Belle performance pour le jeune champion à l’autre bout du monde, aux Îles Salomon, qui s’entraine à Sète sous la houlette de Bertrand Venturi qui lui a redonné confiance.
“Là, je vais aller me faire un tatouage sur le coude pour y graver quelque chose d’important pour moi, le symbole des Jeux…” Ancré dans la tradition polynésienne, le “tatoo” évoque les étapes importantes de la vie d’un Polynésien. Et pour Enzo Costa-Lacombe, dont Dis-Leur avait dressé le portrait ICI, ramener quatre médailles des Jeux du Pacifique, aux Iles Salomon qui se terminent le 2 décembre, c’est un événement. Entrainé par le Sétois Bertrand Venturi, le nageur du Nof, reviendra s’entraîner dans les eaux du Golfe du Lion dès les premiers jours de 2024, après avoir profité de sa famille et de ses amis.
“Je suis très content de mon parcours”
Enzo se dit heureux de son quadruplé en piscine et en eau libre – bronze au relais quatre fois 100 mètres ; argent au relais quatre fois 200 mètres ; argent au quatre fois 1 250 mètres et le bronze au 5 km eau libre – mais un peu déçu. Celui qui est le (presque) cadet d’une famille de grands sportifs dont il ne veut pas être le dernier sportivement. Il adore l’eau libre, discipline dont il est un élément prometteur. Ses premiers Jeux du Pacifique, il en est “fier” : “Je suis très content de mon parcours”, dit-il, en plein transfert vers Tahiti, avec l’économie de mots qui sied aux Polynésiens.
Obligé de faire demi-tour, il prend quand même la médaille d’argent !
Mais le jeune champion éprouve aussi un sentiment mitigé par les résultats de ces Jeux qui se tiennent tous les quatre ans et qui sont la transposition des Jeux Olympiques dans le Pacifique insulaire : “J’ai, certes, fait mon meilleur temps en deux cents mètres papillon (2’20” en série) alors que je ne l’ai pas travaillé depuis huit mois mais j’aurais pu mieux faire… J’aurais pu aussi avoir l’or au quatre fois 1 250 mètres en eau libre par équipe mais je ne sais pas trop ce qui s’est passé…”
En fait, les bouées délimitant la zone de nage étaient par moment, à cause du vent et des vagues, peu visibles et Enzo en a raté une. Il a dû faire plusieurs fois demi-tour… Et malgré tout, son équipe décroche l’argent ! Ce sont les Calédoniens qui se sont emparés de l’or. Il dit, aujourd’hui, sur le chemin du retour via les îles Fidji : “Maintenant, on va faire un point avec mon entraineur, Bertrand Venturi, quant à mon avenir, notamment en bassin.” Parmi les prochaines compétitions marquantes, il y aura la Coupe de France en eau libre.
“Il faut saluer la performance d’Enzo”
De son côté, Bertrand Venturi, lui-même champion dont Dis-Leur avait fait le portrait ICI, complète : “Enzo n’a pas démérité. Il a de plus souffert de l’eau très chaude en bassin dont la température était de 32 degrés ! La plupart des nageurs au 1 500 mètres ont fait plus de 20 secondes par rapport à leur meilleur temps et les médecins sont même allé voir les compétiteurs au cas où dont certains étaient rouges…”
Bertrand Venturi ajoute : “Sinon au papillon, il améliore son chrono ; sur le relais quatre fois deux cents, il fait une médaille et quasiment son meilleur temps, sa compétition était bien lancée et puis, en eau libre, sur des moments un peu d’inattention, il loupe une bouée où il doit faire demi-tour pour la passer, ce qui le fait arriver 15 secondes à peine derrière le vainqueur. C’est frustrant. Mais il faut quand même saluer sa performance : Enzo a quand même réalisé une saison qui a duré seize mois. Et quand on regarde ses dix dernières courses, dont la Coupe de France, quand tu “tiens” un champion du Monde et un champion d’Europe…”
Enzo Costa-Lacombe, 18 ans, n’est pas un sprinteur. Ce qu’il aime, lui, c’est le (demi) fond. L’eau libre. Pour prendre toute sa place dans un élément où il s’épanouit. “Il a les qualités et le potentiel pour aller en Équipe de France”, murmuraient sans prétention ses parents sollicités sur le sujet, dont la mère a usé ses maillots en équipe nationale. Des parents qui gèrent le club de natation le plus huppé de Tahiti, le Cercle des nageurs de Polynésie.
Olivier SCHLAMA
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