Patrimoine : Périple international pour un trésor conservé à Narbonne

©Ville de Narbonne - Angélique PAITRAULT

Elle n’avait pas été décrochée depuis… 1916 ! Mercredi 22 septembre, la tapisserie Renaissance qui ornait la salle du Trésor de la cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur de Narbonne est partie pour un long voyage inédit : Destination la Belgique pour être restaurée, puis les États-Unis où cette œuvre patrimoniale de Narbonne, Ville d’Art et d’Histoire, sera exposée, notamment au Metropolitan Museum of Art de New York.

Trésor de soie, de laine et d’or, la ville a toujours été fière de compter, parmi ses collections, cette tapisserie flamande intitulée La Création et datant de 1490-1500. Elle fit son entrée dans la cathédrale au XVIIe siècle, offerte par l’archevêque Fouquet.

Première étape vers la Manufacture royale de tapisseries De Wit en Belgique

La sortie de “La Création”… © Ville de Narbonne – Angélique PAITRAULT

Le 17 juin 1901, elle intègrait la liste des objets classés Monuments Historiques. “C’est une chance pour Narbonne d’avoir une tapisserie d’une qualité si exceptionnelle, parmi les plus belles que l’on puisse trouver en France et au-delà. C’est aussi une chance pour nous de pouvoir travailler sur une œuvre d’une telle splendeur”, s’enthousiasme Pierre Maes De Wit, directeur de la Manufacture royale de tapisseries De Wit, installée à Malines, en Belgique, en charge de la restauration.

En ce mois de septembre, la tapisserie a soigneusement été décrochée, enroulée, emballée puis glissée dans une caisse de transport sécurisée avant de partir pour quelques mois en restauration en Belgique (retrait de poussière, consolidation des laines…).

Des mesures exceptionnelles pour préserver l’oeuvre

Une grue dans les jardins de l’archevêché… ©Ville de Narbonne – Angélique PAITRAULT

Avec l’accord de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), une percée a été opérée dans le mur de la salle du Trésor pour lui permettre de sortir, tant son volume est grand (7,85 mètres sur 4,20 mètres) et tant elle est fragile.

La manipulation a mobilisé engins, restaurateur et architecte, appuyés par les nombreuses autorisations nationales et locales afin notamment qu’un camion-grue intervienne dans le jardin de l’Archevêché (photo ci-contre). Grâce à ces travaux de conservation, la tapisserie va retrouver son éclat d’antan avec des couleurs beaucoup plus présentes.

Attendue à New York, Cleveland, San Francisco…

Le voyage de la tapisserie ne s’arrête pas là : après cette restauration, la Ville prêtera l’œuvre au Metropolitan Museum of Art de New York où elle sera exposée, puis au Cleveland Museum of Art et enfin, aux Fine Arts Museums of San Francisco. Un itinéraire international exceptionnel pour cette œuvre du patrimoine narbonnais.

“Narbonne, (…) possède plus de 45 000 œuvres dans ses collections. Un patrimoine riche, je dirais même monumental ! Nous sommes fiers d’en prêter régulièrement aux plus prestigieux musées de France et de l’étranger. Et nous sommes également heureux d’en accueillir, comme ce sera le cas de novembre à mars prochains, avec l’exposition Arts de l’Islam – Un passé pour un présent organisée en partenariat avec le musée du Louvre commente Yves Penet, adjoint au maire délégué  àla Culture et au patrimoine…

Ph.-M.

Des histoires de l’Art…