Après une journée de repos dans la Ville Rose, le 15 juillet, le sud-est toulousain s’invite sur la carte du Tour de France dès le lendemain et, avec lui, un territoire riche en histoire, en patrimoine et en traditions. À l’ombre des coteaux du Lauragais et aux portes de Toulouse, chaque village raconte une histoire, chaque pierre murmure une anecdote. À l’occasion du passage du peloton, c’est tout un territoire qui se mobilise pour mettre en lumière l’âme de ces villages…
Entre Toulouse et le Tour c’est une… vieille histoire ! En effet, la ville rose (ville-étape pour la 28e fois !) figurait au programme de la première édition du Tour en 1903. Quelques années plus tard, en 1908, Lucien Petit-Breton s’y imposait avant de remporter sa deuxième Grande Boucle. Exactement comme Gino Bartali en 1948, au beau milieu de son duel victorieux face au jeune Louison Bobet.
Au XXIe siècle, les trois arrivées toulousaines se sont conclues par la victoire en 2003 d’un échappé, Juan-Antonio Flecha, du sprinteur le plus titré de l’histoire du Tour, Mark Cavendish en 2008 et de l’Australien Caleb Ewan qui y a signé en 2019 la première de ses cinq victoires d’étape…
“Seuls les sprinters-puncheurs conserveront leurs chances…”
Et en 2025 ? Pour Christian Prudhomme, directeur du Tour de France : “La boucle dessinée dans la région toulousaine au sens large présente de nombreuses aspérités qui laissent plusieurs scénarios ouverts, en particulier dans les cinquante derniers kilomètres. Mais, quoi qu’il arrive, la côte de Pech David et ses passages à 20 % de pente devrait jouer un rôle dans le final. Au sommet, il ne restera que huit kilomètres jusqu’à l’arrivée, seuls les sprinteurs-puncheurs conserveront leurs chances de participer à l’explication…”
Cette “boucle” de 154 kilomètres traversera pas moins de 17 communes aux alentours de Toulouse et offrira autant d’occasions de découvrir que derrière chaque clocher, chaque ruelle, se cache une richesse patrimoniale souvent méconnue. Alors notez bien ces noms : Fourquevaux, Labastide-Beauvoir, Baziège, Ayguesvives, Montgiscard, Montbrun-Lauragais, Corronsac, Pompertuzat, Castanet-Tolosan, Auzeville-Tolosane, Mervilla, Pechbusque, Aureville, Rebigue, Lacroix-Falgarde, Vigoulet-Auzil, Vieille-Toulouse.

Et voilà les Pyrénées !
Le lendemain (17 juillet), les coureurs n’auront pas le temps de repenser à ces perles patrimoniales. Un transfert jusqu’à Auch dans le Gers et départ pour les 181 kilomètres qui méneront le peloton jusqu’à Hautacam, au sommet de la
longue montée vers la station qui domine Lourdes, où ont été jugées six arrivées d’étapes du Tour.
Et comme le souligne Christian Prudhomme : “Lorsque le Tour s’attaque aux Pyrénées, ce n’est jamais une journée anodine. La bataille entre les favoris pour le classement général se poursuit sur un ton de plus en plus sérieux. Et ce sera bien
le cas dans les 45 derniers kilomètres, lorsque le peloton abordera le col du Soulor en passant par Ferrières, avant d’enchaîner avec le col des Bordères, puis de se confronter à un grand moment de vérité dans la montée d’Hautacam, longue de 13,6 km avec une pente moyenne de 7,8 % !”
La suite du programme en Occitanie ? Une (très) grosse journée, le 18 juillet, avec une treizième étape entre Loudenvielle et Peyragudes, pour un contre la montre individuel de 11 kilomètres, sans concession. “La montée à Peyragudes s’est bâtie une belle réputation et en particulier les derniers hectomètres qui donnent accès à l’altiport et éparpillent les favoris du Tour en plein effort. Toujours redoutable, l’ascension sèche ne pardonnera aucun temps mort en contre-la-montre. Les coureurs auront à peine deux kilomètres pour prendre leur élan et entrer dans la montée de Peyresourde”, confie Christian Prudhomme.
Pas le temps de se reposer. Puisque le samedi 19 juillet, le peloton quittera Pau pour une 14e étape de 183 kilomètres jusqu’à… Luchon-Superbagnères ! Le directeur du Toiur soulignant qu’il s’agira “des retrouvailles avec la montée ultra-exigeante
de Superbagnères (12,4 km à 7,5 %), où les changements de pente se prêtent à une bataille rangée entre les favoris.”

Muret, Carcassonne, Montpellier et puis… le Mont Ventoux
Puis il y aura Muret-Carcassonne, le 20 juillet (169 km) et, après une journée de repos, le départ de Montpellier (22 juillet) pour les 172 kilomètres menant jusqu’au Mont Ventoux où les arrivées ont presque toujours marqué l’histoire, depuis le contre-la-montre remporté par Charly Gaul en 1958 à la démonstration de Chris Froome pour assommer la concurrence sur la route de son premier succès en 2013, en passant par la tragédie du décès de Tom Simpson en 1967…
Le Tour de France aura alors quitté l’Occitanie, mais il restera encore cinq étapes à disputer avant de connaître le nom du vainqueur qui endossera l’ultime maillot jaune, le dimanche 27 juillet, sur les Champs-Elysées. Encore une belle page de l’Histoire sportive, dans laquelle la région aura tenu un joli rôle…
Philippe MOURET
