Trois scènes, la participation d’écoles de danse, d’associations, de compagnies, un échauffement collectif ouvert à tous et un bal collectif de clôture : ce samedi 24 mai à Sète et le 7 juin à Uzès, les deux seules villes d’Occitanie à organiser l’événement, ça va swinguer !
Modern jazz, flamenco, bolliwood, sévillane, samba… De la danse tahitienne ou… en talons hauts et même des claquettes américaines et, mieux : roulement de tambour, du… pole danse ! Pour la deuxième année consécutive, le TMS de Sète a été retenu pour l’événement baptisé 1 KM de danse (parce qu’à l’origine, les danseurs se produisaient vraiment sur cette distance, à Pantin), initié par le Centre national de la Danse. Ce sera, pour Sète, ce samedi 24 mai, de 13h30 à minuit dans le quartier du Théâtre Molière, entre la gare et les quais. Cette manifestation gratuite réunit dans un même élan danseurs professionnels et danseurs amateurs pour le plaisir de la danse. Retrouvez tout le programme scène par scène ICI.
La dimension participative est celle du succès

Ce n’est pas Danse avec les Stars. Car, ici, la star, c’est la danse. “Participative et démocratique” d’un côté, “conviviale et festive”, de l’autre… Les adjectifs ne manquent pas pour qualifier cette manifestation atypique, dont la troisième édition, qui va se déployer pour la première fois à l’échelle nationale, aura lieu cette année en plusieurs temps : par exemple, à Pantin et Sète, le 25 mai, à Château-Thierry et La Rochelle, le 1er juin. Et le 7 juin à Uzès. La dimension participative est celle du succès rendant la danse accessible et hors les murs. Une danse qui s’oxygène. Et qui nous oxygène.
Et, en effet, 1 KM de Danse est une initiative profondément originale. Conçue en 2022 par le Centre national de la danse pour “ancrer” la pratique de la danse auprès des habitants de Pantin, à l’origine, le long du canal de l’Ourcq. Pour cette raison, le ministère de la Culture a souhaité encourager son extension à l’échelle nationale.
“C’est très beau de mettre en lumière danseurs et danseuses du territoire, amateurs comme professionnels”

À Uzès, l’événement rassemble 180 danseurs et danseuses le 7 juin. “C’est génial ! Cela a été pensé comme une fête de la danse pour toutes et tous et pour tous les âges. C’est gratuit. C’est ouvert. C’est une invitation au partage, à pratiquer. C’est très beau de mettre en lumière danseurs et danseuses du territoire, amateurs comme professionnels, qui ne se connaissent pas mais tous ont envie, y compris de faire des choses ensemble. C’est une vraie dynamique qui se met en place”, s’enthousiasme Emilie Peluchon.
“C’est une belle manifestation populaire où tout le monde est appelé à danser”
La directrice de la Maison Danse d’Uzès (qui est née du festival d’Uzès, en juin, il y a bientôt 30 ans), qui fait partie des dix villes retenues en France pour cet événement et la seule avec Sète en Occitanie, explique : C’est le même canevas pour toutes les villes participantes : au moins trois scènes, la participation d’écoles de danse, d’associations, compagnies, un échauffement collectif ouvert à tous et un bal collectif de clôture. “À Uzès, les trois scènes seront placées derrière l’église Saint-Etienne, à l’ombre ; la deuxième sera promenade des Marronniers et la plus grande sera dans le parc du Duché. Participeront des associations de danse de la communauté de communes du Pays d’Uzès et les trois conservatoires du Gard.”

