Musiques : “Hors des Sentiers Battus”, avis de grand froid !

"Hors des sentiers battus", un duo de tous les horizons ! Photo Alexandre OLLIER

Sur les routes et les chemins, Hors des Sentiers Battus s’invite partout, en prenant soin d’éviter les balises, pour explorer des voies que certains croiraient sans issue… Respectivement violoncelliste et contrebassiste de formation classique, Marion Picot et Jean-Baptiste Morel forment ce duo depuis 10 ans. Dès le départ, ils ont eu envie de valoriser leurs instruments en explorant de nouveaux horizons. Leur premier album Pasa Calle était consacré aux musiques de Méditerranée, en 2023 ils sortent leur second album, Inukjuak, qui puise son inspiration à la source de la culture inuit.

Au fil des concerts et fort de ses rencontres, le duo s’associe au théâtre, à la bande dessinée et pratique le ciné-concert. Cette relation à l’image ouvre de nouvelles pistes de création aux musiciens, qui s’orientent vers des compositions originales. En 2023, Inukjuak (dans la baie d’Hudson, au nord du Canada), leur permet de déployer une musique singulière aux textures hypnotiques. Ce nouvel opus en terre inuit est le point de départ de la création de leur prochain spectacle.

Sensations nées de l’image, transposées en musique

C’est à partir des images foudroyantes du film Nanouk l’esquimau de Robert Flaherty, que l’idée a germé d’imaginer un ciné-concert comme une immersion sonore en terre InuitNanouk l’esquimau est le premier grand documentaire ethnographique de l’histoire du cinéma. Présenté au public en 1922, ce film illustre la vie quotidienne des Inuits en Arctique.

Voici comment les organisateurs présentent le travail des deux musiciens : “A l’instar des explorateurs polaires du XXe siècle, les artistes construisent une architecture musicale hybride. Ils entremêlent ainsi des compositions originales d’esthétique moderne et des improvisations. Elles sont influencées par Johann Sebastian Bach et les courants et compositeurs de l’avant-garde du XXe siècle. De forme ouverte, cette musique permet d’improviser en fonction de la dramaturgie et offrent aux musiciens une grande liberté d’interprétation. L’envie est d’explorer librement les confins des instruments et d’en repousser leurs limites… Enfin, la recherche de textures sonores propres au monde polaire ancre le projet dans le réel, l’histoire, à la manière d’un documentaire radiophonique.”

Nanouk l’esquimau… du film documentaire de Robert Flaherty est né l’album “Inukjuak” . Image du film

Deux interprètes pour une inspiration sans frontières

Marion Picot s’est formée au violoncelle et au violoncelle baroque au sein des conservatoires de Montpellier, Nantes et Aix-en-Provence. Titulaire du Diplôme D’État, elle est diplômée d’études universitaires en Théâtre, Musicologie et Gestion et Administration du spectacle vivant. Captivée par la pédagogie et la transmission, Marion Picot enseigne le violoncelle au Conservatoire à rayonnement départemental Béziers-Méditerranée depuis 2016. En 2017, à Montpellier, elle a créé le festival de musiques décloisonnées Tord-Boyaux afin d’encourager une musique sans frontières.

Jean-Baptiste Morel, contrebassiste de formation classique, est diplômé du Conservatoire à rayonnement régional de Montpellier dans la classe de Raphaëlle Buisine. . En parallèle, il a obtenu une Licence de Musicologie à l’Université Paul-Valéry de MontpellierSon goût pour les musiques des Balkans, russes et tziganes l’a conduit à se spécialiser dans ces styles auprès des groupes Maudite Taraf et Divano Dromensa. Musicien éclectique il s’est aussi intéressé au répertoire du tango au sein des projets Cuarteto Cabernet et Quatuor Tangabile, ainsi qu’à la folk anglophone avec la création du groupe Looking for Romeo.

C’est donc de cette rencontre qu’est né le duo et son inspiration sans frontières. Hors des Sentietr Battus, un nom  sans équivoque et plein de promesses, qui avec ce deuxième album transporte l’auditeur en terre hostile, à la croisée d’immensités de glace et à la rencontre de l’humanité du peuple Inuit… “Empli de ténacité, d’énergie ou de solitudes, cet imaginaire blanc nous dévoile la vie quotidienne en Arctique, à la fois simple et rude, heureuse et guerrière au rythme de l’été et de l’hiver.”

Un moment unique, à partager dès vendredi soir (à partir de 19h), au Domaine Les Serrals à Faugères dans l’Hérault. Prochains rendez-vous à Montpellier le 8 décembre (Domaine du Grand Puy), puis le 25 janvier 2024, à Albi (Le Frigo, 9 Rue Bonne Cambe).

Philippe MOURET

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