Reconnu artisanat d’art, le savoir-faire de deux créatrices de mode toulousaine sera à l’honneur à New York le 2 octobre. Les nouvelles créations de l’Atelier 2B seront présentées lors du prestigieux défilé de la soirée de gala qui inaugurera la Bridal Fashion Week. Une première en Occitanie.
Le mariage fait toujours rêver. Certes, le nombre d’unions – tout confondu – a baissé de 267 194 en 2007 à 220 582 en 2019 en France métropolitaine, selon les chiffres de l’Insee. Mais, en Occitanie, on s’y marie toujours autant : 20 824 en 2017 (22 066 en 2007). A noter, stabilité identique, dans notre région, pour les mariages de même sexe : 687 en 2017 et 782 en 2013. Le mariage fait rêver les couples. Et le marché reste florissant. Même s’il reste hétérogène avec ceux qui ont les moyens de se payer la journée du siècle avec notamment des wedding planners, comme dans les films Jour J ou l’Embarras du choix…
Dans l’Atelier 2B à Toulouse, créé il y a neuf ans, on produit artisanalement. Et 100 % made in France. Le plus possible au plus près de Toulouse. On fait dans la haute couture. La très belle ouvrage. Des créations “résolument contemporaines et féminines, aux touches vintages ou bohèmes. Les dos sont toujours joliment travaillés. Avec une prédilection pour les modèles près du corps, les robes magnifient les formes et les lignes sont élégantes, et les silhouettes n’en sont pas moins confortables”, affirment les deux créatrices (les deux “B”) Amandine Béjon et Sandra Bardi. Ex-employées dans le prêt-à-porter, les deux Toulousaines font un travail exceptionnel qui vient d’être reconnu au plus haut niveau international.
C’est une semaine de défilé devant des acheteurs, patrons de réseaux de boutiques, etc. C’est une vraie reconnaissance. On n’y croit pas ! On réalisera dans l’avion pour New York !”
Amandine Béjon, Atelier 2 B.
Récompense suprême, les deux créatrices viennent d’être sélectionnées à la Bridal Fashion Week de New-York, le mercredi 2 octobre 2019. “C’est la fashion week new yorkaise version robe de mariée”, précise Amandine Béjon. Le rendez-vous international de la robe de mariée. L’acmé de la profession. “Une semaine de défilé devant des acheteurs, des patrons de réseaux de boutiques, etc. C’est une vraie reconnaissance. On n’y croit pas ! On réalisera dans l’avion, sans doute !” Seulement quatre créatrices ont été sélectionnées en France, deux en Occitanie donc, une en Rhône-Alpes et deux en Paca. “Nous réalisons actuellement 40 robes par an. Notre ambition c’est de représenter notre savoir-faire made in France et revendiquer notre étiquette. Nous disposons en tout d’une cinquantaine de robes. Mais chacune est adaptée à la morphologie des mariées : du coup, chacune est vraiment unique.”
On peut s’offrir ce bijou, fait notamment de soie noble, de mousseline, de crèpes légères, dentelle de Calais ou de Chantilly, façon reperlée, satin duchesse, pour environ 2 500 euros. Ce n’est pas donné. “Mais c’est de la haute couture. De l’orfèvrerie. Quand on se rend compte du travail qu’il y a derrière, certains cassent leur tire-lire. Ce ne sont pas forcément des gens aisés qui recourent à nos services. Mais celles qui sont sensibles au travail artisanal. Nos clientes sont plus proches de la trentaine. On en a même de 50 ans.” Ces robes-là n’ont rien à voir avec celles dans lesquelles on se sent “déguisé”. “On n’est pas dans la robe de princesse volumineuse”, précise Amandine Béjon.
Compter 8 mois à 12 mois pour confectionner une robe qui totalisera une quarantaine d’heures de travail en moyenne, et pas moins de quatre rendez-vous d’essayage où la robe prendra forme.”
Le style des robes de l’Atelier 2 B ? “A la fois romantique et rock ! Sage devant, collé à même la peau et offrant souvent la possibilité de dos dénudés et sexy. Du satin et des longs plis derrière…” Les assemblages sont travaillés pour obtenir des effets de transparence, des volumes aériens, légers et vaporeux. “Tous les ans, nous imaginons 10 nouvelles silhouettes qui viennent enrichir notre collection principale.” Les assemblages sont travaillés pour obtenir des effets de transparence, des volumes aériens, légers et vaporeux. “Il faut compter 8 à 12 mois pour confectionner une robe qui totalisera une quarantaine d’heures de travail en moyenne, et pas moins de quatre rendez-vous d’essayage où la robe prendra forme.”
A New York, les deux créatrices caressent l’idée, dans cet univers hyper-concurrentiel, que leurs créations attireront l’oeil aiguisé des acheteurs, des propriétaires de réseaux de boutiques spécialisés. Et écouler une partie de leur collection aux USA où tout est démesure, organisation de mariages compris. “Comme nous ne sommes que deux, nous ne réalisons quelque 40 robes par an, on pensera alors si besoin à embaucher une troisième personne…”
Olivier SCHLAMA