“Le projet consiste à implanter des panneaux solaires à 4m de haut, en rangées implantées tous les 14 m, permettant à priori de cultiver entre ces bandes de panneaux solaires. Ces deux grandes zones de panneaux seront entourées de grillage pour empêcher la grande faune (chevreuils, etc.) et les humains d’y pénétrer” explique le collectif citoyen qui s’oppose au projet de Valeco. Une cinquantaine de personnes ont manifesté pour faire connaître leur opposition.
La centrale photovoltaïque que l’entreprise Valeco souhaite implanter dans la plaine de l’Arize à La Bastide-de-Besplas (Ariège) ne fait pas l’unanimité. C’est le moins que l’on puisse dire ! Et la discussion proposée par l’énergéticien, ce 23 juillet n’a pas fait avancer les choses.
Des discussions se sont ouvertes entre les représentants de Valeco, l’agriculteur porteur de projet et les citoyens : “Les aspects techniques ont été très rapidement balayés : 37 ha de terres agricoles concernées par des rangées espacées de 14 m de panneaux de 3,80 m de haut sur 4 m de large, le tout entouré d’une clôture. A cela s’ajoute, un raccordement à une ligne haute tension, des transformateurs et des chemins d’accès. Mais quand est-il des inquiétudes pour le territoire et pour l’avenir agricole de la France ?” s’interroge aujourd’hui le collectif des opposants.
Inquiétudes pour l’installation future de nouveaux agriculteurs
Pour les porteurs du projet, la possibilité d’implanter des panneaux solaires sur des terres agricoles va augmenter la valeur de ces terres. Justement le collectif craint une “spéculation foncière” et souligne que “les syndicat nationaux des Jeunes Agriculteurs et de la Confédération Paysanne s’alarment des conséquences qu’auront ces projets sur l’installation future de nouveaux agriculteurs.”
Ainsi, la Confédération paysanne affirme que “les gisements photovoltaïques sur les toitures et les espaces artificialisés sont largement suffisants pour répondre à la demande d’électricité renouvelable, la Confédération paysanne récuse la notion d’agrivoltaïsme et exige l’interdiction des centrales photovoltaïques sur toutes les terres agricoles, naturelles et forestières.”
Pour “sauver les agriculteurs, l’agrivoltaïsme est la seule solution” a-t-on pu
entendre lors de la rencontre. “Transformer nos plaines et vallées en champs de panneaux : est-ce vraiment cela que l’on souhaite pour notre agriculture ? Il y a bien d’autres solutions à développer avant. Car, celle-ci (…) est bien une histoire d’argent.
Malheureusement le groupe Valeco est resté muet face aux questions des citoyens concernant la répartition financière d’un tel projet. Combien pour l’agriculteur, combien pour le territoire et surtout combien pour l’énergéticien ?” interroge le collectif.
Des craintes pour la biodiversité, l’économie locale, etc
Pour le Collectif de citoyen de la plaine de Sogobère qui regrette le manque d’écoute de ses interlocuteurs, “l’agrivoltaïsme qu’il soit envisagé dans la vallée de l’Arize ou à l’autre bout de la France est un problème majeur pour la société. Mettre en concurrence des terres agricoles avec de la production énergétique est un non-sens. Laisser porter de tels enjeux sociétaux (développement de l’énergie renouvelable) à des entreprises privées est un danger. Ce projet qui profite à deux personnes a des conséquences sur tous les citoyens : spéculation foncière agricole, dévaluation des biens immobiliers, impacts sur la biodiversité, paysages endommagés, mise en danger de l’économie locale (activité agricole et touristique), etc. Et la liste pourrait être encore plus longue…”
La validité de ce projet d’agrivoltaïsme et son autorisation seront décidés par des instances départementales et par le préfet. Une pétition circule sur le site change.org pour leur demander de le stopper…
Philippe MOURET
Selon Valeco (sur le site de l’entreprise) : “Fort de ses retours d’expériences sur des centrales photovoltaïques en pâturage depuis plus de 10 ans, de l’expertise interne de son service agronomie et de la montée en compétences de ses équipes au contact quotidien des professionnels agricoles, Valeco est convaincu qu’une installation photovoltaïque adaptée pourra contribuer à l’atténuation des effets du changement climatique sur les exploitations en élevage qui façonnent nos paysages. Les panneaux offrent en effet une protection du couvert végétal face aux aléas et participent au bien-être animal en conditions extrêmes.” – https://www.groupevaleco.com/linrae-soutient-lagrivoltaisme-chez-valeco/
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