Grâce à un fonds spécial et des entreprises mécènes, 1 200 jeunes défavorisés bénéficient déjà de sorties, jusqu’en juin 2024. La Région Occitanie lance un second appel à projets pour que ces vacances pour tous concernent davantage de jeunes.

Il y eut Les Clés de la Planète, premier appel à projets qui a déjà permis à 1 200 jeunes d’Occitanie qui n’en n’ont pas les moyens de découvrir les principaux sites de loisirs pédagogiques de la région en ce début d’année, dont Dis-Leur ! vous a parlé abondamment ICI.

Cela ayant été rendu possible grâce à un fonds, baptisé Occ’ygène, associé à la Fondation groupe EDF et au fonds Essentiem. Ce sont ces mêmes fées qui financent et lancent un nouveau programme, Pleine nature pour les jeunes d’Occitanie, en lien avec “la préservation de l’environnement et la lutte contre le changement climatique sur leur propre territoire” (1). Les candidatures de cet appel à projets pour un tourisme à vocation sociale, ou vacances pour tous, lancé auprès d’organismes d’intérêt général ciblés, sont à déposer avant le 4 mai 2024.

Déjà 150 000 € grâce à 15 mécènes fondateurs

Le tourisme social en Occitanie – deux cents structures, 200 M€ de chiffre d’affaires annuel, un milliards d’euros au niveau national – n’a jamais pris de vacances. Parfois aidé par des cabinets spécialisés, comme Protourisme, ce secteur a résisté à tout, y compris à la pandémie, dont il est ressorti avec résilience, comme Dis-Leur vous l’a expliqué ICI. C’est, aussi, quelque 1 500 classes par an, soit au minimum 30 000 jeunes qui sont accueillis, une “clientèle” hors saison importante pour tous. Ce fonds social est déjà rempli de 150 000 €, grâce à quinze premiers mécènes fondateurs que d’autres rejoindront probablement dans ce fonds Occ’ygène (2).

“Nous voulions des lauréats dans tous les territoires confondus et toutes structures confondues, avait commenté sur Dis-Leur ! Vincent Garel en janvier dernier. C’est comme cela que nous avons parmi les bénéficiaires de cet appel à projets des grosses structures capables de faire partir 250 enfants d’un coup et aussi des MJC de territoires ruraux qui, elles, font partir 15 à 20 gamins pour visiter la Cité de l’Espace ; Planet Océan, etc.”

Le tourisme comme vecteur d’intégration et d’égalité

Ce second appel à projets illustre donc une politique volontariste de la région Occitanie placée face à un constat : un tiers des six millions d’habitants d’Occitanie ne partent pas en vacances au moins une fois l’an. Face à ce constat, la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, et le président du CRTL, Vincent Garel, n’ont eu de cesse d’innover, notamment en créant un fonds dit de mécénat, baptisé fonds Occ’ygène, du nom aussi d’une carte de réductions qui peut se commander, et ce, pour la 5e année consécutive. Le tourisme comme vecteur d’intégration et d’égalité, comme Dis-Leur vous l’a expliqué notamment ICI.

Des sorties dans des espaces naturels classés

Le Comité régional du tourisme et des loisirs précise cette fois que “les projets présentés devront prendre la forme de journées d’initiation à des pratiques sportives dans le cadre d’espaces naturels classés et ou protégés (3), sur le territoire de la région Occitanie”. Ils comprendront un accompagnement sportif par un prestataire spécialisé (4) et une médiation assurée par un organisme compétent en matière de découverte et de préservation de l’environnement local, de la biodiversité (faune, flore), des paysages ou des ressources naturelles et de pédagogie des bonnes pratiques écologiques. Le sport sera utilisé dans ce cadre comme le vecteur de la sensibilisation aux questions d’écologie et de changement climatique.

