#dissolution : L’union des gauches, “vite et maintenant”, à l’épreuve des partis

Elections européennes, bureau école Arago, à Sète. Ph. Olivier SCHLAMA

Ce lundi dans la soirée, accord de principe pour une union des gauches ! Toutes les personnalités de gauche appelaient à un large “front populaire” des forces à gauche, en conclave. Pour Carole Delga, “un gouvernement de gauche est possible.” Président du département de Haute-Garonne, Sébastien Vinci l’affirme : “Le pays est au pied du mur. Nos divisions doivent être surmontées.”

L’histoire est en marche.“Raphaël ne parlera pas aujourd’hui.” La situation est grave, fait-on ainsi deviner dans l’entourage de la tête de liste aux Européennes, Raphaël Glucksmann, le temps de se donner du temps pour montrer que l’union des gauches est possible en moins de trois semaines. Même avec Mélenchon ? LFI plaide pour une union. Manuel Bompard, son coordinateur national, annonce sur X (ex-Twitter) que son parti a adressé “une proposition de rencontre pour cet après-midi aux formations de la Nupes”. Pour Jean-Luc Mélenchon, même mot d’ordre : “Maintenant l’Union. Urgente, forte, claire”, dit-il également sur ses réseaux sociaux. Même position unitaire émanant de Fabien Roussel (PCF).

Les cinq conditions de Raphaël Glucksmann

Accord de principe pour une union des gauches, ce lundi à 22h30. Fumée blanche ! Plusieurs partis de gauche dont LFI, le PCF, les Ecologistes, le PS-Place Publique se sont mis d’accord pour une union des gauches ! En clair, ces partis annoncent des candidatures uniques dans chaque circonscription.

Raphaël Glucksmann avait annoncé, au 20 Heures de France 2 ce lundi soir fixer cinq conditions pour réaliser une union à gauche et propose Laurent Berger comme premier ministre en cas de victoire. Il a dit qu’il “fallait un cap clair à gauche pour les élections législatives anticipées, au contraire de ce qui a été fait avec la Nupes”. Les conditions ? “Un soutien indéfectible à la construction européenne, un soutien indéfectible à la résistance ukrainienne, un rejet ou l’abrogation de la réforme des retraites, de l’assurance-chômage et de la loi “immigration”, une accélération de la transition écologique et un rejet de la brutalisation de la vie politique. Si ces conditions ne sont pas remplies, on ne fait pas [alliance].” Il propose aussi que Laurent Berger, l’ex-secrétaire général de la CFDT, devienne Premier ministre en cas de victoire.

Carole Delga : “Nous sommes prêts. Oui, un gouvernement de gauche est possible”

Raphaël Glucksmann. Ph. Olivier SCHLAMA

Cet après-midi, tous les caciques du PS étaient en conclave à Paris. Du côté de Carole Delga, la présidente PS de la Région Occitanie, “l’heure est grave”, a-t-elle qualifié, elle aussi sur le réseau social X (…) Le message s’y poursuivait : “La gauche a l’obligation de s’unir et de proposer un projet de justice sociale et de transformation écologique pour battre l’extrême droite” (…) “Nous sommes prêts. Oui, un gouvernement de gauche est possible.” Sébastien Vincini ? Le président du département de la Haute-Garonne complète : “Il faut parvenir à rassembler toutes les forces de gauche, humanistes et écologistes, pour construire un projet qui fasse société et répondre au besoins des gens.” (Lire aussi plus bas).

Même la CGT et la CFDT partisanes d’un front populaire

Pour Valérie Rabault, la voie élective tracée par Glucksmann doit faciliter une union à gauche. La socialiste appelle la gauche à la “responsabilité” et à la”clarté” dans un message, là aussi sur X. L’ex-Première vice-présidente de l’Assemblée nationale qui, pourtant, n’est pas très LFI, prône le rassemblement, “unique alternative à l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir”. Peu à peu toutes les forces de gauche en appellent à l’unité, comme la CGT qui prône un “front populaire” en en profitant pour redemander la retraite à 60 ans. Le même Front populaire réclamé depuis la veille par François Ruffin.

