“Je ne peux me résigner à la démarche du Président de ma famille politique de vouloir faire alliance avec le RN. Je dirai même qu’elle me révolte” a commenté dès le 11 juin Jean-Paul Fournier, à propos du choix d’Eric Ciotti de s’allier au Rassemblement national. Aujourd’hui c’est à gauche qu’il regarde, pour condamner dans un communiqué une alliance construite selon lui “au profit” de LFI.
Jean-Paul Fournier, c’est un personnage incontournable de la politique régionale. Maire de Nîmes depuis 2001, il a aussi été conseiller régional, conseiller départemental et sénateur (UMP, puis LR) de 2008 à 2017. Aujourd’hui, face aux soubresauts d’une droite malade, il a décidé de se “mettre en retrait des LR jusqu’à nouvel ordre…”
Une droite qui semble parfois perdre le nord
Mais cela ne l’empêche pas d’analyser la restructuration accélérée qui s’opère au sein de la politique hexagonale,n depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée par Emmanuel Macron, le 8 juin dernier. A droite, Eric Ciotti et quelques autres se rapprochent du RN de Jordan Bardella, Edouard Philippe (ancien premier ministre d’Emmanuel Macron) annonce que son mouvement (Horizons) soutiendra un LR face à un candidat du camp présidentiel dans le Val-de-Marne, alors que certains députés des Républicains semblent se tourner vers Renaissance…
Enfin, histoire de brouiller encore un peu plus les cartes, François-Xavier Bellamy (tête de liste LR pour les européennes) malgré son opposition à un rapprochement avec le RN, assurait au micro d’Europe 1 qu’il voterait “bien sûr” pour un candidat de l’extrême droite face à un candidat de la coalition de gauche lors du second tour des élections législatives.
Clair avec LR, Fournier frappe aussi sur sa gauche
“Aujourd’hui, la décision folle et crépusculaire du Président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale, remet en cause des valeurs, fruits d’un héritage historique. L’ubris des uns répond à la démesure ou à la folie des grandeurs des autres” dit encore Jean-Paul Fournier.
Le maire de Nîmes, dans un communiqué (texte intégral ci-dessous), dénonce l’alliance dite du Nouveau Front Populaire qui rassemble toutes les composantes de la gauche, y compris la France Insoumise malgré les multiples outrances dont s’est rendue coupable la formation dirigée par Jean-Luc Mélenchon.
Carole Delga, explique d’ailleurs ce choix dans un long entretien au Point : (*).
Le communiqué de Jean-Paul Fournier :
“Alors que la droite républicaine clarifie ses positions dans une extrême douleur, la gauche, toute honte bue, parcourt le chemin inverse. Il est loin le temps des Gambetta, des Jaurès et des Blum… Désormais, le nouveau front populaire pactise avec les enragés de LFI et des trotskystes du NPA. Une union de la gauche qui se fait au profit des insoumis et au mépris des résultats des élections européennes.
Cette gauche si prompte à donner des leçons, est maintenant cornaquée par des extrémistes, chez lesquels grenouillent, sans vergogne, sans scrupule, sans aucune retenue : l’antisémitisme, le populisme, la haine, la démagogie, l’agressivité, le communautarisme, l’antiparlementarisme et une forme de bienveillance envers l’islamisme et le Hamas.
Alors que nous fêtons les 80 ans de la Libération de la France, la gauche renie les leçons de la Seconde Guerre Mondiale et tire un trait sur l’héritage du Conseil national de la Resistance. La gauche n’est plus républicaine. Quelle tristesse ! Je ne peux que dénoncer cette compromission de circonstance. Ce front populaire est un déshonneur pour la France, il sera, sans aucun doute, un échec politique et électoral.”
Ambiance !
Philippe MOURET
(*) Dans un entretien accordé au magazine Le Point (14/06/2024) Carole Delga, présidente PS de la Région Occitanie défend la constitution d’un Front populaire, mais en tenant très à l’écart les Insoumis : https://www.lepoint.fr/politique/carole-delga-jean-luc-melenchon-ne-sera-pas-premier-ministre-14-06-2024-2562927_20.php#11
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