“Le fruit de combats d’hommes et de femmes…”

Dès l’origine, le tourisme social recouvrait une réalité : celle des centres de vacances et des aides aux salariés les plus modestes, voire défavorisés. Comme l’explique l’Unat, l’Union nationale des associations de tourisme : “Le tourisme à vocation sociale en France est le fruit de combats d’hommes et de femmes, d’engagements d’institutions, de collectivités, de syndicats, de comités d’entreprise, d’associations et de multiples organisations qui, par leurs actions, promeuvent le droit et l’accès aux vacances pour tous”.

“Ce projet soutient le développement d’un tourisme positif”

“Parce qu’ils sont les dépositaires du monde de demain, et parce que l‘on protège ce que l’on aime, et qu’on aime ce qu’on connaît, selon Jacques-Yves Cousteau, les jeunes générations habitant la région doivent être sensibilisées à la protection de la biodiversité et à la lutte contre le changement climatique sur leur propre territoire, à travers des comportements sportifs écocitoyens. Dans cette perspective, je me réjouis du lancement de cette nouvelle action du Fonds Occ’ygène”, précise Vincent Garel. Pour le président du CRTL Occitanie, “ce projet soutient aussi le développement d’un tourisme positif en termes social et environnemental tout en créant de la solidarité et un meilleur partage des enjeux écologiques sur nos territoires. Il œuvre pour l’acceptabilité́ du tourisme en permettant aux habitants d’accéder aux mêmes loisirs que les autres visiteurs”.

Avec les premiers congés payés

Né en 1936 avec l’apparition des congés payés, le mouvement du tourisme social. Développer les relations ; découvrir d’autres cultures et des activités nouvelles… Voire tout simplement de l’environnement. Son modèle économique, en partie fondé sur les aides publiques ; des tarifs plus bas que ceux de la sphère des opérateurs privés du tourisme marchand. Ce secteur a vu ses aides et sa visibilité baisser ; les acteurs de ce mouvement n’est pas forcément prisé par les (comités d’)entreprises. Il en revient souvent aux pouvoirs publics – et la Région Occitanie en est un bel exemple – à encourager et valoriser le tourisme social.

Il y a un an, Olivia Grégoire, ministre déléguée au Tourisme, avait annoncé une maigre enveloppe de 1,3 M€ de nouveaux crédits en faveur du tourisme social. Des publics précis avaient été ciblés : personnes âgées dépendantes, femmes victimes de violences, enfants protégés, enfants des QPV (Quartiers politique de la ville)  et habitants de l’outre-mer.

Olivier SCHLAMA

(1) Organismes de gestion des espaces naturels protégés et structures dédiées aux questions environnementales, à la lutte contre le changement climatique mais aussi aux organismes d’éducation populaire ou aux associations sportives (sous couvert de se présenter en partenariat avec au moins un organisme compétent sur la question de l’éducation à l’environnement).

(2) Adages Ditep Burneville, Amicale laïque de Graulhet, Association Joseph Sauvy/ IME la Mauresque, Association Cerberus, Association Myriade Millau, CPIE Bassin de Thau, Espace jeunes Revel, L’Arche Trait d’Union, La Main Verte du quartier Petit-Bard Pergola, Les Petits Débrouillards d’Occitanie-Aude, Ligue de l’Enseignement de l’Aveyron, Ligue de l’Enseignement des P.-O.- Parc naturel marin, MJC Saint-Sulpice, Slow Food Pays Catalan.

Et aussi : Aéroports de Toulouse et de Montpellier, Caisse d’Épargne de Midi-Pyrénées, Groupe Cité-Hôtels, Fondation Famille Pla, G2A, l’Union régionale des Gîtes de France, GL Events, Groupe la Dépêche du Midi, Laëtis, Les Dissidents, M-Capital, N’Py, Occitanie Events, SNCF.

(3) Parcs naturels régionaux, parcs nationaux, parc marin, réserves naturelles nationales ou régionales, zones Natura 2000.

(4) Canoë-kayak, plongée sous-marine, randonnée, trail, kitesurf, VTT, spéléologie…

Lire aussi sur Dis-Leur !

Tourisme social : Des sorties pour 1 200 enfants grâce à un fonds régional et des mécènes