Bande dessinée : Tony Sandoval, un président d’enfer pour le Festival de Sérignan

Tony Sandoval est un dessinateur et scénariste de bande dessinée mexicain, qui vit aujourd’hui à Paris. Ses travaux, la plupart du temps réalisés en couleur directe, sont marqués par un imaginaire qui navigue entre ombre et candeur. Les univers fantastiques qu’il propose sont chargés d’atmosphères où s’entremêlent le rêve, la mélancolie et les problématiques adolescentes. Il présidera le 29e Fesvival BD de Sérignan (Hérault) les 18 et 19 mai prochains.

Tony Sandoval, président du 29e Festival BD de Sérignan. Photo Florent DRILLON

En France, Tony Sandoval a publié Le Cadavre et le sofa, Nocturno, Doomboy (sélection officielle FIBD 2011), Futura Nostalgia (2017-2019) ou Oscuro en Rosa (Glénat, 2021). Il œuvre également en tant qu’auteur pour la jeunesse et scénariste pour d’autres dessinateurs. En 2022, il a publié le superbe Volage – Chronique des enfers  (*) avec Stephen Desberg pour les éditions Daniel Maghen, album à propos duquel certains observateurs ne manquent pas d’évoquer Jérôme Bosch et L’Enfer de Dante !

Une inspiration puisée au plus profond des vagues (à l’âme…)

La mer a toujours été une grande source d’inspiration pour la littérature et tout naturellement dans la bande dessinée. On pense à des séries comme Les Passagers du vent de BourgeonLes aventures de Corto Maltese de Pratt, Aquablue de Vatine et une présence presque systématique chez Hergé…

Elle est donc présente dans bon nombre d’œuvres illustrée par la douceur de sa houle poétique ou bien par l’impressionnante violence du ressac de ses vagues. Elle
est fondatrice de toutes les mythologies. Et naturellement, la mer est omniprésente dans l’œuvre du président de cette 29e édition du Festival de Sérignan (Hérault), Tony Sandoval !

Le choix d’un authentique talent graphique !

Une fois encore, le Festival BD de Sérignan a fait le choix de mettre en avant un talent graphique original. Comme les grands noms du 9e art, Tony Sandoval c’est avant tout un trait si particulier qu’on le reconnait au premier coup d’œil. Après avoir été édité au catalogue des éditions Paquet, de Glénat, Tony s’est fait débaucher par les éditions Daniel Maghen, un des plus grands galeristes sur le marché de la BD, qui depuis près de 20 ans a commencé un travail d’éditeur en parallèle. Dans son catalogue, on trouve les plus grands noms de la BD…

Le dessin réalisé par Sandoval pour l’affiche du Festival de BD de Sérignan 2024

Pour se faire une idée du talent de l’auteur, il suffit de jeter un regard sur l’affiche qu’il a réalisée. Une ambiance très réussie, jouant sur une palette de tons roses. Un choix inédit dans les affiches de Sérignan et qui la revêt d’un caractère fantastique,
magique, qui rappelle les couleurs d’un été indien…

Contre un arbre, une jeune femme au sourire ingénu, nymphe peut-être sortie des vagues toutes proches, ondine au regard captivant de douceur, mais cependant envoutante jusqu’à l’étourdissement, telle une sirène. Véritable fée de la nature, les animaux et êtres fantastiques l’entourent et l’ensemble de ces références culturelles plongent Sérignan dans une douce ambiance fantasmagorique. C’est toute la magie de Sandoval, dont le graphisme poétique peut dissimuler les plus sombres univers. Pour ceux qui ne le connaissent pas (mais aussi pour les autres) le week-end des 18 et 19 mai prochains est donc une date à inscrire sur les tablettes !

Rappel : Chaque année, la Ville de Sérignan invite et remet un prix à un dessinateur pour la qualité de son premier album édité en France. Le lauréat se voit remettre une sculpture originale du plasticien Lionel Laussedat et une dotation de la Ville de Sérignan. Le jury se compose du Président du festival, deux journalistes spécialisés, d’un professionnel de la Région Occitanie, d’un bibliothécaire et un lecteur de la médiathèque. Ce prix sera remis par Tony Sandoval, président du Jury, le samedi 27 mai à 18h30 sous le chapiteau.

Cette année les auteurs nominés sont : Cécile Porée, Les fleurs aussi ont une saison (Delcourt); Rosalie Stroesser, Shiki (Payot/Rivages); Francesca Vartuli, Ce que je sais de Rokia (Futuropolis) et David Wautier, La Vengeance (Editions Anspach). On vous en reparle bientôt !

Philippe MOURET

(*) Le “pitch” : Un homme se réveille dans un étrange paysage. Cet homme s’appelle Ian McGilles et il s’est réveillé en Enfer. ​Qu’a-t-il fait pour mériter cela ? McGilles partage sa prison avec plusieurs autres captifs, habitués du lieu, qui ne tardent pas a se présenter. Des criminels de guerre, des personnages historiques et des tueurs en série qui ont cent fois mérité leur place en ce lieu. Cette inquiétante assemblée lui fait part d’un projet auquel ils veulent l’associer : il s’agit ni plus ni moins que de s’évader de l’Enfer. Quittant les profondeurs et les labyrinthes encerclés de lave, McGilles et ses compagnons gagnent la surface et sont pris en chasse par le gardien des Enfers, celui dont il est dangereux de seulement prononcer le nom : L’Équarrisseur et sa meute de chiens enragés. Pour lui échapper, ils rejoignent une caravane peuplée d’animaux fantastiques destinés à être sacrifiés. Dans une cage, une femme-oiseau retient l’attention de McGilles. Elle s’appelle Volage et elle est prête à l’aimer, même dans ce pays de ruines et de désolation. Elle est d’une beauté absolue, et cet ange déchu est probablement son dernier espoir.

Quelques éditions précédentes :

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