Rendez-vous : Ce street-art qui “mur murs” à l’oreille des villes

Le Festval LayUp revient à Toulouse... crédit photo : Reda Ibrahim

Depuis début mars, les artistes sont déjà à l’œuvre pour donner vie à l’exposition toulousaine la plus monumentale de l’été. Une quarantaine d’artistes offrant un panorama complet de la scène actuelle d’art urbain seront ensuite au rendez-vous dans un lieu exceptionnel de 3500 m2 (d’anciens bureaux en attente d’une nouvelle destinée immobilière). Mais LayUp se revendique aussi comme “un lieu de vie” proposant des animations pour tous les âges, durant ses deux mois d’ouverture. Avec le street-art, découvrez les villes avec un regard neuf (et pourquoi pas, revoir le documentaire “Mur murs” d’Agnès Varda ?).

Forte du succès des éditions précédentes, la saison 4 de Layup voit encore
plus grand avec un site XXL mis à disposition par Novaxia Investissement au centre
ville de Toulouse, dans le cadre d’une démarche d’occupation solidaire. Pour l’occasion, ce lieu sera complètement transformé par une quarantaine d’artistes, locaux et internationaux.

C’est que l’événement, comme le street art lui-même, se veut libre et accessible à tous, en s’inscrivant dans l’espace public. C’est de cette idée qu’est née l’exposition Layup, à savoir mettre en lumière des artistes reconnus et des artistes émergents, mais aussi “briser les barrières entre l’art et le public, afin de désacraliser la galerie d’art pour que toutes les catégories sociales et tous les âges puissent y accéder.”

La volonté d’être accessible au plus grand nombre

“Avec une entrée gratuite sur participation libre, chacun a le choix de participer à son niveau. Cela favorise notre démarche solidaire tout en permettant à l’association de pouvoir continuer de fonctionner” expliquent les organisateurs.

photo : Reda Ibrahim

La sélection des artistes se base sur quatre critères : le style (“des artistes avec des
styles différents les uns des autres. Ainsi nous pouvons retrouver de l’hyperréalisme,
mélangé à de la calligraphie, du pochoir…”), la provenance (“La région Occitanie compte un vivier important d’artistes locaux (…) Nous souhaitons les mettre en lumière et leur accorder une place importante (…) Mais l’art urbain n’a pas de frontière. Il est aussi important de faire découvrir au public des artistes venus d’ailleurs”), la popularité (“présenter des artistes reconnus et émergents permet à la fois d’attirer le public et de lui faire découvrir de nouveaux artistes”) et la parité (“le milieu de l’art urbain est un environnement plutôt masculin. Nous essayons malgré tout d’avoir le maximum d’artistes féminines lors de nos différentes éditions”).

Tout savoir sur le festival, les artistes, les animations : https://www.expolayup.com/

Sérignan, illustration de l’art urbain à ciel ouvert

Dans l’Hérault, à Sérignan, c’est le collectif Ma Pop Favor qui a ouvert le bal de la quatrième édition de Street ART Sérignan qui s’étalera jusqu’à fin juin. Pour cette session, les artistes vont investir la ville pour y créer des fresques sur les murs et ainsi continuer de proposer au public un parcours d’art urbain. Les artistes présents sur cette période rencontreront la population et un travail plus poussé en termes d’éducation artistique et culturelle sera réalisé en direction des jeunes.

photo : Reda Ibrahim

Le collectif Ma Pop Favor est un duo composé de Mathieu Ducros (NuM Picture ShoW en tant que street-artiste), photographe d’architecture reconnu qui a capturé de nombreuses photos de danseurs dans des clubs de Sao Paulo et de Rachel Latorre, connue sous le nom d’Esca pour ses œuvres créées à partir de pochoirs et pour la customisation de vêtements. Ils ont déjà investi un mur de la commune (Route de Sauvian au Château Vargoz) et leurs travaux sont exposés à la médiathèque Samuel-Beckett, jusqu’au 30 août sous le titre “Danse en Mouvements Denses”.

Visite virtuelle du Street ART Sérignan en cliquant ICI

Musique et MaCO, à bientôt sur l’île singulière

Toujours dans l’Hérault, c’est le désormais célèbre K-Live qui s’installera du 29 mai au 2 juin. K-LIVE (“un moment de communion autour d’œuvres, visuelles ou sonores” précisent les organisateurs) compte parmi les évènements pionniers qui ont anticipé et soutenu l’essor de l’art urbain. Depuis 2008, ce festival compose son Musée à Ciel Ouvert (le MaCO de Sète), enrichi chaque année de cartes blanches aux artistes, invités à laisser une trace de leur passage sur les murs de l’Île Singulière.

Fidèle à sa philosophie d’origine, le festival laisse une liberté totale aux artistes invités. C’est un parti pris de ne demander aucune maquette ni esquisse, à peine une note d’intention. Et comme, par définition, l’art urbain produit des œuvres ayant une durée de vie limitée, celles du MaCO sont exposées aux intempéries (vent, pluie) ainsi qu’aux interventions humaines (construction, ravalement, destruction, réappropriation). “Comme la ville qui est son écrin, le MaCO est vivant !” On y reviendra, bien sur…

Voir le site du Festival K-Livehttps://k-live.fr/le-festival/

Le “multivers surréaliste” de Spiktri Street dans l’Aude

Dans le département voisin de l’Aude, une halte s’impose : à Ferrals-les-Corbières (à 30 minutes de Narbonne), pour découvrir un lieu unique, le musée Spiktri Street Art Universe. Une immersion dans un multivers surréaliste, mêlant l’art du recyclage et le street art. Une déambulation à travers 2,5 kms de galerie dans une ancienne cave coopérative viticole, où plus de 2 500 oeuvres ne manqueront pas de vous surprendre !

Vue de la façade du lieu, )à Ferrals-des-Corbières. Source https://spiktri.com/

L’objectif affiché de ses créateurs (l’artiste F.Spiktri, aidé du graffeur Azba et de son équipe la Gangsea Team), c’est de faire découvrir leur univers, exposer l’art urbain sous différentes formes, sensibiliser les visiteurs au recyclage, aux richesses de la planète à travers le message implicite de la visite et offrir un site touristique et culturel d’une nouvelle dimension dans les Corbières.

Pas seulement un sanctuaire, donc, mais aussi un lieu qui adresse un vrai message, en redonnant vie à un site symbolique de la région en y conservant son “âme” (exploitation des murs, des cuves, des meubles ou objets abandonnés par les derniers propriétaires) et sensibiliser les plus jeunes au recyclage et à la surconsommation…

La saison a repris le 31 mars et jusqu’au 3 novembre prochain. Voir le sitehttps://spiktri.com/

Quand l’art prend l’air des Pyrénées-Orientales

Et à Perpignan, L’Art Prend l’Air est de retour dans le centre historique pour sa quatrième édition. En février, dix artistes d’Occitanie ont chacun réalisé une œuvre originale dans l’un des dix lieux emblématiques de la ville. Et la Team Graff du lycée Jean Lurçat participait pour la première fois à cette manifestation en proposant une œuvre collective place Cayrol, avec une création autour du harcèlement de rue. Une autre façon de découvrir la ville, jusqu’au 26 mai.

Philippe MOURET

Expositions : 29 février, une journée supplémentaire pour apprécier l’art dans tous ses états