Drogue, alcool, bruit excessif… Pour le préfet de l’Hérault, les rassemblements festifs non déclarés ne “sont pas les bienvenus” dans le département.
En réponse à un tweet de François-Xavier Lauch sur le sujet, un internaute supplie sur X son dépit, une semaine après la Saint-Sylvestre : “Laissez-nous danser…” Le préfet ne l’entend pas de cette oreille. Certes, l’Hérault n’échappe pas aux rave party qui, par définition, sont organisées sans autorisation de… quiconque ! Faute de quoi, les organisateurs encourent confiscation du matos et amende de 5e classe (1 500 €, 4 500 € si c’est une association qui est responsable).
De 47 rave party en 2023 à 17 en 2024
En 2024, dix-sept rave party se sont déroulées de manière illégale dans le département, contre 47 l’année précédente. “La fermeté des mesures engagées par le préfet de l’Hérault (arrêtés préfectoraux interdisant ces manifestations), la mobilisation systématique des forces de sécurité (notamment en préventif par le déploiement de moyens conséquents lors des opérations « rave bleue ») et le travail mené de concert avec les procureurs de la République et les élus locaux portent leurs fruits”, indique ainsi le préfet.
“Ces rassemblements illicites ne sont pas les bienvenus”
“Ces rassemblements illicites ne sont pas les bienvenus dans l’Hérault. Légitimement incompris par les élus et les habitants, et plus généralement par tous ceux qui respectent la loi en déclarant des manifestations, le préfet de l’Hérault s’engage au titre de l’année 2025 à poursuivre ce combat.” En fait, le préfet est satisfait du résultat des arrêtés provisoires, notamment l’été, qui interdisaient ces rassemblements festifs à certaines périodes de l’année.
Ainsi conforté, le représentant de l’Etat a décidé de prendre un arrêté pour toute l’année contre ces évènements de type rave party jusqu’à la fin de l’année dans l’ensemble du territoire héraultais. Une interdiction qui s’étend également au transport de matériel sonore : tout transport de matériel de type sound system destiné à “ces événements est formellement interdit sur les réseaux routiers du département”.
Environnement, risques avérés, produits stupéfiants…
Pourquoi a-t-il pris cette décision d’interdire ces fêtes de masse non déclarées ? “Ces évènements musicaux, qui ont parfois rassemblé jusqu’à 6 000 personnes, poursuit le préfet de l’Hérault, se déroulent régulièrement dans des zones sensibles (sites classés en zone Natura 2000) et sont préjudiciables pour l’environnement. Ces derniers génèrent d’importants troubles à l’ordre public, de salubrité et de tranquillité publiques. Ils génèrent des risques avérés pour la sécurité des personnes (en particulier liés aux incendies) et la santé des participants (consommation excessive d’alcool et de stupéfiants).”
Il ajoute : “Les rave party irritent l’ensemble de la population à l’exception de ceux qui y participent. Elles mobilisent un nombre important de forces de l’ordre (particulièrement les militaires du groupement de gendarmerie) pour sécuriser la zone et opérer de nombreux contrôles. Tout ceci représente un coût non négligeable pour la société. L’Etat ne doit pas laisser passer. Le préfet de l’Hérault continuera à agir pour que la loi et le règlement soient respectés.”
Et quid des autres départements… ?
Dans son arrêté, le préfet cite des fêtes marquantes qui “ne sont pas les bienvenus” comme, du 7 avril au 10 avril 2023, celle attirant jusqu’à 3 000 personnes d’Occitanie, mais aussi d’Italie, d’Espagne ou de Suisse “sur des terrains privés du massif de l’Escandorgue, à Laroux (Hérault)”. De la même façon, sur le Causse d’Aumelas, à Villeveyrac, du 28 avril au 1er mai 2023, où 3 000 personnes là aussi avaient fait la fête. Mieux, du 18 au 21 mai de cette même année, pas moins de 30 000 personnes sétaient réunies dans le cadre d’un teknival… dans l’Indre (!). Il cite aussi une rave en Isère, etc.
Et les autres départements… ? Malgré le froid, la nuit de la Sint-Sylvestre, quelque 3 500 personnes se sont retrouvées, trémoussantes, lors d’une rave party dans une carrière désaffectée en Aveyron, près de la Couvertoirade. Aucun blessé n’a été à déplorer lors de cette free party.
Olivier SCHLAMA