Voeux de Commeinhes : “Sète, je n’en finirai pas d’écrire ta chanson…”

"Née de la volonté d’un roi, et pas n’importe lequel. Louis XIV. Le roi Soleil... a-t-il entamé. Comme un présage. Son voeu : offrir un débouché maritime au canal du Midi. L’aventure débute ainsi en 1666... Et ce qu’elle a de particulier, de noble, de beau, et d’incroyable, c’est qu’elle ne s’est jamais terminée." Photos : Olivier SCHLAMA

Même un maire peut déclamer une ode à sa ville. « De ce que j’ai vécu à ce que j’imagine, je n’en finirai pas d’écrire ta chanson. Sète, ma ville, notre ville… » Comme un mantra ponctuant régulièrement son discours de voeux, sur le modèle de Ma France de Jean Ferrat, François Commeinhes s’est appliqué, ce lundi soir, dans les locaux de l’ex-entreprise Larosa, devant plusieurs centaines de Sétois, d’élus et de forces vives, à décliner la riche histoire de Sète. Mais aussi ses réalisations et ses projets, en épinglant “les grincheux et les critiques”.

Pena, orchestre et une ambiance qui se voulait “supplément d’âme”. Aux murs, se déclinaient, les sacro-saintes racines de la “culture” de Sète : tielle, sapinou, gabian, pavois… Un décorum se mariant parfaitement avec la rétrospective que François Commeinhes allait décliner dans son poétique discours de voeux.

“Née de la volonté d’un roi, et pas n’importe lequel. Louis XIV. Le roi Soleil… a-t-il entamé. Comme un présage. Son voeu : offrir un débouché maritime au canal du Midi. L’aventure débute ainsi en 1666… Et ce qu’elle a de particulier, de noble, de beau, et d’incroyable, c’est qu’elle ne s’est jamais terminée.”

Ainsi naquit Sète. Populaire et fière, fondée, à l’image de la mer omniprésente, par ces vagues successives de populations venues de tous horizons…”

Dans son flash-back, François Commeinhes a pointé en ce lundi 21 janvier, également date anniversaire de la mort d’un autre roi légendaire, Louis XVI, “ce roi légendaire, Louis XIV, qui a deviné le potentiel de notre ville-port. Il en avait l’habitude : n’a–t-il pas, d’un modeste pavillon de chasse entouré de marécages et de bois, créé Versailles ? Ainsi naquit Sète. Populaire et fière, fondée, à l’image de la mer omniprésente, par ces vagues successives de populations venues de tous horizons…”

Et d’énumérer en accéléré “toutes les infrastructures et édifices (créés au fil de ses 350 ans d’histoire, Ndlr), qui font une ville : hôpital, écoles, esplanades publiques, kiosques, halles couvertes, théâtres, musées, terrains sportifs…”
Même regard poétique sur ce “frère-port, au trafic maritime frénétique, où d’étranges girafes de fer surplombent des cargos venus des quatre coins du monde…” Un retour dans l’histoire pour prépare l’avenir. “Sète a été sélectionnée par le programme national Action Coeur de Ville, a-t-il rappelé. Il ne s’agit pas là, comme le prétendent les grincheux, d’un “repêchage” d’une cité en déshérence. Cette sélection, c’est une reconnaissance, une distinction. Celle d’un travail mené tambour battant depuis 18 ans. Ces subventions promises nous permettent donc, dans un contexte financier difficile, de mettre un coup d’accélérateur à nos objectifs…”

Corniche, jardin public, parc Simone-Veil…

Et d’énumérer : “En 2019, s’achèveront les travaux de la Corniche de Neubourg ; le site Saint-Pierre, fermé au public depuis trop longtemps, rouvrira au printemps, avec un réaménagement au plus près des caractéristiques naturelles exceptionnelles de ce lieu magique, que les Sétois pourront se réapproprier.” Encore en 2019, entre autres, un jardin public verra le jour sous le Fort Richelieu pour mettre en valeur les espèces botaniques méditerranéennes avec un itinéraire pédagogique. Ou encore la fin de l’embellissement du parc Simone Veil – avec la revalorisation des grilles – réalisée par une entreprise ayant réhabilité celles du château de Versailles, nouveau clin d’oeil à l’histoire.”

Réfection de plusieurs quais, rénovation de l’école des Beaux Arts mais aussi attention particulière à la circulation avec la promesse d’un pont sur le canal de la Peyrade, face au nouveau conservatoire, “suivi de l’aménagement du quai des Moulins, le réaménagement du Carrefour du Pont Sadi Carnot avec la création d’un giratoire et d’un parvis au droit de la résidence Melody. Ces aménagements aideront à désengorger les entrées de ville”.

Et en 2019, se poursuit aussi la requalification de la rue de la Caraussanne, élargie afin de sécuriser les cheminements piétons.

Un parking de 300 places sous la place Stalingrad et un second parking sous la place Aristide-Briand.

Et encore, a-t-il ajouté : en mars, “il y aura l’agrandissement et l’embellissement des parkings des Halles et du Canal.” En complément de ces deux parkings, la réalisation de trois autres ouvrages souterrains est programmée. “Ainsi, en septembre 2019, démarrent les travaux du parking de 300 places sous la place Stalingrad. Ensuite, la place en surface sera réaménagée en un espace convivial totalement libéré des véhicules. L’avenue Victor Hugo laissera la part belle aux modes doux, avec des cheminements piétons élargis, pistes cyclables et voies de transports en commun et un parvis du Théâtre Molière rénové.”

