S’il est un auteur pour lequel le terme de “roman graphique” devait être inventé, c’est bien Laurent Bonneau. Certaines oeuvres émergent en effet de cette expression fourre-tout qui permet surtout à certains de ne pas dire “je lis de la BD…” Par les récits, par la qualité graphique, la bande dessinée par Laurent Bonneau gagne ses lettres de noblesse. Et c’est donc un plaisir de savoir qu’il présidera le 28e festival de BD de Sérignan !
Le Festival BD de Sérignan s’est toujours fait fort de découvrir les talents. Pour exemple en 1998, Yoann vient pour concourir au Prix de la Ville de Sérignan. Sa première BD : Toto l’Ornithorynque est primée. Vingt-et-un ans après, on le retrouve président de la 24e édition et il réalise une des affiches les plus emblématiques du festival avec Spirou et le Marsupilami.
L’histoire du festival BD est jalonnée de nombreuses anecdotes et petites histoires comme celle-ci, qui font que ce festival contribue, depuis des années, à l’émergence du 9ème art. Et c’est pourquoi la ville de Sérignan a fait le choix de mettre en avant un talent local d’Occitanie, qu’elle voit grandir depuis des années au travers l’évolution de son œuvre : il s’agit de Laurent Bonneau.
En 2019, la Ville de Sérignan, Occitanie Livre et Lecture et L’Education Nationale organisent une résidence de l’artiste au sein du Lycée Marc-Bloch qui donnera lieu à une exposition et un livre aux éditions Lauma. En 2021, pour la 26e édition du Festival BD, une exposition lui est consacrée au sein de la médiathèque. S’en suivent une performance artistique sur un banc (qui siège au cœur de ville) et des ateliers au Musée Régional d’Art Contemporain…
Depuis dix ans, Laurent Bonneau a accumulé les ouvrages forts, abordant de nombreux sujets allant du reportage, jusqu’au roman graphique intimiste et autobiographique.
“Au plus près d’une vie simple”, dans les Pyrénées-Orientales
Les éloges ne manquent pas à propos de son travail “toujours formidablement original et personnel, ses pages étant souvent d’une force visuelle sidérante. Le dessinateur bien qu’encore dans la jeunesse, imprime déjà à chacun de ses albums une force impressionnante qui force le respect. Chacun de ces choix techniques, qu’il s’agisse de l’utilisation du lavis ou d’aplats de couleurs, montrent de quelle manière il va donner au récit une dimension visuelle unique.”
Né en 1988 à Bordeaux, ayant mené de brillantes études graphiques à Paris (Ecole Estienne et Arts Décoratifs), Laurent Bonneau est désormais installé en Occitanie, plus précisément dans les Pyrénées-Orientales, “au plus près d’une vie simple.”
Il a fait ses débuts en 2010 avec la trilogie Metropolitan (Dargaud, sur scénario de son frère Julien). Puis en 2013, il sort deux albums : Douce pincée de lèvres en ce matin d’été, ouvrage intimiste sur une journée de la vie de Max, puis Rêves Syncopés avec Mathilde Ramadier au scénario, album retraçant l’histoire des musiques électros via la vie du DJ Laurent Garnier.
Une oeuvre originale, atypique, brillante, à découvrir et fire dédicacer, au mois de mai, à Sérignan (on vous en reparle bientôt)…
Philippe MOURET
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