Budgets participatifs : Quelles sont vos “solutions pour le climat” ?

Sabrina Marquis de la boutique KSK à Portet-sur-Garonne. DR.

Les porteurs de projets ont encore un mois pour déposer leur dossier dans le cadre des budgets participatifs de la Région Occitanie. Plusieurs dizaines l’ont déjà fait : transformer des filets de pêche en textiles, planter des arbres mellifères, créer un poulailler municipal… Exemple de réussite avec la boutique collaborative KSK, en Haute-Garonne.

Le dérèglement climatique étouffe l’Europe prise dans son écharpe de feu. A son échelle, la Région Occitanie a justement engagé un budget participatif baptisé “Ma Solution pour le climat et l’alimentation” qui tombe à pic. En déclinaison de la stratégie Ambition Région Citoyenne et du Pacte Vert, la Région Occitanie a lancé une nouvelle session de budget participatif citoyen. Et vous avez encore un mois pour candidater, jusqu’au 16 août à minuit ! Et ça vaut le coup.

Ce budget participatif est doté d’une enveloppe de 2,3 M€. Si vous avez un projet que vous souhaitez voir se réaliser, vous pouvez déposer un dossier qui sera soumis au vote des internautes. Il y a même des webinaires prévus à cet effet ! Plusieurs dizaines de projets ont été déposés. De quoi renforcer l’implication citoyenne dans la prise de décision publique.

“Dans un contexte d’urgence climatique”

Transformer des filets de pêche en textiles ; planter des arbres mellifères ; créer des serres à économies d’énergie ; ou un poulailler municipal…Il y a, actuellement, 23 projets déposés sur la page dédiée.“Cette démarche intervient dans un contexte d’urgence climatique et dans l’esprit du concept du Donut qui vise à concilier amélioration des conditions de vie et respect de la biosphère”, explique la Région Occitanie.

Comme Dis-Leur vous l’expliquait ICI, Les budgets participatifs de la Région Occitanie s’organisent désormais suivant deux seuls thèmes : urgence climatique et éducation et solidarités, selon Olivier Roméro-Gayo, conseiller régional chargé du dossier. La mue n’est pas finie : la Région ambitionne d’ici la fin du mandat de consacrer 5 % de son budget aux projets participatifs ! Et même aller vers les signataires d’une pétition noircie d’au moins 10 000 signatures.

Être cofinancés par la Région Occitanie rend un projet réalisable et viable

Olivier Romero-Gayo est conseiller régional d’Occitanie en charge des budgets participatifs. DR

Tout ce qui a trait à l’environnement, le changement climatique, l’eau, etc., est pris en compte. “On a juste gardé un budget participatif à part, baptisé “arbres”, qui sera récurrent et concernera tout ce qui concerne des plantations de forêts, ou de la végétalisation urbaine, par exemple, dont la vocation est d’être des puits à carbone” (1). Tout projet doit être, entre autres, d’intérêt général, innovant, s’inscrire clairement dans l’une des thématiques et localisé en Occitanie. Et aux dires des précédents lauréats, être cofinancés par la Région Occitanie rend un projet réalisable et viable.

“Sans la Région, nous n’en serions pas là…”

C’est le cas de KSK boutique collaborative (Kilo Store Kids, à l’origine, mais qui s’est élargi depuis aux femmes avec un espace dédié), basé à Portet-sur-Garonne (Haute-Garonne). “Sans les 99 000 € de la Région Occitanie dans le cadre de ses budgets participatifs, en 2017, nous n’aurions pas pu réaliser ce projet ; en tout cas, nous n’en serions pas là où nous en sommes”, explique Sabrina Marquis, la créatrice de cette boutique de réemploi de vêtements d’occasion. Acheter un utilitaire pour collecter les quelque 1,5 tonne de vêtements en moyenne chaque année ; équiper la boutique, etc. “Nous collectons auprès des particuliers mais aussi des écoles et des entreprises ; d’ailleurs, si certaines veulent se manifester, c’est avec plaisir !”

Par choix ou contrainte, les Français achètent de moins en moins de vêtements neufs

Créée en 2017, la boutique “est ouverte à tous” mais ceux qui nous ont déjà vendu des vêtements d’occasion – avec un vivier de quelque deux cents familles – ont un avantage en plus : un bon de réduction sur un prochain achat à choisir parmi “10 000 à 15 000 articles mis en vente chez nous chaque année”. Elle dit : “Notre but, c’est de créer une consommation intelligente qui permette aussi de moins stocker”. Et de moins polluer : l’industrie textile est la (deuxième) plus polluante au monde, juste après le pétrole ! Cette idée s’inscrit parfaitement dans l’air du temps.

La boutique de KSK. DR.

Par choix ou contrainte, les Français achètent de moins en moins de vêtements neufs, selon l’Observatoire économique de l’Institut français de la mode. Et rien qu’en France, chaque année, 2,88 milliards de vêtements sont mis sur le marché, soit 42 nouveaux vêtements par personne et par an…! Un chiffre qui a doublé en vingt ans.

Un 3e salarié à la rentrée

Un projet né de valeurs. “Nous proposons aussi des ateliers de sensibilisation contre le gaspillage. Il faut éduquer les gens”, précise Sabrina Marquis qui avant ce projet a passé 15 ans dans la communication et le marketing. Avec la naissance de ses deux enfants, s’aiguise une sensibilité à la protection de l’environnement en s’apercevant qu’avoir des bambins nécessite de la consommation de vêtements et même une surconsommation. C’est là qu’est née l’idée de cette friperie collaborative du XXIe siècle. La boutique KSK emploie deux salariés et d’un troisième à la rentrée. Et peut compter sur un collectif de dix bénévoles actifs.

Olivier SCHLAMA

(1) Les thématiques sont : Focus “Auprès de mon arbre” : revégétaliser, désimperméabiliser, sanctuariser des espaces de biodiversité
Climat/biodiversité/ressources : biodiversité, gestion de l’eau, gestion des déchets / l’économie circulaire, sobriété énergétique / énergies renouvelables, déplacements (écomobilité), changement climatique

Alimentation : lutter contre la précarité alimentaire et développer la solidarité alimentaire, favoriser la transition agroécologique pour une alimentation durable, éduquer à une agriculture et une alimentation durable, notamment en matière de nutrition et de santé, lutter contre le gaspillage alimentaire à chaque étape de la chaîne alimentaire.