En 2020 ? Les projets se poursuivent. “On bâtira un second parking de 300 places sous la place Aristide-Briand, qui sera rénovée, annonce le maire. Enfin, en 2021, “commenceront les travaux d’un troisième parking desservant l’entrée sud du coeur de ville, sous l’avenue Jean-Baptiste Marty. Celle-ci, alors, à son tour, bénéficiera d’une totale requalification, et sa vue magnifique sur le port de plaisance et l’arrivée des chalutiers formera une esplanade vivante et accueillante, entre le coeur de ville et le Môle, dédiée aux piétons et cyclistes.”

Une aide de 29 millions de Thau pour l’Ile de Thau

Ce n’est pas tout. Dans son tour d’horizon des projets, François Commeinhes y ajoute “le renouvellement global de l’Ile de Thau, dont nous signerons dans quelques jours la convention de subvention ANRU pour un montant exceptionnel de 29 millions d’euros, (montant doublé par l’Etat eu égard au sérieux de notre projet), démarre ces prochaines semaines.”

Avec, pour cette année, une première tranche : la construction du nouveau centre commercial, l’extension du site de la Passerelle, la construction de la salle de sport multi-activité dédiée aux sports émergents et de combats, et celle d’une grande salle polyvalente à disposition des associations et des fêtes familiales.

Deux regroupements scolaires en vue

Côté écoles, “après avoir requalifié l’école Langevin, et entrepris des travaux importants de réhabilitation sur les écoles Pasteur, Lakanal, Brassens, Gaston-Baby, Condorcet et Renaissance, après avoir créé trois restaurants scolaires, – et baissé de 20 % le prix des repas -, et outre les travaux annuels généraux programmés pour un montant de 420 000 euros, nous poursuivons le travail engagé en faveur des deux regroupements scolaires : celui en coeur de ville au sein de l’ancien conservatoire, et celui de l’Ile de Thau concernant l’école Anatole-France.”

En centre-ville, la rue Alsace Lorraine “bénéficiera dès la semaine prochaine de travaux, pour aboutir, en mai prochain, à un aménagement équivalent à celui de la rue Gambetta”.

Baisse de la pression fiscale de 20 % en 2020

François Commeinhes a précisé : “Tout ceci s’inscrit dans le cadre de la continuité de la baisse de la pression fiscale, et ce, en 2019, pour la seconde année consécutive, – 5%. Et j’entends fermement poursuivre cette baisse, toujours de -5% par an, sur les 2 années à venir. Soit moins 20 % dès 2020. Il est indéniable, là encore n’en déplaise aux grincheux, que la poursuite ferme de cette politique, portera ses fruits concrètement dans le porte monnaie des Sétois dès 2019. Cela est rendu possible, malgré la restriction des dotations de l’État, grâce à une gestion rigoureuse de notre collectivité.”

Sur la relation avec ses concitoyens, le maire a insisté : “Bien sûr, il y a toujours à redire. Bien sûr, nous n’allons pas assez vite face aux attentes légitimes des Sétois. Bien sûr, il faut encore et toujours nous remettre en question, corriger ce qui ne fonctionne pas (…)” Mais de re”dire toute la qualité du travail des agents municipaux.

A propos de la sécurité, le premier magistrat de Sète a résumé : “Nous sommes passés de 2016 à 2019 de 28 à 41 agents de police municipale.” Les caméras de vidéo surveillance passeront de 22 en 2017 à 70 en 2019.

Sans jamais citer les Gilets jaunes, le maire s’est ensuite appesanti sur “ce moment de crise sociétale (…) Pour ma part, votre vie, nos échanges, c’est le fondement et de mon engagement public, et de ma vie professionnelle. Voilà pourquoi, il y a plus d’un an, alors que la loi sur le nom cumul des mandats m’imposait de faire un choix entre le Sénat et la ville, j’ai choisi Sète, bien évidemment !”

Olivier SCHLAMA

Réduction de l’habitat indécent

“Bien entendu, le programme de renouvellement urbain de nos quartiers dégradés se poursuit, a aussi ajouté François Commeinhes. Je rappelle qu’en la matière, au début des années 2000, 44 % de l’habitat en centre-ville ancien était considéré indécent. Aujourd’hui, ce taux d’habitat indécent est tombé à 12,4 %, et le taux moyen de logements vacants évalué à 20 % dans les années 2000 est aujourd’hui de 6 %.”
Il revendique : “Nous avons atteint ainsi l’objectif de 20 % de logements sociaux imposés par l’Etat.. Cette politique d’un logement diversifié, raisonné, diffus et accessible pour tous, nous la poursuivons fermement.

Une salle polyvalente en centre-ville

Le maire a également un “sujet tient à coeur à bon nombre d’entre-vous.
La salle Brassens est devenue vétuste et ne correspond plus aux normes de sécurité exigées. Nous y étendons donc le parking des Halles. Nous allons créé une salle municipale temporaire, à l’accès facile, en face du parking du Mas-Coulet et ouvrira ses portes fin mars 2019. Il s’agira là d’une structure démontable et donc provisoire. Car il n’était pas question pour moi, quoi qu’on en ait dit, d’envisager qu’il n’y ait plus de salle municipale en coeur de ville. Là encore, je préfère laisser couler les critiques, et agir. J’ai donc le plaisir de vous annoncer qu’une salle polyvalente verra le jour Place Jules Moch, entre la Place Aristide Briand et la médiathèque. Ses travaux débuteront en fin d’année 2019.”

O.SC.