Environnement : Le député qui veut “refaire de la Méditerranée un espace d’échanges”

Le député M'jid El Guerrab veut croire à l'avenir d'une Méditerranée ouverte sur les énergies propres. Photo Droits réservés.

A la manière de la Ceca (Communauté européenne du charbon et de l’acier, ancêtre de l’UE) il y’a 70 ans, la Cemer pourrait être “la première pierre d’une coopération historique entre les pays du bassin méditerrannéen dans un secteur d’avenir : les énergies de demain”, précise le député de la 9e circonscription des Français établis hors de France, comprenant le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest.

“Depuis le début du mandat, je porte une telle proposition et je suis fier d’avoir pu initier le débat à l’Assemblée (…) Un quasi-consensus s’est rapidement établi avec mes collègues et chaque groupe parlementaire (*) a apporté son soutien à la proposition. (…) En pleine crise écologique nous avons la responsabilité de créer des solutions à la hauteur du défi climatique. Ce seront des réalisations concrètes telles que la Cemer qui permettront un monde meilleur”, souligne l’élu.

La Méditerranée, au coeur du futur… Photo D.-R.

Faire de la Méditerranée “un pôle d’excellence environnementale”

Selon lui, la Cemer, pourrait être “une réponse aux Accords de Paris sur le climat entrés en vigueur le 4 novembre 2016. Elle s’intègre dans les Objectifs de Développement Durable, dont elle répond directement à 11 des 17 objectifs (**). La Cemer pourrait être composée de la France, de l’Espagne et de l’Italie pour le bloc Nord, du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie pour le bloc Sud. Cette organisation en format restreint serait ensuite étendue aux autres pays volontaires.”

M’jid El Guerrab estime que “plusieurs sources d’énergie pourraient être concernées : le solaire photovoltaïque, le solaire thermique basse température, l’éolien, l’hydraulique, l’hydroélectricité, la géothermie, la biomasse, le biogaz, les biocarburants ou encore l’hydrogène vert…” Et la Cemer prendrait “la forme d’un consortium réunissant pour la première fois les universités, les instituts de recherches, les entrepreneurs et les acteurs de la société civile pour faire de la Mediterranée un pôle d’excellence environnementale.”

“Capitaliser sur l’immensité saharienne”

Le photovoltaïque, une possibilité d’avenir dans l’immensité saharienne. Photo D.-R.

Car pour le député, il s’agit d’aller “au-delà de l’aspect écologique. La Cemer (se définit plutôt comme) un projet de civilisation, de coopération entre des peuples qui partagent une histoire commune. Les deux rives de la Méditerranée affichent la même volonté de faire ensemble et d’institutionnaliser leur coopération.”

Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), la baisse des coûts de l’énergie solaire photovoltaïque ouvre de vastes horizons énergétiques pour l’Afrique. Et M’jid El Guerrad de soulignait déjà en 2018, dans une tribune au magazine Jeune Afrique : “Le Maroc et l’Algérie peuvent capitaliser sur l’immensité saharienne pour exploiter cette ressource inépusable qu’est le soleil (…) En imaginant une exploitation de seulement 10% de la surface saharienne, combien de millions d’individus en Afrique pourraient être éclarés grâce à une énergie propre ? Et pourquoi pas en Europe, un jour ?”

Devenir la “première région à énergie positive d’Europe”

Le monde de demain, c’est vers cette perspective que veut tendre le député à travers cette question des énergies renouvelables. Un domaine dans lequel la région Occitanie (220 km de côtes en Méditerranée) peut revendiquer une place de “pionnière” mais aussi une ambition pour l’avenir : devenir la première Région à Energie Positive d’Europe (Repos) d’ici à 2050, ce qui implique de “multiplier par 3 la production d’énergies renouvelables.”

Philippe MOURET

(*) Parmi les orateurs ayant soutenu le texte, on a eu François-Michel Lambert pour le groupe Libertés & Territoires, Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise), Jean-François Mbaye (La République en Marche), Aude Luquet (ModeM et Démocrates apparentés), Gérard Leseul (Socialistes et apparentés) et Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, pour le gouvernement.
(**) L’accord de Paris est le tout premier accord mondial juridiquement contraignant sur le changement climatique, adopté lors de la conférence de Paris sur le climat (COP21) en décembre 2015.

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