Découverte : Toulouse “vivier d’incroyables talents musicaux”

Words of Sara, le 21 novembre au Metronum. Photo (c) RemySirieix

Déjà 3 ans que le média associatif Opus organise le dispositif d’accompagnement Focus d’Opus. Trois projets sont accompagnés chaque année dans leur développement pour les rapprocher d’une professionnalisation. Toute l’année, les groupes rencontrent des professionnels locaux de la musique et bénéficient de conseils avisés et d’outils. Le concert du jeudi 21 novembre marque la fin de cette année d’accompagnement. Organisé dans la grande salle du Metronum, l’événement garantit une entrée libre au public et réunissait l’an dernier près de 500 spectateurs.

Pour Rémy Sirieix, créateur d’Opus, qui scrute la scène toulousaine depuis plus de dix ans : “Ce concert est une ode à la découverte musicale toulousaine ! On souhaite que les publics de chaque groupe puisse découvrir les deux autres projets, que les toulousains se rendent compte du vivier de talents incroyables à Toulouse.”

134 projets au départ et il n’en reste plus que… 3 !

Cette année, 134 projets toulousains, avec maximum un album ou EP diffusé, avaient répondu à l’appel à candidature, en début d’année civile : le jury de partenaires (Le Metronum, la Sacem, Sozinho, Mathpromo, Les Incultés, Nuance Records, Opus) en a donc sélectionné trois, représentant la richesse musicale locale. L’association toulousaine prépare également “une surprise visuelle” puisqu’un travail scénographique est en cours avec des étudiants de l’école de design MJM… Le résultat, trois formes d’expression musicale aux antipodes mais avec le talent pour unité :

“Le Focus d’Opus représente une reconnaissance de notre projet et c’est très motivant. On a certes pas mal d’expérience professionnelle mais le projet Words of Sara est naissant et on a vraiment besoin de ce soutien pour bien démarrer explique Marina, chanteuse et guitariste de Words of Sara qui ouvrira la soirée avec sa musique folk intimiste.

Une “histoire d’amour impossible, vieille de 100 ans”

WordsofSara-Photo (c) RemySirieix

A l’origine du duo, Marina Nolles, autrice-compositrice, découvre un livre de poèmes de Sara Teasdale (1884 – 1933) dans les affaires de son arrière grand-mère américaine. Le recueil est dédicacé par son amant de jeunesse… Une histoire d’amour impossible veille de 100 ans, que Marina décide d’honorer en mettant les poèmes en musique, accompagnée d’Elodie Longuemart aux chœurs et aux percussions.

Words of Sara c’est une histoire de femmes, une histoire de transmission, et un voyage dans le temps à travers une folk épurée et aérienne type Agnès Obel, Laura Marling, Helena Deland. Words Of Sara a eu la chance de jouer récemment au New Morning à Paris (dispositif Seule(s) en scène du JIRAFE/MAP) et pour Sofar Sounds, et prépare un E.P qui sortira fin 2024.

L’envie de raconter un monde sonore libre de contraintes

Avec Terestesa on s’inscrit dans “un registre indie rock psychédélique, perturbé par les sons acides de l’improvisation libre et de la musique électronique. Le groupe s’inspire de la scène indie rock italienne et anglaise, se distinguant par les instruments proposés sur scène, mélangeant des sons électriques au corps des instruments à vent…”

Terestesa-Photo (c) GaranceCalvet

“… On retrouve dans ce projet l’envie de raconter un monde sonore libre de contraintes. Au centre de ces instruments, une voix trouve son équilibre entre la colère et la fragilité de la pensée. Dans les sonorités de la langue italienne, cette voix décrit ses sentiments contrastés envers sa terre natale, en dépeint les contours brumeux et les odeurs concrètes. Le tout dans une ambiance sensuellement punk.”

Pour Tere, la chanteuse, “le Focus d’Opus a été une belle opportunité pour nous d’exister encore un peu plus dans le paysage musical toulousain et de faire entendre notre proposition artistique (…) Les rendez- vous professionnels apportent une dimension assez terre à terre, ce qui permet de comprendre comment et pourquoi il faut s’investir dans des tâches comme la diffusion et la communication en tant qu’artiste.”

Enfin, Ciel Ether “est né d’une rencontre entre deux groupes d’amis ayant (déjà) chacun des projets musicaux, donnant naissance à un collectif toulousain de musique actuelle.” Ciel Ether, un jeu de mots riche de sens, combine “le ciel symbolisant les rêves et l’infinité, et l’Ether qui évoque une matière unissant les éléments. Phonétiquement, “et terre” renvoie à l’attachement aux racines humaines et à la conscientisation et l’éveil de l’Homme“, des thèmes que l’on retrouve dans les textes du groupe.

Un collectif toulousain de musique actuelle

Chanteurs, rappeurs et beatmakers, les six membres du collectif (Abshalom, Araem, Mist, Last, Asterie et Romsec) “profitent de leur complémentarité et de leurs connaissances autodidactes pour créer une musique unique s’inspirant des grandes lignes du rap, tout en gardant les mélodies marquées de la pop et de la musique électronique…”

CielEther-Photo (c) RemySirieix

Grosse satisfaction également pour le groupe, comme l’explique Asterie : “Le concert au Metronum représente encore un échelon de gravi, petit à petit on joue dans des salles plus grandes et plus emblématiques de Toulouse. On est supers fiers et reconnaissants de pouvoir y jouer. C’est aussi la fin de l’accompagnement Focus d’Opus et on veut montrer concrètement tout ce qu’on a pu apprendre avec cet accompagnement directement sur scène.”

Le 21 novembre (à partir de 20 heures), c’est un concert gratuit qui proposera au plus grand nombre de découvrir ces projets, parmi les plus prometteurs de la scène toulousaine !

Philippe MOURET

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