etc. Mais aussi Jean-Claude Forest (1931-1998), qui a donné naissance à Barbarella, Charles Duits (1925-1991) défini comme un “astre perdu du surréalisme” et ses peinures, ou encore Robert Malaval (1937-1980) qui “a traversé les années 60 et 70 avec la fulgurance d’une comète et la détermination du lamikaze…”

Encore ? Faites un effort et partez à la rencontre du MIAM, de ses deux nouvelles expos et des vitrines du deuxième étage, composées par Bernard Belluc (**) qui ont été entièrement nettoyées et rénovées… Et qui font l’objet de la publication d’un superbe catalogue : “Tout est d’époque.” (22€, en vente au MIAM).

Philippe MOURET

Expositions jusqu’au 9 janvier 2022. Ouverture jusqu’au 30 septembre tous les jours de 9h30 à 19h. A partir du 1er octobre, du mardi au dimanche, de 9h30 à 12h et de 14h à 18h.
(*) Hervé Di Rosa est l’artiste à l’origine de la création du MIAM. Lors de la présentation des 20 ans, il a rappelé la préparation d’une exposition “hors les murs” à Anglet (Pyrénées-Atlantiques) et la sortie du Grand livre du MIAM qui raconte les 20 ans d’une aventure exceptionnelle…
(**) Bernard Belluc, complice des premières heures de Hervé Di Rosa pour le MIAM, a composé la collection permanente des 28 vitrines instalées au deuxième étage. “Le secret des objets est un peu notre intime mémoire commune”, dit-il. Il propose des visites commentées de ses fabuleuses créations, les samedis (à 15h), actuellement une semaine sur deux. En temps normal, le premier samedi de chaque mois.

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