Olivier Faure : “La situation est inédite. Nos réponses doivent l’être aussi”

Olivier Faure et Eric Andrieu en campagne pour les élections européeennes 2019
Olivier Faure à Sète lors des précédentes Européennes. Photo : Olivier SCHLAMA

Ou le patron du PS, Olivier Faure : “Le front populaire doit s’élargir aux forces sociales et aux personnalités engagées au sein de la société civile. Pour battre l’extrême droite il est urgent de rassembler toutes les forces vives du pays. La situation est inédite. Nos réponses doivent l’être aussi.” Comme, aussi, entre autres personnalités, Julia Cagé. Même son de cloche d’Olivier Besancenot, figure du NPA valide lui aussi l’idée d’une union des gauches, toujours sur X. Pour que “toute la gauche sociale et politique se rencontre pour agir” et “au plus vite”. Car, “soit chacun de son côté s’écrase dessus, soit ensemble on le détruit”.

Autre syndicat mobilisé, la CFDT.  La Ligue des droits de l’Homme, itou. Dans le Monde, 350 personnalités – dont Esther Duflo, Didier Fassin, Hervé Le Tellier, Lydie Salvayre, Cyril Dion et Ariane Ascaride, etc. – lancent un appel : “L’Union des gauches et des écologistes, maintenant !”  En écho, Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise a également déclaré : “Tout le monde est prêt à faire des concessions quand on est dans une situation vitale pour le pays.”

Nous devons convaincre ensemble que nous sommes la seule alternative capable de répondre aux angoisses et aux problèmes de nos concitoyens”

Sébastien Vincini

L’union des gauches est-elle souhaitable, possible ? Maire de Cintegabelle, Sébastien Vincini, président du département de la Haute-Garonne et secrétaire national du parti socialiste, répond : “Nous y travaillons. Il faut rassembler toutes les forces de la gauche, les humanistes et les écologistes. Nous devons convaincre ensemble que nous sommes la seule alternative capable de répondre aux angoisses et aux problèmes de nos concitoyens. Comme Olivier Faure, comme François Ruffin et d’autres, j’appelle à la constitution d’un front populaire.”

Nous devons être unis pour défendre cette République française humaniste, protectrice, féministe, antiraciste, solidaire et fraternelle”

Mais, la question centrale est de savoir si les concessions sont surmontables, notamment avec LFI… “Le pays est au pied du mur, répond Sébastien Vincini. Nos divisions doivent être surmontées. Il faut une coalition, un rassemblement de toutes celles et ceux qui sont capables de se respecter, de se parler. En Haute-Garonne avec ma majorité, comme sur le plan national, je mènerai ce combat.”

Sébastien Vincini. Ph. DR

Comment assurer des candidatures uniques dans les 577 circonscriptions ? Le président de la Haute-Garonne a cette réponse : “En sommant les forces de gauche de prendre la mesure de ce qui est en train de se passer et de la responsabilité qui est la nôtre. Nous devons être responsables, là où plus personne ne l’est.” Et sur quel programme ? “Nous devons être unis pour défendre cette République française humaniste, protectrice, féministe, antiraciste, solidaire et fraternelle. Il faut que celles et ceux qui partagent ce socle de valeurs nous rejoignent.”

Selon Libération, à gauche, François Ruffin qui se prépare depuis des mois à une candidature pour la présidentielle de 2027, revendique le “capitanat” du futur “Front populaire” avec ou sans LFI en lançant une plateforme avec un site en construction. Sans être une réédition de la Nupes. Avec un objectif : no pasaran. À l’épreuve des partis et des ambitions personnelles.

Olivier SCHLAMA

Faite un don à Dis-Leur !

À lire également sur Dis-Leur !

L’appel de Bram : Dans l’Aude, Carole Delga réunit “la gauche du réel, populaire et vaillante”

Pyrénées-Orientales : Festival antiraciste Nostre Mar : “Un combat au long cours face au RN”…

Politique : Pas de “préférence nationale” dans le département du Lot !