“C’est une belle manifestation populaire où tout le monde est appelé à danser et puis, sous l’impulsion de la nouvelle directrice, tout en étant de qualité, c’est un événement moins élitiste, un peu moins dans l’entre-soi. C’est dans la lignée de notre volonté de s’ouvrir à tous les publics”, témoigne Fabrice Verdier, président de la communauté de communes Pays d’Uzès. Depuis 2017, cette maison Danse est un label de l’Etat : la structure est devenue centre de développement chorégraphique national. L’équivalent peut-on dire d’une Scène nationale pour le théâtre. Emilie Peluchon précise : “Il y a deux réseaux dans la danse du ministère de la Culture qui structurent l’art chorégraphique : les 19 centres chorégraphiques nationaux et les 15 centres de développement chorégraphiques nationaux. La particularité de celui d’Uzès, c’est qu’il est itinérant dans le Gard.”
Partager le plaisir de la danse, c’est-à-dire la chose la plus naturelle ; l’envie de taper du pied ; de se déhancher et aussi du spectacle vivant ; le plaisir d’être ensemble. C’est précieux”
Le 1 Km de Danse est finalement taillé pour Uzès. “On avait tout : l’esprit, les valeurs et l’ADN de cette opération”, valide Emilie Peluchon. Cette dernière espère “partager le plaisir de la danse, c’est-à-dire la chose la plus naturelle ; l’envie de taper du pied ; de se déhancher et aussi du spectacle vivant ; le plaisir d’être ensemble. C’est précieux. C’est à l’image de ce que l’on fait toute l’année : un événement pour toutes et tous. Et c’est pour cela que l’on finit par un bal dans le parc du Duché”. Le bal c’est aussi l’une des figures imposées à tous les sites. “Il y aura même un second bal chorégraphique. Ce sera l’explosion du plaisir de la danse.”

Chacun assiste gratuitement aux spectacles donnés par les groupes amateurs et professionnels. Familial. Amical. De la joie, de la simplicité. Sandrine Mini ne dit pas autre chose. Directrice de la Scène nationale de Sète, elle met en place le 1 Km de Danse pour la seconde année consécutive. Pas de raison que, ce 24 mai, un pas chasse l’autre. Ce sera une belle journée sautillante comme pour les dix villes participantes dont deux seulement en Occitanie, Uzès et Sète, donc.
Sète : 400 danseurs sur scènes
Là aussi, dans la ville de Brassens, trois scènes seront montées : sur le parvis de la gare, place Victor-Hugo face au Théâtre Molière et quai Maillol, avec vue sur l’eau. Toutes les demi-heures, à partir de 14h30, une équipe. Au total, 21 équipes sont programmées. Certaines émanant d’écoles de danse seront très nombreuses. Au total, ce sont plus de 400 danseurs et danseuses qui se produiront ! De Sète, de Balaruc, Loupian, Bouzigues…
Un spectacle grandeur nature hors les murs qui joue le jeu de la diversité. Et qui bénéficie d’aides. “Le Centre national de la danse (CND) octroie un petit soutien financier pour les dix lieux participants en France. En ce qui nous concerne, il est de 5 000 € ; la ville de Sète nous a donné 10 000 €. La DGCA (Direction générale de la création artistique) au ministère de la Culture de 15 000 €. Quant à la Scène nationale on a ajouté entre 8 000 € et 10 000 €.”
Le 1 km de Danse produit une “dynamique de projets”
Spécialisée dans la danse tahitienne, une nouvelle association, basée à Marseillan, devrait attirer les regards sur la scène sétoise. “Il y a aussi des équipes professionnelles et tout le monde est traité de la même manière. Sur scènes, pro et amateurs alternent. C’est une grande fête de la danse.” À 18h30, il y aura une performance à la fontaine. À Sète, aussi, un bal est prévu en fin de journée suivi d’une battle où tous les groupes qui se seront produits cette journée-là pour aimablement se défier. Deux DJ mixeront avec des vinyles.
Ce 1 km de Danse produit une “dynamique de projets et de territoires. Cela a permis de mieux connaître les artistes, pour, aussi, de nouveaux projets. Cela a aussi d’être un accélérateur pour certains. C’est un lieu de rencontres pour tous. Certaines compagnies vont mal.” À cause de la crise, le département de l’Hérault a taillé dans les aides. “Beaucoup de gens perdent leurs statuts… C’est très compliqué. Tout se rétrécit…”
De quoi “casser les murs entre les danseurs professionnels et les amateurs” et de jeter un pont avec les habitants.
Olivier SCHLAMA