Si la musique adoucit (vraiment) les moeurs, alors le pays a bien besoin de “Convivencia” ! Le festival le plus lent du monde continue son voyage au fil de l’eau, à travers l’Afrique du Sud, les rythmes traditionnels sud-américains ou encore serbo-croates avec, parfois, la nostalgie des terres quittées trop tôt. “Une odyssée sonore qui unit la puissance des voix, des percussions, des rythmes obsessifs jusqu’aux écrins contemplatifs, à travers des récits de vie, des discours de femmes militantes, comme un dialogue ouvert entre les cultures et traditions du monde…”

Il peut y avoir plusieurs traductions pour “convivencia” : coexistence, cohabitation (!) ou notre préféré, convivialité… En effet , depuis sa création en 1990, l’association Convivencia (à Ramonville Saint-Agne, en Haute-Garonne) mène un projet original autour des musiques du monde et de l’itinérance sur le grand sud de la France. Ses objectifs sont de “favoriser l’accès à la culture pour le plus grand nombre, de renforcer le lien social à travers des actions de médiation culturelle et de valoriser le patrimoine matériel et immatériel des territoires sur lesquels elle agit.”

Sublimer le patrimoine par le biais de concerts, expos, etc

Riche idée que d’avoir choisi l’itinérance tranquille le long du Canal du Midi. Cette voie d’eau de presque 400 kms, inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco, avec ses 328 ouvrages différents (écluses, aqueducs, ponts, tunnels, etc.), la plupart construits au XVIIe siècle. A la fois prouesse technique et œuvre d’art, le Canal du Midi offre l’écrin idéal pour sublimer le patrimojne par le biais de concerts, balades, expos, rencontres.

Demandez le programme ! https://convivencia.eu/festival-convivencia-concerts/

Convivencia s’associe d’ailleurs aux acteurs touristiques (offices de tourisme, associations patrimoniales, prestataires de navigation et restauration…) et spécialistes des canaux du Midi (Voies navigables de France, historiens et historiennes…) pour proposer des balades en journée. Parcours engageants et éloge de la lenteur, ces circuits pensés sur-mesure explorent le patrimoine fluvial et sont ponctuées de surprises musicales.

Le festival promet donc de faire vivre une expérience humaine, artistique, patrimoniale qui va bien au-delà d’un simple concert. Ainsi, c’est aussi l’occasion de déguster de bons produits locaux. En partenariat avec des producteurs. et vignerons locaux, des Maisons du Vin, des labels viticoles, des associations intercommunales, le festival propose des balades et visites oenologiques, des ateliers sensoriels, des
dégustations dans des chais, châteaux, domaines, ou vignobles… Toujours avec des surprises musicales !

Le festival est également partenaire d’Horizons d’Eaux, un parcours d’art contemporain déployé le long du canal produit par Les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse en collaboration avec le Frac Occitanie Montpellier. Des œuvres à retrouver lors des balades patrimoniales dans le cadre du festival.

Mais, bon, la vocation première de ce rendez-vous au fil de l’eau, c’est quand même la musique. ou plutôt “les” musiques. Et là… les organisateurs ont prévu une programmation qui tient la route. Ou plutôt, le canal !

Des musiques venues des quatre coins du monde

On commence avec la contrebassiste et chanteuse franco-colombienne Ëda Diaz, estampillée RFI Talent, qui combine rythmes traditionnels sud-américains et
expérimentations électroniques ultra-créatives et opère “une authentique réconciliation des différentes parties de son identité; comme celles transmises dans sa maison familiale à Medellín où sa grand-mère lui apprenait la fougue des tangos de Carlos Gardel, le romantisme des boléros, la liesse des bambucos et tout un répertoire de chants populaires issus des grandes traditions de la musique sud-américaine.”

Au fil de l’onde, suivront des moments de grâce musicale avec les autres artistes invités, tels que Sîan Pottok, le collectif Nusantarra Beat les toulousains de Bøl , Stogie T. star du rap et du hip hop africain, ou les trois musiciennes de Chakâm, (projet lauréat du Prix des Musiques d’Ici) qui mêlent l’éclat du târ de Sogol Mirzaei (Iran) au qanoun soyeux de Christine Zayed (Palestine), portés par la profonde viole de gambe de Marie-Suzanne de Loye (France).

A voir (et surtout écouter) aussi, Söndörgő est l’un des groupes les plus  étourdissants de la scène hongroise, ou les quatre artistes qui composent La Mòssa qui mêlent leurs goûts venus de terres de métissages : l’Italie méridionale comme terreau originel, La Réunion et ses mots bonbons-piments, l’Espagne poétisée par Garcia Lorca, l’Occitanie forte en gueule… Pour finir à Frontignan, le 23 juillet, avec le groupe palestinien Dam et Emma Lamadji, chanteuse franco-centrafricaine accompagnée du guitariste, compositeur et arrangeur Matia Levréro. Et ce ne sont que quelques exemples !

Demandez le programme ! https://convivencia.eu/festival-convivencia-concerts/

On ne vous en dit pas plus… Maintenant à vous d’aller faire un tour sur les berges du Canal du Midi où vous attendent de si beaux moments.

Philippe MOURET

Juste un mot encore : Convivencia s’engage pleinement à “évaluer et à maximiser son impact tant social qu’environnemental. Elle inclut les principes d’un développement durable dans chaque prise de décision et actions mises en place en créant une dynamique collective vertueuse sur tous les territoires qu’elle traverse” et au-delà. En 2023, Convivencia a été sélectionnée auprès de 49 autres événements pour participer pendant 3 ans au projet national sur les mobilités durables.