Dons aux associations : Cette année, soyez généreux !

La tête des donateurs était, en cette période cruciale, davantage tournée vers le phénomène des gilets jaunes, puis plongée dans les rayons des centres commerciaux pour Noël, le généreux se fait plus rare rare en France : 12 % d'argent en moins pour ATD quart Monde, près de 10 % en moins pour le Téléthon, véritable baromètre de la générosité...Photo : SOS Méditerranée.

Alors que 2019 commence, le monde associatif reste inquiet : les dons des particuliers étaient en chute libre en 2018. Or, on sait que quatre dons sur dix se font dans les trois derniers mois de l’année, dont la moitié en… décembre. Il vous reste un an pour faire un don qui, en plus, vous permettra d’obtenir une déduction fiscale. Et de vous faire du bien au moral !

En Occitanie, comme Dis-Leur vous l’expliquait, la replantation du Canal du Midi ne fait pas le plein : certains de ses donateurs habituels ont déserté la cause. Et ce n’est pas roupie de sansonnet… Et quand les dons ne se tarissent pas, pour que la cause transcende, “il a fallu redoubler d’effort, d’explication ; car les gens, notamment inquiets du prélèvement à la source, nous ont interpellés directement”, confie Frédéric Gal, directeur de l’association le Refuge, dont le siège est à Montpellier, qui vient en aide aux jeunes homosexuels et lesbiennes rejetés par leur famille.

La tête des donateurs était, en cette période cruciale, davantage tournée vers le phénomène des gilets jaunes, puis plongée dans les rayons des centres commerciaux pour Noël, le généreux se fait plus rare rare en France : 12 % d’argent en moins pour ATD quart Monde, près de 10 % en moins pour le Téléthon, véritable baromètre de la générosité…

Repli historique des dons…

Selon France Générosité, qui réunit 95 associations ou fondations, les dons ont déjà reculé nettement à moins 6,5% au premier semestre. Le bilan 2018 n’augure pas de remontée. La suppression de l’ISF, le changement de l’impôt sur la fortune, la hausse de la CSG et prochainement le prélèvement à la source, sont autant de sources d’inquiétudes, provoquant ce repli historique des dons.

Les fondations ont enregistré une chute de 54 % des dons en mai et juin 2018 par rapport à 2017 !

Muriel Robin, ambassadrice de la campagne de dons hivernale du Refuge en 2017 et 2018. Photo : DR.

Selon le Figaro, en cette fin d’année, nombre d’associations ont constaté “une baisse conséquente des dons notamment en raison des diverses modifications fiscales opérées dans l’année par l’exécutif : remplacement de l’ISF par l’impôt sur la fortune immobilière. Résultat, pour les assujettis à cet impôt – hier à l‘ISF, aujourd’hui à l’IFI – il est possible d’obtenir une réduction fiscale en cas de don(s) à une association reconnue d’utilité publique. “Toutefois, le nombre d’assujettis a chuté de plus de la moitié lors de la transition et du changement des règles d’imposition. Résultat direct : le nombre de probables donateurs a lui aussi drastiquement diminué.” Au total, les fondations ont enregistré une chute de 54 % des dons en mai et juin 2018 par rapport à 2017 !

Edouard Philippe avait annoncé que 300 000 retraités seront exemptés d’augmentation de la CSG. Le coût, 350 millions d’euros, est trois fois plus que le geste qui avait été promis fin mars…

Le Premier ministre avait annoncé début septembre que les contribuables donateurs, soit 5,2 millions de foyers – dont 90 % sont des donateurs fidèles année après année – , devraient bénéficier d’une avance de 60 % sur les réductions d’impôt liées à leurs dons à compter du 15 janvier 2019. Un signal positif. Mais visiblement pas suffisant. Edouard Philippe avait aussi annoncé que 300 000 retraités seront exemptés d’augmentation de la CSG dans les années qui viennent. Le coût de la mesure est estimé à 350 millions d’euros, soit trois fois plus que le geste qui avait été promis fin mars…

Pourtant, il y a un an, la générosité était payante. Les experts de l’association Recherches et solidarités avait tiré, en novembre, un bilan 2017 empreint d’optimisme pour 2018. Certes, le nombre de foyers fiscaux déclarant des dons accusait une nouvelle baisse de 1,1%. Mais les déclarations de dons laissaient apparaitre une hausse de leur montant de 4,2%, après une année 2016 atone. Progression confirmée par celle des montants de collecte : 3% contre 2% en 2016.” Avec un don moyen en nette augmentation (+ 5,3%), franchissant la barre des 500 euros en 2017 (tous dons confondus à une ou plusieurs associations).

“Une diagonale généreuse va des Pyrénées-Atlantiques aux deux départements alsaciens, caractérisée par une densité des donateurs qui reste stable au fil des années. Elle se compose notamment du Doubs, du Lot, du Gard et du Tarn”.

L’association pointait : “Les jeunes continuent de s’affirmer : certes, ils représentent une assez faible proportion des donateurs et des montants déclarés, mais le rapprochement entre leur don moyen et leurs revenus moyens montre “un effort de don” de 2,4 %, équivalant exactement à l’effort des plus de 70 ans.”
Par ailleurs, l’atlas de la générosité “laisse la région Grand Est en tête pour la densité de ses donateurs (proportion parmi les foyers fiscaux imposés), et l’Ile-de-France pour le don moyen. Avec l’Auvergne Rhône Alpes, les trois régions réunissent 54% du total national des montants déclarés”.
Enfin, l’approche de la générosité par département confirme une “diagonale généreuse”, allant des Pyrénées-Atlantiques aux deux départements alsaciens, “caractérisée par une densité des donateurs qui reste stable au fil des années. Elle se compose notamment du Doubs, du Lot, du Gard et du Tarn”.

Olivier SCHLAMA

En Occitanie : Entre 325 et 335 millions d’euros en 2017

  • Selon France Générosité, 44 % des Français donnent au moins une fois par an.
  • 70 % des donateurs ont maintenu le montant de leurs dons au cours des dernières années
  • 53 % des Français donnent 50 euros ou moins.
  • 42% des Français donnent 50 euros et plus.
  • Dans le Sud (Occitanie et Paca), 51 % de la population a l’habitude de faire un don ; 11 % de manière occasionnelle et 40 % régulièrement. Le don annuel est inférieur à 50 euros pour 59 % des donateurs. En tête : aide et protection de l’enfance, personnes âgées et lutte contre la pauvreté.
  • Selon Recherches et Solidarités, l’ensemble des dons déclarés en France représente en 2017 quelque 4,7 milliards d’euros. Les habitants d’Occitanie apportent, eux, entre 325 et 335 millions d’euros, avec un don moyen de 438 euros par an. Des chiffres qui placent l’Occitanie, en 2017, au 5e rang français.
  • Les 60 premières organisations françaises (Association pour les myopathies, Resto du Coeur…) réunissent quelque 1,32 milliard d’euros de dons chaque année, soit 30 % de l’ensemble des dons versés en France. “Il y a donc de la place pour toutes les causes”, signale Recherches et Solidarités.

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